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Légendes, croyances, superstitions. Moulin des Rois-Mages, entre Villers et Saint-Rémy. Trésor du meunier

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Légendes, Superstitions
Légendes, superstitions, croyances populaires, rites singuliers, faits insolites et mystérieux, récits légendaires émaillant l’Histoire de France
Moulin maudit des Rois-Mages
ou la quête désespérée d’un trésor
(D’après « La Revue du Nord », paru en 1895)
Publié / Mis à jour le jeudi 3 janvier 2019, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 8 mn
 
 
 
A la fin du XIXe siècle, le conteur Zéphir, cousin de l’écrivain et journaliste Ernest Laut, rapporte la légende du Moulin des Rois-Mages, selon laquelle ces derniers, passant par Saint-Rémy dans le nord de la France, égarèrent une nuit de Noël un trésor inestimable faisant la richesse du meunier, son successeur n’ayant alors de cesse d’espérer bénéficier de la même bonne fortune, quitte à recourir aux moyens les plus expéditifs...

Autour de l’épaisse table de chêne, couverte de petits bols à fleurs où l’on allait verser le café, les femmes, assises sur des quéyères ou des escabeaux, tricotaient ; sur les bancs de bois, rangés le long des murs, les hommes fumaient leur boraine sans rien dire. Le quinquet, qui pendait du plafond, jetait une lumière incertaine sur ces groupes silencieux.

L’entrée du conteur Zéphir fut accueillie par des « ah ! » de satisfaction : la censière avait prévenu les villageois que leur conteur favori dirait une séquoi, et chacun l’attendait, impatient. Le père Lebon et Zéphir allèrent s’asseoir dans de larges fauteuils de paille placés des deux côtés de la cheminée, sous le rabatiau ; puis chacun reçut sa petite tasse avec un morceau de sucre candi. Le café bu, les pipes rallumées, toute l’attention sembla se concentrer vers l’âtre où brûlaient de grosses choques. Un silence complet se fit. Zéphir se recueillit un instant, toussa légèrement et conta ce qui suit :

« Vous connaissez tertous, assuré le vieux moulin abandonné et privé de ses ailes qu’on voit au sommet de la colline, sur la route de Villers à Saint-Rémy ?

— Le moulin des Rois-Mages ? dit la censière.

— Précisément ! Mais savez-vous d’où lui vient ce nom étrange, et vous êtes-vous jamais demandé ce que les Rois-Mages pouvaient avoir de commun avec cette masure en ruines ? » Le conteur s’arrêta, ménageant son effet. Comme s’il attendait une réponse à sa question, il promena un long regard sur l’assemblée. Personne ne parla ; quelques paysans firent seulement de la tête un signe négatif. Alors Zéphir reprit : C’est une histoire terrible, mais véridique. Les vieux qui sont de ce temps-là, l’ont oubliée ; les jeunes gens ne l’ont jamais connue je vais vous la dire.

Il y a quelque cinquante ans, ce moulin-là n’était mie délabré comme il l’est à présent, et ne servait point encore d’abri aux corbeaux, hulottes et queutes-sorites. Solidement étampé sur la crête de la colline, il avait de larges ailes qui tournaient à tous les vents, et faisaient ample besogne, car c’était là que venait se moudre le blé des nombreux villages d’alentour. Plusieurs meuniers y avaient fait leurs choux gras ; même, l’un d’eux, le dernier, Pierre Dubuisson, qui avait acheté le moulin à la Chandeleur, le revendit à la Chandeleur suivante, et, quoiqu’il ne l’eût gardé qu’un an, se retira, fortune faite.

Vous pensez, si ce fut un évènement dans tout le pays ! Pierre Dubuisson faisait bâtir et dépensait ses liards sans compter ; aussi vint-il à l’idée de chacun que ce n’était point avec sa farine qu’il avait pu s’enrichir ainsi en une seule année. On parla de trésor découvert, d’intervention diabolique ; puis, comme on se rappela que le meunier n’avait voulu vendre son moulin qu’aussitôt après Noël, une histoire merveilleuse se répandit dans le pays ; et Dubuisson, loin de démentir ce qu’on racontait, ne fit que l’accréditer par ses indiscrétions et ses sourires entendus quand on l’interrogeait.

La nuit de Noël, disait-on, chaque année, après la messe de minuit, les Rois-Mages passaient dans une nuée au-dessus de la colline du moulin, pour aller à BethIéem adorer le petit Jésus. Or, cette fois-là, comme le ciel était clair, et que, sous les pâles rayons de la Belle, la plaine de Saint-Rémy se déroulait, superbe, avec ses ruisseaux glacés, ses grandes haies blanches de neige, et les innombrables pommiers de ses pâtures tout brodés de givre, un des nombreux serviteurs des Mages, ému, sans doute, par la grandeur sévère du paysage, ayant fait involontairement un geste d’admiration, laissa choir de ses mains une large cassette pleine d’or qui était destinée à l’Enfant-Dieu.

Les Rois-Mages étaient juste à ce moment au-dessus de la colline. La cassette dévala sur le toit du moulin avec tant de force, qu’elle le défonça, et que, l’ayant traversé, elle s’en vint tomber dans la chambre du meunier, au pied du lit où ronflait Dubuisson. Le choc avait fait sauter le couvercle, de telle sorte que les pierreries et les pièces d’or s’échappèrent et routèrent dans tous les sens. Le meunier, réveillé par la plus agréable musique, ne chercha pas même à savoir comment un tel trésor lui était venu du ciel. Ayant précieusement ramassé tous les beaux auberts qui couvraient le plancher, il se convainquit tout de suite qu’il pourrait désormais vivre de ses rentes, et laisser à d’autres le soin d’écraser le blé de Villers et de Saint-Rémy.

Il se mit alors en quête d’un successeur ; et, comme son moulin était bien achalandé, il ne tarda pas à trouver acquéreur à. bon prix. Un peu plus d’un mois après cet événement, le jour de la Chandeleur, le fieu Colard, de la commune de Villers, prenait la suite des affaires de Dubuisson. Colard était bien connu de tout le pays : c’était un grand sechéron un peu naïf et simplot. Sa démarche lourde, sa physionomie épaisse, son front étroit et bombé annonçaient une intelligence médiocre et un caractère entêté ; mais on le savait, au demeurant, bon compère, et, de plus, travailleur actif, et expert en son métier, puisqu’il avait été quatre ans premier garçon-meunier dans les moulins de Rouveroy.

D’abord tout marcha à souhait. Colard s’était mis à l’œuvre de façon à donner contentement à ses clients. Mais, lorsque la légende relative à la fortune inopinée de Pierre Dubuisson commença à courir le pays, et lui vint aux oreilles, sa conduite changea tout à coup. Il s’occupa moins de son moulin, ne fit plus ses livraisons aux jours fixés. On le rencontrait souvent, trondelant sans but à travers la campagne, la tête basse et l’air tout busiant ; chaque soir il roulait de cabarets en cabarets ; et quand on se plaignait de ses négligences, quand on lui reprochait sa paresse : « Bon ! Diable ! répondait-il, pourquoi s’amatir à l’ouvrage, alors qu’on peut faire fortune autrement ? » Puis, si quelqu’un riait de ses espérances, il haussait les épaules et disait d’un air indifférent : « Riez toudis vous pouvez rire allez, le bout de l’an viendra ! » A coup sûr, il attendait Noël et le passage des Rois-Mages, comptant qu’il aurait même chance que son prédécesseur.

Adoration des Mages, par Rogier van der Weyden

Adoration des Mages, par Rogier van der Weyden

Les jours passèrent. Noël vint ; mais jamais il ne fit nuit plus sombre. Un tel brouillard enveloppait la campagne que, lorsqu’on se rendit à la messe de minuit, les lanternes allumées ne servirent à rien. Grâce à la cloche qui sonnait à toutes volées, indiquant la direction à suivre, on put parvenir à l’église ; mais, au retour, plus d’un de ceux dont les censes étaient éloignées du village, s’égara à travers les pâtures. Colard était celui qui bisquait le plus d’un pareil temps. Malgré l’humidité, ne pouvant tenir dans son moulin, énervé par l’attente, il passa toute la nuit dehors, se laissant acruir, trempé jusqu’aux os, claquant des dents.

Pour être plus près des Rois-Mages, il grimpa tout au sommet de sa grande échelle, se hissa sur le toit ; mais il eut beau écarquiller ses yeux, il ne vit pas le plus petit coin de ciel, et ne se douta du passage du nuage enchanté que par un bruit strident qui se fit soudainement dans l’air vers quatre heures du matin, et par un grand souffle de vent qui, ayant hochené vigoureusement son moulin, faillit le renverser de son observatoire.

Mais rien ne tomba sur la colline. Assuré qu’il faisait trop brun, et que les serviteurs des Mages, n’étant point distraits par la vue du paysage, tenaient ferme les objets dont ils étaient chargés. Pendant quelque temps, le meunier parut tout péneux de sa déconvenue. On ne se fit pas faute de le plaisanter ; et, comme si la leçon lui avait profité, il eut l’air de vouloir reprendre sa besogne. Même les clients commençaient à lui revenir ; mais, à mesure que l’année s’écoulait, Colard semblait repris par son étrange manie : de nouveau, il négligeait son moulin, et s’en allait, musard et désœuvré, par la campagne, se livrer à ses folles songeries. A Noël, l’espoir de conquérir le trésor lui était revenu, plus impérieux que jamais.

Cette fois, l’air n’était point obscurci par le brouillard, mais il ne faisait guère plus clair que l’année précédente : de gros nuages noirs roulaient dans le ciel, promettant des averses de neige ou de pluie glacée. Colard, néanmoins, grimpa sur son moulin et attendit. Un peu après minuit, les nuées crevèrent, et il grêla des gruaux gelés plus gros que le pouce. Le meunier les reçut sans mouveter, se réjouissant, au contraire, de cette tempête qui, sûrement, allait nettoyer le ciel.

Bientôt, en effet, la Belle apparut, et Colard put voir venir de loin le grand nuage à travers lequel s’agitaient des formes humaines : en tête les trois Rois-Mages, Gaspard, Melchior et Balthazar, tels qu’on les voit dans le tableau du maître-autel de l’abbaye de Saint-Siméon, vêtus de robes brodées d’or et de pierreries, coiffés de tiares resplendissantes, et portant la longue barbe des patriarches, plus blanche que la neige. Après eux, la foule de leurs serviteurs, les uns ayant les vases où devaient brûler l’encens et la myrrhe, les autres conduisant les chevaux, les chameaux et les éléphants, chargés de cadeaux précieux.

Mais Colard avisa, surtout, venant seul derrière les trois Mages, un grand esclave noir, tenant, ainsi qu’un saint sacrement, sur ses bras étendus, une large cassette qui contenait à coup sûr les présents de la plus grande valeur. Et il pensa tout aussitôt que c’était une cassette semblable à celle-ci qui avait enrichi naguère son prédécesseur, maître Pierre Dubuisson. Au moment où, comme un ouragan, le nuage passa au-dessus du moulin, Colard, tremblant d’espérance et de joie, baissa la tête. Quand il la releva, les Mages étaient déjà loin ; aucun bruit ne s’était fait entendre auprès de lui et le meunier chercha vainement aux alentours : rien ! Le serviteur tenait bien sa cassette et pas la moindre part des présents royaux n’avait été jonchée au passage sur la colline du moulin.

Cette fois, Colard fut cruellement désappointé : il devint triste, taciturne, ne parla plus des Mages, mais ne cessa point d’être sous l’empire de sa même idée obsédante. Durant toute une année, il ne travailla pas un seul jour et, ayant vendu le peu de bien qu’il possédait pour vivre, il ne cessa de trinqueballer par les chemins son humeur inquiète, son air de fou, jusqu’à ce que revint le saint jour de Noël.

L’écriène eut lieu à la cense des Oulènes, poursuit notre conteur, qui ajoute y avoir été avec son père. Nous étions très nombreux dans la grande salle, rapporte-t-il, car il y avait les meilleurs conteurs du village. A partir de huit heures du soir, nous fûmes tour à tour terrifiés ou divertis par les histoires du carlier Usmé, les faufes de la mère Magrite et les contes réjouissants de Monsieur Sylvestre, le vieux maître d’école.

Colard était là, préoccupé de plus en plus ; il saquait sa pipe dans le coin le plus noir, ne parlait à personne, semblait profondément absorbé par ses pensées et j’aurais bien gagé qu’il n’entendit pas un traître mot de tout ce qui fut raconté ce soir-là, ajoute Zéphir. Quand, à minuit, la cloche nous appela, et que, couverts de nos cabans, deux à deux, nous partîmes pour l’église, en chantant les cantiques de Noël, le long des piésentes tapissées de neige, la nuit était très claire, et la Belle si brillante, que sa lumière transparaissait à travers les rares nuages gris que la bise sèche et froide faisait courir dans le ciel.

Colard eut un mouvement de joie. Alors, un de nous lui dit, goguenard : « Eh bien ! meunier, est-ce cette nuit que le trésor des Rois-Mages va tomber dans ton moulin ? » Colard lui jeta un regard sombre : « S’il ne tombe pas tout seul, dit-il brusquement, on le fera tomber ! » Et, tendant son poing fermé, comme s’il menaçait le ciel, il s’éloigna sans assister à la messe de minuit. Personne ne comprit le sens des paroles du meunier. On le savait, du reste, exalté, chaque fois qu’il était question du trésor ; et l’on ne prit pas garde à sa réponse mystérieuse et à son geste de défi. La messe dite, chacun s’en retourna chez soi, les uns pour s’endormir, les autres pour faire réveillon et manger en famille le boudin blanc et la dinde de Noël.

Pendant ce temps, Colard s’était avoyé vers sa colline. Bien que, d’ordinaire, le cortège des Mages ne passât guère qu’entre trois heures et quatre heures du matin, le meunier se sentait poussé là par une force irrésistible. Parvenu son moulin, il entra dans sa chambre, y décrocha une canardière au canon allongé, de celles qui servent pour tirer les milans et les mouquets, lorsqu’ils planent au-dessus des colombiers, et il se mit à la fourbir soigneusement ; cela fait, il y glissa double charge de poudre et de gros plomb ; puis, malgré le froid très vif, il alla s’agrinquer sur le plus haut boujon de son échelle.

Mais bientôt, comme le vent hurbêlait, s’engouffrant dans le moulin, et le secouant avec des craquements sinistres, Colard, craignant de ne point avoir l’aplomb et la sûreté nécessaires pour le coup qu’il préparait, descendit ; et, debout sur la colline, l’œil au guet, la canardière toute armée à la main, ainsi qu’un chasseur à l’affût, il attendit patiemment sa proie.

Le temps passa lentement. Le meunier écoutait sonner les heures au clocher de Villers. Quand la cloche tinta trois heures et demie, il commença à se dépiter, perdit patience. Rien ne venait ! Les Mages auraient-ils pris une autre route ? Quatre coups retentirent à l’église. Colard se désespérait, quand, soudain, il ouït dans le ciel un long sifflement, et, du fond de l’horizon, il vit le grand nuage qui courait droit sur son moulin. Tout y était comme l’année précédente les trois Rois, d’abord, avec leurs barbes blanches, leurs robes brodées et leurs tiares incrustées de pierres précieuses après eux, le grand esclave portant la cassette ; puis la foule des serviteurs conduisant les chevaux, les chameaux et les éléphants chargés de présents.

Le nuage allait avec une rapidité de vertige. Une lumière éclatante l’enveloppait comme d’une auréole. Colard ne perdit pas son temps à l’admirer : la crosse de son fusil à l’épaule, le doigt sur la gachette, il enguignait froidement l’esclave, le visait à la tête. Quand le nuage fut arrivé juste au-dessus du moulin, Colard lâcha la détente.

Un fracas formidable rompit le silence de la nuit, emplit le ciel et toute la vallée. Au village, ceux qui dormaient s’éveillèrent en sursaut, ceux qui réveillonnaient furent saisis de terreur. Nous étions à table, en famille, chez mon père, rapporte Zéphir, en train de déguster de vieux cidres exquis.

— C’est du côté du moulin, dit quelqu’un.

— Pardieu répondit mon père, je parie que c’est ce fou de Colard qui fait la guerre aux Rois-Mages !

Le ciel s’était couvert presque subitement. Nous nous mîmes en route avec des lanternes ; et, en arrivant au pied de la colline du moulin, nous rencontrâmes d’autres paysans que le bruit de la détonation y avait attirés. La moitié du village était venue là, pressentant quelque fait extraordinaire. Quand nous fûmes au bas de l’échelle, nous trouvâmes Colard étendu dans ]a neige, au milieu d’une mare de sang. Les débris de sa canardière jonchaient le sol autour de lui : l’arme, trop chargée, sans doute, lui avait éclaté en pleine figure ; et la tête du malheureux n’était plus qu’une masse informe et méconnaissable.

Comme vous pensez, l’événement eut un retentissement considérable : pendant quinze jours, on vint en foule des villages et des villes d’alentour voir le moulin des Rois-Mages. La justice fit une enquête et conclut que le meunier s’était suicidé dans un accès de folie. Mais la vérité, c’est ce que je viens de vous conter, conclut Zéphir : les Mages avaient puni le mourdreux qui voulait leur voler les présents destinés à l’Enfant-Dieu.

La colline, dès ce moment, devint un lieu maudit, et personne ne se présenta pour reprendre le moulin qui, peu à peu, tomba en ruines. Et depuis ce temps-là, on n’a plus revu le grand nuage, la nuit de Noël. Les Rois-Mages, effrayés du coup de feu de Colard, ont changé leur itinéraire, et ne traversent plus la plaine de Saint-Rémy pour aller à Bethléem adorer le Petit-Jésus.

 
 
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