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Bonne fortune de l'heureux et honnête précepteur Jacques Amyot

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Brèves d’Histoire
Brèves d’Histoire de France : bribes et miettes historiques utiles à une meilleure connaissance de notre passé
Bonne fortune de l’heureux
et honnête précepteur Jacques Amyot
(D’après « Choix d’anecdotes et faits mémorables,
ou le Valère-Maxime français » (Tome 2), paru en 1792)
Publié / Mis à jour le mardi 2 juillet 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Une des plus belles fortunes qui se soient faites dans l’Église est sans contredit celle de Jacques Amyot, évêque d’Auxerre et grand-aumônier de France. Son père était un pauvre corroyeur de Melun : la crainte du fouet, qui lui était promis, détermina ce jeune écolier à quitter la maison paternelle

Tombé malade dans sa fuite et resté presque mort sur le grand chemin, un cavalier charitable le recueillit, le conduisit à Orléans, et le fit entrer à l’hôpital ; d’où, après sa guérison , il fut renvoyé avec seize sous pour achever son voyage. Arrivé à Paris, où, ne connaissant personne, il se vit forcé de demander l’aumône, il fut prit en pitié par une dame qui lui proposa d’entrer à son service pour accompagner ses enfants au collège.

Jacques Amyot

Jacques Amyot

Le jeune Amyot, ravi de sa bonne fortune, mit à profit cette occasion pour cultiver les talents qu’il sentait avoir reçus de la nature, et s’attacha surtout à l’étude de la langue grecque. Quelques années après, se voyant soupçonné de quelque penchant pour les opinions des prétendus réformés, il se retira dans le Berry, chez un gentilhomme qui le chargea de l’éducation de ses enfants.

Le roi Henri II traversant, l’année suivante, cette province, et se trouvant logé chez ce même gentilhomme, une épigramme grecque lui ayant été présentée de la part du jeune instituteur : Du grec ! s’écria le monarque. A d’autres ! ajouta-t- il en la rejetant avec mépris.

Mais M. de l’Hôpital, depuis chancelier de France, l’ayant ramassée, lue et trouvée bien faite, en fit l’éloge au monarque, en ajoutant que, « si ce jeune homme avait autant de mœurs que de génie, il le croyait capable d’être précepteur des enfants de sa majesté ». Ce mot fit la fortune du jeune homme, qui, quelque temps après, obtint l’abbaye de Bellozane, et bientôt eut ordre de se rendre au concile de Trente, où il prononça cette éloquente et hardie protestation qu’on lit encore avec grand intérêt.

A son retour il entra en exercice de sa charge de précepteur des enfants de France auprès du dauphin, qui fut depuis François II, de Charles IX et de Henri III, qui furent successivement rois. Quelque temps après, la charge de grand-aumônier se trouvant vacante, elle lui fut immédiatement donnée. Sur quoi la reine mère, Catherine de Médicis, qui avait d’autres vues, l’ayant fait appeler : « J’ai fait bouquer, lui dit-ce elle avec colère, les Guises, les Châtillons, les connétables, les chanceliers, les princes de Condé, les rois de Navarre ; et je vous ai en tête, petit prestolet ! mais nous verrons ce qui des deux l’emportera. »

Amyot eut beau protester qu’il n’avait pas demandé cette charge, la conclusion fut que, s’il la conservait, il n’avait pas vingt-quatre heures à vivre ». Aussi le pauvre précepteur prit il le parti de se cacher, pour se dérober également au ressentiment de la mère et aux bontés qu’avait pour lui le fils. Sur quoi Charles IX, inquiet de lie plus voir son cher Amyot, et attribuant son absence aux menaces de la reine sa mère, s’emporta de façon qu’elle-même fit dire au précepteur qu’il pouvait reparaître à la cour sans risquer de lui déplaire.

Cet homme, à tous égards on ne peut plus estimable, pénétré de chagrin d’avoir vu mourir en assez peu de temps les trois monarques qu’il avait eu l’honneur d’instruire, se retira dans son diocèse, où il mourut le 6 février 1593, à l’âge de soixante-dix-neuf ans.

Il fit par son testament un legs de douze cents écus à l’hôpital d’Orléans, en reconnaissance des seize sous qu’il en avait autrefois reçus pour s’acheminer à Paris.

 
 
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