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14 juin 1658 : bataille des Dunes (près de Dunkerque) remportée par Turenne sur les Espagnols

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14 juin 1658 : bataille des Dunes
(près de Dunkerque) remportée
par Turenne sur les Espagnols
(D’après « Victoires, conquêtes, revers et guerres civiles des Français,
depuis les Gaulois jusqu’en 1792 » (Tome 6), paru en 1823)
Publié / Mis à jour le dimanche 13 juin 2021, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
La campagne de 1658 fut glorieuse pour la France. Une suite non interrompue de succès achemina rapidement à la paix. Le cardinal Mazarin, conformément au traité fait avec Cromwell, entreprit le siège de Dunkerque. Turenne, chargé de cette opération, eut sous ses ordres, indépendamment des troupes françaises, un corps anglais de 6000 hommes, qui avaient fait la guerre de la révolution.

Une flotte anglaise de vingt vaisseaux vint bloquer le port. La garnison avait déjà fait plusieurs sorties, sans succès, lorsque l’armée espagnole, sous les ordres de don Juan d’Autriche et du prince de Condé, s’avança par le chemin de Furnes pour secourir la place. Turenne, averti de cette marche, occupa les plus hautes des dunes qui environnent Dunkerque, y fit construire des retranchements, et attendit l’ennemi.

À l’approche des Espagnols, il rangea son armée en bataille. Ses forces consistaient en 9 000 hommes d’infanterie et 6 000 chevaux. Sa première ligne était formée de dix bataillons et vingt-huit escadrons, quatorze à droite et quatorze à gauche : l’artillerie, disposée sur le front de l’infanterie ; la seconde ligne, formée de six bataillons et de vingt escadrons, dix à la droite et dix à la gauche. Une réserve de six escadrons devait, au besoin, soutenir cette seconde ligne, ou se porter contre les sorties que la garnison pourrait tenter pendant l’action.

Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne. Gravure extraite de Das verwirrte Europa, par Petrus Valkenier (1677)

Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne. Gravure extraite
de Das verwirrte Europa, par Petrus Valkenier (1677)

Le maréchal de Créqui commandait l’aile droite, le marquis de Castelnau l’aile gauche ; les marquis de Gadagne et de Bellefonds commandaient l’infanterie du centre. Le général Morgan, avec le corps anglais, était placé du côté de la mer, pour s’opposer, de ce côté, au mouvement des Espagnols, qui avaient à craindre encore le feu des frégates anglaises embossées sur la côte.

L’armée espagnole était composée de 6 000 hommes d’infanterie et de 8 000 chevaux. Don Juan commandait la droite, qui s’avançait vers la mer ; le prince de Condé (Louis II de Bourbon-Condé, le vainqueur de Rocroi en 1643, qui guerroyait désormais aux côtés des Espagnols) était à la tête de la gauche, du côté des prairies. La cavalerie était placée à l’aile droite, derrière l’infanterie ; à l’aile gauche, entre les dunes et les fossés, sur plusieurs lignes, dans un terrain très défavorable, coupé de canaux, marécageux, et en quelques endroits couvert de monticules de sable.

Le prince de Condé, qui n’était pas d’avis d’attaquer dans une position si désavantageuse, voyant que don Juan persistait dans sa résolution d’en venir aux mains, dit au jeune duc de Gloucester, qui était alors auprès de lui : « Prince, vous êtes-vous jamais trouvé à une bataille. — Non, répondit celui ci.— Eh bien, dans une demi-heure, vous verrez comment nous perdrons celle-ci. »

Don Juan d'Autriche. Gravure du milieu du XVIIe siècle réalisée d'après la peinture de d'après David Teniers le Jeune et extraite des albums du roi Louis-Philippe constitués dans la première moitié du XIXe siècle

Don Juan d’Autriche. Gravure du milieu du XVIIe siècle réalisée
d’après la peinture de d’après David Teniers le Jeune et extraite des albums du roi Louis-Philippe
constitués dans la première moitié du XIXe siècle

L’action ne tarda pas à s’engager ; les Anglais attaquèrent les premiers, avec une grande vigueur, l’extrémité de l’aile droite des Espagnols, appuyée sur une dune très élevée. Ils y montèrent sous le feu de l’artillerie ; et malgré la plus vive résistance de l’infanterie ennemie, ils atteignirent le sommet, où tout ploya sous leurs efforts. Castelnau, dans ce moment, étant arrivé sur le flanc de cette même colonne espagnole, acheva sa déroute. Les fuyards poursuivis jetèrent le désordre et l’épouvante dans le reste des troupes de la droite.

Pendant ce temps, Condé obtenait plus de succès à l’aile gauche. Les bataillons espagnols, attaqués avec impétuosité, avaient été, au premier choc, forcés de céder le terrain ; mais le prince étant accouru avec un gros corps de cavalerie, fit reculer le maréchal de Créqui, rompit ses rangs et menaça de pénétrer jusqu’à Dunkerque à travers les bataillons français. Turenne s’étant porté de ce côté avec une partie de la cavalerie de l’aile gauche française, arrêta les progrès de Condé et rétablit le combat.

Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, lors de la bataille des Dunes le 14 juin 1658. Peinture de Charles-Philippe Larivière (1837)

Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, lors de la bataille des Dunes
le 14 juin 1658. Peinture de Charles-Philippe Larivière (1837)

La victoire balança quelque temps entre les deux illustres capitaines ; mais Turenne l’emporta à la fin. Attaqué de front et sur leurs flancs, les Espagnols furent culbutés et mis dans un grand désordre ; ramenés trois fois à la charge, trois fois ils furent repoussés avec de nouvelles pertes. Condé eut un cheval tué sous lui ; voyant tous ses efforts inutiles, il céda enfin le champ de bataille, et fit sa retraite en ordre, autant qu’il lui fut possible. Don Juan le joignit avec les débris de l’aile droite. Poursuivis jusqu’a Furnes, les Espagnols laissèrent un grand nombre de morts et de blessés, et perdirent leurs munitions ainsi que tous leurs bagages.

Cette victoire coûta peu de monde à l’armée gallo-anglaise, qui rentra dans ses lignes après la bataille. Toujours modeste dans son triomphe, Turenne écrivit, le soir même, ce billet laconique à son épouse : « Les ennemis sont venus à Rome, ils ont été battus, Dieu en soit loué ! » Dunkerque, qui soutint encore pendant dix-neuf jours les efforts des assiégeants, capitula le 23 juin ; le roi y entra le 26, et fit remettre la place aux Anglais, suivant le traité conclu avec Cromwell.

 
 
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