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6 janvier 1649 : fuite de Louis XIV de Paris avec la reine sa mère et le cardinal Mazarin

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6 janvier 1649 : fuite de Louis XIV de Paris
Publié / Mis à jour le dimanche 15 novembre 2009, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Le triomphe qu’avait obtenu le Parlement dans la journée des Barricades (voy. 27 août 1648), fortifia considérablement son parti. Le duc de Longueville, le prince de Conti, le duc de Beaufort, le duc d’Elbeuf, le maréchal de Lamothe-Houdancourt, le duc de Bouillon, et d’autres encore, se rangèrent sous ses bannières.

La régente, effrayée des projets qui se tramaient à l’archevêché, quitta Paris le 13 septembre, avec son fils et Mazarin : elle se réfugia dans le château de Ruel. Le Parlement se consuma en efforts pour l’engager à rentrer dans la capitale : les députations. se succédèrent ; une déclaration royale du 4 août sembla porter quelques remèdes aux maux de l’Etat, et la régente finit par se rendre aux sollicitations qui la rappelaient à Paris.

Le cardinal de Retz, alors coadjuteur, proteste dans ses Mémoires qu’à cette époque il tâcha d’éviter la guerre, à laquelle il s’était ardemment préparé, et qu’il lit dans cette vue une proposition, qu’il ne spécifie pas, et qui ne fut pas acceptée.

« Quand je vis, ajoute-t-il, que la cour ne voulait pas même son bien qu’à sa mode, qui n’était jamais bonne, je ne longeai plus qu’à lui faire du mal, et ce ne fut que dans ce moment que je pris l’entière et ferme résolution d’attaquer personnellement le Mazarin, parce que je crus que, ne pouvant l’empêcher de nous attaquer, nous ferions sagement de l’attaquer nous-mêmes par des préalables, qui donneraient dans le public un mauvais air à ses attaques. »

Pour réussir dans son plan, que fallut-il à l’habile frondeur ? Fort peu de chose : deux de ces moyens que Montesquieu raille si finement dans une de ses Lettres persanes. Le cardinal avait laisse échapper une phrase inconvenante ; sur-le-champ Marigny la paraphrase en vers et en prose : l’effet que cette paraphrase produisit fia inconcevable. « Je pris ce temps, dit le coadjuteur, pour mettre l’abomination dans le ridicule ; ce qui fait le plus dangereux et le plus irrémédiable de tous les composés. »

Plusieurs déclarations de la cour avaient autorisé les prêts, d’argent faits au roi : ces prêts sur les tailles ou autres impôts n’étaient jamais exempts d’usure. Gondi rassembla les curés, les chanoines, les docteurs, les religieux, et, en peu de jours, sans avoir prononcé le nom du cardinal, au contraire en ayant l’air de l’épargner toujours, il le fit passer pour le juif le plus convaincu qui fat en Europe.

Ni le premier ministre, ni la régente, ni le vainqueur de Rocroi n’étaient de force à lutter contre de pareilles armes : la paraphrase et le surnom de juif mirent en déroute complète tout le parti mazarin. Le 6 janvier 1649, deux heures après minuit, la reine sortit secrètement de Paris par la porte de la Conférence, et se rendit à Saint-Germain-en-Laye, accompagnée de ses fils, le roi et le duc d’Anjou, du cardinal, de plusieurs princes, seigneurs et officiers. Là, le conseil assemblé résolut de faire le siège ou le blocus de Paris. « Letellier disait (ce qu’au reste le prince de Condé avait dit lui-même quelque temps auparavant au coadjuteur) que le siège de cette ville n’était pas une affaire de plus de quinze jours, et que le peuple viendrait demander pardon la corde au cou, si le pain de Gonessc manquait seulement deux ou trois jours de marché. »

Dans Paris, le premier effet du départ de la cour fut l’indignation ; le second, la terreur. On répandait le bruit que le roi marchait au Palais avec huit mille chevaux. Les bourgeois, d’eux-mêmes et sans ordre, se saisirent de la porte Saint-Honoré ; le coadjuteur donna celui d’occuper la porte de la Conférence. « Le Parlement s’assembla en même temps, et je ne sais ce qu’ils eussent fait, tant ils étaient effarés, si l’on n’eût trouvé le moyen de les animer par leur propre peur. »

Cette fuite imprudente fut le signal de la guerre civile. Jamais dans sa splendeur de Versailles Louis XIV n’oublia sa misère de Saint-Germain. La première nuit toute la cour dormit sur la paille ; pendant le reste du séjour on manqua souvent du nécessaire : on renvoyait les pages, faute de pouvoir les payer : les pierreries de la couronne étaient en gage.

C’était l’époque où la royauté souffrait du mal qu’elle semble avoir à redouter le moins, l’indigence. Dans le même hiver, la tante de Louis XIV, la petite-fille d’Henri le Grand, qui peu de jours plus tard allait être la veuve de Charles Ier, cachée à Paris dans la plus modeste des retraites, manquait de bois pour se chauffer. Aussi Bossuet dit-il, en faisant allusion à la double position de la régente de France et de la reine d’Angleterre, « Henriette, d’un si grand cœur, est forcée de demander du secours ; Aune, d’un si grand cœur, ne put en donner assez. » (voy. 8 janvier même année.)

 
 
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