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Histoire des Français. Prédication de la Première croisade et prise de Jérusalem par les chrétiens

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Histoire des Français
L’Histoire des Français : systèmes politiques, contexte social, population, économie, gouvernements à travers les âges, évolution des institutions.
Prédication de la Première croisade
et prise de Jérusalem par les chrétiens
(D’après « Faits mémorables de l’Histoire de France », paru en 1844)
Publié / Mis à jour le dimanche 22 juillet 2018, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 9 mn
 
 
 
Se déroulant de 1096 à 1099 et aboutissant à la prise de Jérusalem, la Première croisade le doit notamment au refus des Turcs Seldjoukides d’autoriser aux pèlerins chrétiens l’accès au Saint-Sépulcre. Depuis longtemps déjà la papauté jetait vers l’Orient des regards d’amertume et s’était adressée, en vain, au dévouement des princes de la terre pour obtenir la délivrance des lieux saints. Mais on s’était contenté de plaindre la misère des pèlerins, quand se fit entendre la voix de Pierre l’Ermite.

Le pape Grégoire VII avait écrit à l’empereur d’Allemagne ; après lui Victor III avait inutilement appelé les chrétiens en Orient. Là s’arrêtait le zèle religieux. Enfin, en 1094, la voix éloquente d’un moine obscur, qui, à travers tous les périls d’un voyage en Palestine, était allé prier à Jérusalem, décida ce grand mouvement religieux qui devait, pendant deux siècles, remuer toute l’Europe. C’était un pauvre chevalier, nommé Pierre, et d’origine picarde, croit-on, car sa famille , sa naissance sont à peine connues.

Dégoûté du monde et des hommes, après avoir vainement essayé d’occuper l’activité de son esprit tour à tour par l’étude des lettres et les fatigues de la guerre, il s’était renfermé dans la plus austère solitude pour se livrer tout entier à la prière et à la méditation. Arraché à sa retraite par le bruit des pèlerinages en Orient, emporté peut-être par une force secrète, supérieure à sa volonté même, il était allé en Palestine ; il avait vu l’abaissement de Jérusalem, les souffrances des chrétiens, la cruauté des Infidèles, et son cœur s’était profondément ému des malheurs de la Terre-Sainte : il avait versé des larmes sur cette désolation, pour laquelle l’Europe semblait sans pitié. A son retour Pierre l’Ermite se rendit à Rome auprès d’Urbain II, qui occupait le trône pontifical ; il lui peignit avec toute la vivacité de sa douleur l’état d’abandon de Jérusalem, et, entre lui et le pape, il fut résolu qu’un concile serait assemblé pour y faire un appel à la piété et au courage des chrétiens.

Pierre l'Ermite prêchant la première Croisade. Chromolithographie éditée vers 1890

Pierre l’Ermite prêchant la première Croisade. Chromolithographie éditée vers 1890

Ce fut à la suite de cette solennelle entrevue que Pierre parcourut l’Italie et la France, proclamant partout la misérable situation de la Palestine et appelant chacun à la délivrer. Monté sur une mule, un crucifix à la main, la tête découverte, les pieds nus, ceint d’une corde et couvert d’un manteau de bure, il racontait avec une émotion pénétrante le spectacle douloureux dont il avait été témoin ; le peuple se pressait autour de lui pour entendre cette parole, d’une si puissante éloquence « qu’il semblait, dit un historien des croisades, qu’il y eût en lui quelque chose de divin. » Tandis que Pierre l’Ermite excitait ainsi le zèle du peuple, Urbain II avait réuni un concile à Plaisance ; mais les Italiens, perdus dans les agitations de leurs républiques naissantes, avaient à peine répondu à son appel.

Le pape résolut alors d’invoquer le dévouement de la France, cette nation, à la fois chrétienne et guerrière, à laquelle a toujours été réservée l’initiative des grandes entreprises ; et il convoqua, à Clermont en Auvergne, un nouveau concile, qui fut ouvert le 18 novembre 1095. Cette fois, ses espérances ne firent pas déçues : les prédications de Pierre l’Ermite avaient ému tous les cœurs, ranimé partout le zèle de la religion ; de toutes parts on arrivait à Clermont ; les hommes renommés par leur sainteté et leur science, les prélats, les plus nobles seigneurs de la France s’y étaient rendus ; les princes y avaient envoyé des ambassadeurs : « de sorte, rapporte un chroniqueur, que vers le milieu de novembre les villes et villages des environs se trouvèrent remplis de peuple, et furent plusieurs contraints de faire dresser leurs tentes et pavillons au milieu des champs et des prairies, encore que la saison et le pays lussent pleins d’extrême froidure. »

La foule était telle que l’église ne la pouvait contenir, et la prédication de la première croisade dut se faire en plein air sur la place spacieuse qui s’ouvrait devant le parvis de la cathédrale ; un peuple immense la remplissait, avide d’entendre de la bouche même du chef de l’Église l’ordre d’aller défendre la foi en Orient : le pape ayant pris place avec ses cardinaux sur l’estrade qu’on avait élevée pour cette séance du concile, Pierre l’Ermite parla le premier des misères de l’Orient avec sa passion et son enthousiasme habituels.

Urbain II, se levant ensuite, adressa aux chrétiens réunis à ses pieds un discours entrecoupé de pleurs et de sanglots : « C’est du sang chrétien, dit-il, racheté par le sang du Christ, qui se verse en Asie ; c’est de la chair chrétienne de même nature que la chair du Christ qui est livrée aux bourreaux. Et vous, hommes de France, nation chérie de Dieu, que vos âmes s’émeuvent au souvenir de vos ancêtres ! rappelez à votre esprit leurs dangers et leur gloire ; ils ont sauvé l’Occident de la servitude ! Vous aussi, vous délivrerez l’Europe et l’Asie. » Alors le pape retraça en traits énergiques les supplices qu’enduraient les chrétiens d’Orient, les injures dont on les abreuvait, les persécutions qu’ils avaient à subir : « Enfin, ajouta- t-il en terminant, éteignez toute haine, que les querelles se taisent, que les guerres s’apaisent. Prenez la route du Saint-Sépulcre, arrachez Jérusalem à ses ennemis ; cette cité royale, située au milieu du monde, vous demande et souhaite sa délivrance. Prenez donc cette route en rémission de vos péchés, et partez assurés de la gloire impérissable qui vous attend. »

Ce tableau animé des malheurs de la Terre-Sainte, ces accents passionnés excitèrent un enthousiasme indicible ; des cris de vengeance, de bruyantes acclamations éclatèrent dans cette foule émue, et, d’une seule voix, l’assemblée s’écria : Dieu le veut ! Dieu le veut ! Chevaliers, prêtres, nobles, peuple, femmes, enfants, tous se pressaient aux pieds du pape, tous demandaient la croix, tous voulaient à l’heure même partir pour Jérusalem.

Bientôt cette ardeur se propagea dans toute l’Europe : sur toutes les épaules on voyait briller la marque du pieux engagement ; les hauts barons, les chevaliers allaient demander aux évêques la bénédiction de leurs armes et de leurs drapeaux, ils recevaient leur épée humblement agenouillés devant les prélats, qui leur rappelaient, en la leur remettant, le but de la sainte expédition : « Recevez cette épée, disaient-ils, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Servez-vous-en pour le triomphe de la foi ; mais qu’elle ne répande jamais le sang innocent. Les seigneurs engageaient leurs biens ; les pauvres vendaient le peu qu’ils possédaient pour prendre la croix. Ce fut le signe de ralliement des armées saintes, comme cette parole du concile de Clermont : Dieu le veut ! devint leur cri de guerre.

Les croisades, ces lointaines expéditions, auxquelles devaient prendre part les plus illustres princes de l’Europe, étaient commencées ; et si elles ont apporté quelque gloire au monde du Moyen Age, la France en peut fièrement revendiquer sa part : car la première croisade fut prêchée par un moine français, ouverte en France par un pape français, et le premier chevalier qui mit le pied sur les remparts de Jérusalem fut un chevalier de France, Godefroy de Bouillon. Enfin ce fut la France qui, par son ardeur, son dévouement, donna l’exemple des croisades et montra le chemin de Jérusalem à toute l’Europe, « si bien, comme le remarque Michaud dans son Histoire des croisades, qu’on eût dit que les Français n’avaient plus d’autre patrie que la Terre-Sainte, et qu’ils lui devaient le sacrifice de leur repos, de leurs biens et de leur vie. »

L'appel de la première Croisade par le pape Urbain II au concile de Clermont en 1095. Détail d'une gravure du XIXe siècle colorisée

L’appel de la première Croisade par le pape Urbain II au concile de Clermont en 1095.
Détail d’une gravure du XIXe siècle colorisée

La première armée de croisés, multitude confuse où se confondaient tous les âges, aussi irréfléchie qu’enthousiaste, partit vers le milieu de 1096, sans attendre que les immenses préparatifs qui se faisaient en France fussent terminés. Croyant, à chaque ville forte, à chaque village, apercevoir la cité vers laquelle ils couraient, et s’écriant, à tous les hameaux : Est-ce là Jérusalem ? ils traversèrent l’Allemagne dans les transports d’un enthousiasme qui cependant ne put les sauver d’une ruine complète. Après s’être attiré, par leur indiscipline, leurs fureurs aveugles, de nombreux échecs au milieu même de l’Europe chrétienne, les soldats de Pierre l’Ermite, attaqués à l’improviste en Asie Mineure, sous les murs de Nicée, périrent presque tous.

Mais aux bandes indisciplinées qui, sous la conduite de Pierre l’Ermite, de Gauthier Sans-Avoir, de Godescald, étaient allées se perdre ou périr en Asie Mineure, avait succédé la véritable armée des croisés, celle qui devait accomplir l’œuvre sainte prêchée au concile de Clermont, la délivrance de Jérusalem. L’élite de l’Europe se trouvait réunie sous les étendards de la foi ; dans les rangs nombreux de la noblesse française, allemande et italienne on voyait d’abord Godefroy de Bouillon, le héros de cette expédition par sa vertu, son courage, son dévouement, celui qui devait être le véritable chef de la première croisade ; puis, se pressant à ses côtés le comte de Vermandois, frère du roi de France ; Robert, duc de Normandie ; les frères de Godefroy, Eustache et Baudouin ; Robert, comte de Flandre ; le vieux Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse ; Bohémond, prince de Tarente ; l’aventureux et hardi Tancrède, son cousin ; enfin toute la fleur de cette brillante chevalerie, l’orgueil du Moyen Age.

Godefroy de Bouillon était parti le premier, le 15 août 1096 ; bientôt il fut rejoint par les différents princes croisés, et tous arrivèrent à Constantinople choisie pour le rendez-vous général. A la vue de cette multitude où se rencontraient tous les langages, tous les costumes, toutes les armes de l’Europe, l’empereur Alexis regretta l’appel qu’il avait fait aux Latins. Sauf quelques ambitions individuelles, excitées par les richesses que renfermait la ville de Constantin, par ces dômes d’or, ces palais de marbre, par tant de chefs-d’œuvre de l’art antique entassés, pour ainsi dire, dans la capitale de l’empire, la foule des croisés ne voyait que la Palestine ; elle ne demandait, dans son ardeur, que les lieux saints : Jérusalem ! Jérusalem ! était toujours son cri de guerre et d’espérance.

Le 10 juin 1099 les croisés, après avoir lentement traversé la Syrie et la Palestine, après avoir enduré d’inexprimables souffrances, atteignirent enfin Jérusalem, le cher objet de leurs vœux. Ils arrivèrent durant la nuit sous ces murs consacrés encore quelques heures, et ils allaient pouvoir contempler cette terre illustrée par les sublimes mystères de la religion : ce fut une attente pleine d’émotion. Tous les yeux fixés sur la ville sainte essayaient de pénétrer les ténèbres pour l’apercevoir ; chacun voulait le premier la saluer de ses prières : une même pensée, un même délire agitaient tous les cœurs, enflammaient tous les esprits. Lorsque le soleil éclaira enfin la cité révérée, un seul mot circula d’abord dans cette armée de pèlerins rangée en bataille sur les hauteurs de Sion et le mont des Oliviers : « Jérusalem ! Jérusalem ! Dieu le veut ! »

Puis éclata un admirable désordre ; les uns s’agenouillaient et baisaient cette terre sainte ; d’autres contemplaient en pleurant la cité silencieuse, enfoncée, cachée parmi les rochers ; tous priaient, tous poussaient des cris d’amour, des cris de vengeance, et d’une seule voix ces soixante mille hommes chantèrent ces paroles prophétiques du psaume : « Lève-toi, Jérusalem, sors de la poussière ! voici le libérateur qui vient briser tes fers. » Ils étaient donc devant Jérusalem, Jérusalem qui pour eux était plus que la patrie, que la ville natale, qui était la cité de rédemption.

Dans les premiers transports de leur enthousiasme ils voulurent l’enlever à l’improviste, et s’avancèrent en ordre vers les remparts. Jamais l’armée chrétienne n’avait montré tant d’ardeur ; et s’ils eussent eu des échelles et des machines de guerre, ce jour même les croisés fussent entrés dans Jérusalem. Mais leurs efforts furent inutiles, et, après plusieurs tentatives, ils se virent obligés de regagner leur camp : pour délivrer la cité captive il fallait se résigner aux lenteurs d’un siège, dernière et pénible épreuve que les ardeurs de la foi pussent seules faire supporter aux croisés.

Dès leur approche, les Égyptiens, maîtres de Jérusalem, après leur avoir vainement offert la paix, avaient tout préparé pour une résistance désespérée. Autour de la ville sainte tout avait été ravagé, les maisons incendiées, les arbres rasés ; sous ce ciel brûlant l’eau et l’ombre manquaient également, de toutes parts on ne rencontrait qu’une terre aride, desséchée par le soleil, ruinée par les assiégés. Il fallait, pour le siège qu’on allait entreprendre, des machines, des retranchements, des échelles, et on n’avait pas de bois. Une solitude désolante ; derrière eux le désert, devant eux une ville qui renfermait quarante mille combattants : voilà quelle était la situation des croisés, ils faillirent y succomber ; un instant ils doutèrent, et le succès leur parut impossible. Dévorés par la soif, ils se roulaient dans le sable ; et, jetant un regard d’adieu et de désespoir à Jérusalem, où ils avaient espéré le triomphe et la délivrance, ils n’attendaient plus que la mort ou l’esclavage.

Prise de Jérusalem par les Croisés, le 15 juillet 1099

Prise de Jérusalem par les Croisés, le 15 juillet 1099. Peinture d’Emile Signol

Enfin on découvrit au fond d’une caverne quelques poutres, et l’on put commencer les travaux. Bientôt une flotte génoise apporta des provisions et des outils ; un Syrien indiqua, à quelques lieues du camp des chrétiens, près de Naplouse, une forêt où les ouvriers trouvèrent en abondance les bois nécessaires pour la construction des machines. Les plus importantes furent trois immenses tours du haut desquelles on pouvait dominer les remparts de la ville ; ces mobiles forteresses avaient trois étages : au premier se tenaient les ouvriers qui en dirigeaient les mouvements, les deux autres étaient destinés aux combattants ; au sommet de ces tours on avait disposé un pont-levis qui devait s’abattre sur les murs et fournir un chemin pour pénétrer dans la place.

Quand toutes les dispositions furent prises, les croisés se préparèrent à un assaut général par une grande cérémonie religieuse. Après trois jours d’un jeûne rigoureux, l’armée tout entière, la tête et les pieds nus, enseignes déployées, précédée de prêtres vêtus de blanc, fit processionnellement le tour de la ville sainte en récitant des cantiques. Lorsqu’elle fut arrivée sur la montagne de Sion, on célébra le sacrifice de la messe en face de ce Golgotha où le Christ avait racheté les hommes au prix de son sang divin ; puis le cortège reprit sa marche en continuant ses prières, et rentra au camp. Tandis que les croisés faisaient retentir de leurs chants les hauteurs du mont des Oliviers et les échos de la vallée de Josaphat, les Sarrasins, réunis sur les remparts, accablaient la croix et les chrétiens de malédictions, jurant de défendre une ville qu’ils nommaient la maison de Dieu. Le soir, la voix grave des imams, qui, du haut des minarets, appelaient les musulmans à la prière, se confondit encore une fois avec celle des chrétiens ; de part et d’autre on invoqua le Dieu tout-puissant pour le combat du lendemain ; puis tout rentra dans le silence, et la nuit couvrit de ses ombres la dernière veille des croisés.

Le jeudi 14 juillet 1099, dès que le jour parut, les fiers accents du clairon éclatèrent dans le camp, les croisés s’armèrent, les machines s’ébranlèrent ; enfin on entendit le signal de cet assaut si impatiemment attendu. Pendant la nuit les tours avaient été approchées des murs de Jérusalem, et du haut de leurs plates-formes les chefs animaient l’armée par leur exemple ; Godefroy de Bouillon, dont la forteresse était surmontée d’une croix d’or, se signalait surtout par sa vaillance : placé au premier rang, il défiait les Sarrasins, et chacun des traits qu’il lançait portait la mort parmi eux. Aux pierriers, aux mangonneaux qui leur envoyaient une grêle de pierres, aux béliers qui venaient frapper le pied des murailles, aux nuées de traits des arbalétriers, les assises opposaient l’huile bouillante, le terrible feu grégeois, les flèches empoisonnées ; enfin la nuit sépara les combattants sans qu’on pût encore prévoir l’issue de la lutte.

Le lendemain le combat reprit avec un nouvel acharnement : à diverses reprises les assiégeants s’approchent des remparts sans pouvoir pénétrer dans la ville, Godefroy de Bouillon lui-même essaie vainement d’ouvrir un passage aux siens ; la résistance désespérée des Sarrasins menace les croisés d’un second échec, déjà leur courage faiblissait, ils demeuraient immobiles, quand, disent les chroniqueurs de la première croisade, apparut sur le mont des Oliviers un cavalier agitant un bouclier et faisant signe aux croisés d’entrer dans Jérusalem. Godefroy et Raymond, qui l’aperçurent les premiers, crièrent aux combattants que saint Georges venait à leur aide.

Cette parole jetée au milieu du tumulte ranime l’ardeur des chrétiens, ils tentent un dernier et suprême effort ; Godefroy de Bouillon réussit à jeter le pont-levis de sa tour sur le rempart, et il ouvre aux siens un chemin glorieux. A ce brusque retour les Sarrasins troublés hésitent, reculent, et, le vendredi 15 juillet 1099, à trois heures, à l’heure et au jour même de la Passion, l’armée chrétienne se précipite dans Jérusalem au cri de victoire : « Dieu le veut ! Dieu le veut ! » La première croisade était accomplie, l’étendard de la foi flottait sur Jérusalem ; les chrétiens désormais pouvaient venir librement se prosterner devant le Saint-Sépulcre.

 
 
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