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1er juin 1795 : mort du chirurgien Pierre-Joseph Desault, appelé au chevet de Louis XVII

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1er juin 1795 : mort du chirurgien
Pierre-Joseph Desault, appelé
au chevet de Louis XVII
(D’après « Éphémérides universelles ou Tableau religieux, politique,
littéraire, scientifique et anecdotique » (tome 6), édition de 1834)
Publié / Mis à jour le vendredi 1er juin 2018, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Pierre-Joseph Desault naquit le 6 février 1738, en Franche-Comté, de parents qui, bien que peu favorisés par la fortune, donnèrent cependant une bonne éducation à leurs nombreux enfants. Il embrassa de très bonne heure la profession de chirurgien, vers laquelle il se sentait entraîné par une vive inclination, et fit ses premiers exercices à l’hôpital militaire de Belfort.

Après avoir suivi pendant trois années les leçons et la pratique des chefs de cet établissement, il vint chercher des connaissances plus étendues et plus variées à Paris, où il devait un jour remplir un rôle si important pour la science et pour l’humanité. L’enseignement des mathématiques à ses compagnons d’étude lui fournit d’abord une ressource pour suppléer à la modicité de son patrimoine ; bientôt néanmoins, il abandonna ce genre d’industrie honorable, mais trop borné, et ouvrit des cours publics d’anatomie et de chirurgie, dans lesquels il se fit remarquer, sinon par le mérite de l’élocution, au moins par la précision des idées, la clarté des développements, l’excellence de la méthode, l’art difficile de présenter toujours des preuves solides à l’appui dé la vérité, et enfin par tous les indices d’un savoir profond, à l’âge où la plupart des hommes qui suivent la carrière de la médecine sont encore confondus parmi les élèves. Ses leçons attirèrent sur lui l’attention générale, et lui valurent d’honorables suffrages.

Pierre-Joseph Desault

Pierre-Joseph Desault

Cependant la médiocrité envieuse essaya d’arrêter le cours de ses succès, en lui suscitant des tracasseries, des persécutions même, et, lorsqu’elle eut reconnu l’impossibilité de lui contester la gloire dont il jouissait comme professeur, en publiant que la nature ne l’avait pas appelé à l’exercice de l’art qu’il savait si bien enseigner. Desault repoussa ces odieuses insinuations en faisant pour la pratique ce que jusqu’alors il s’était borné à faire pour l’enseignement, et une longue série de travaux utiles, un enchaînement non interrompu de découvertes brillantes le portèrent en peu de temps du premier rang des anatomistes au rang des plus grands chirurgiens du siècle.

Dès lors tous les obstacles s’aplanirent devant lui, et les intrigues, les usages même, contre la tyrannie desquels il avait eu à lutter, furent impuissants pour arrêter son triomphe. Par une exception jusqu’à ce moment sans exemple, quoiqu’il ne fût pas membre du collège de chirurgie, auquel sa pauvreté ne lui avait pas encore permis de se faire agréger, il fut investi, au sein même de cette compagnie, d’une chaire à laquelle l’appelaient depuis longtemps les vœux unanimes des élèves et des amis de l’art. Dix ans après seulement, en 1776, il dut sa réception à l’amitié de Louis, qui s’était montré son zélé protecteur dans toutes les circonstances, et qui, dans celle-ci, lui ouvrit généreusement sa bourse.

L’occasion s’offrit enfin de faire l’application des procédés qu’il avait imaginés, et de fournir à son expérience l’appui nécessaire de l’observation directe. Le titre de chirurgien en chef de la Charité, qu’il obtint en 1782, imprima un nouvel essor à son génie, et, en lui permettant de perfectionner ses premières découvertes, le mit à portée d’en faire un grand nombre de nouvelles. Au bout de six années, un théâtre plus vaste encore lui fut ouvert par sa nomination à la place de chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu. Le zèle qu’il y déploya pour le soulagement des malades, a dit un de ses biographes, l’admirable constance avec laquelle il multipliait ses travaux pour perfectionner l’enseignement de l’art, ne purent le garantir d’abord de quelques obstacles que, d’une part d’anciens préjugés, et de l’autre la jalousie, lui opposèrent.

Les opérations publiques heurtèrent les idées des religieuses infirmières , et alarmèrent l’humanité des administrateurs. Ses envieux le représentaient comme un homme qui sacrifiait tous les intérêts à celui de sa gloire, et qui n’était fécond en plans de réforme que par l’ambition de parvenir. Les chirurgiens même de l’Hôtel-Dieu, assujettis, sous ce chef infatigable, à un service plus actif, murmurèrent des nouveaux devoirs qu’il leur imposait ; et une foule de mémoires le dénoncèrent à l’administration comme voulant bouleverser l’ordre établi. Il triompha cependant de tous les obstacles qu’on lui opposait, et l’enseignement de l’Hôtel-Dieu offrit la première école de clinique externe qui ait existé en France, et la mieux combinée qui ait encore été établie en Europe.

Bientôt cette école devint aussi célèbre chez les nations étrangères qu’elle l’était chez nous ; des étudiants des diverses parties de l’Europe accoururent aux leçons de Desault, et l’Italie, l’Angleterre et l’Allemagne ont encore aujourd’hui plusieurs chirurgiens distingués, qui s’honorent, comme ceux de la France, d’avoir été les disciples de cet illustre professeur.

Desault était considéré comme le premier chirurgien de l’Europe, lorsque éclata la Révolution, dont les orages l’atteignirent. Dénoncé par Chaumette, depuis longtemps son ennemi, il fut enlevé au milieu même de sa leçon, et conduit à la prison du Luxembourg ; mais les réclamations qui s’élevèrent de toutes parts en sa faveur déterminèrent le Comité de sûreté générale à remettre en liberté, après trois jours de détention, un homme si nécessaire au bien public, et que l’estime générale couvrait de son égide.

Nommé professeur de clinique chirurgicale, lors de la création des écoles de santé, il continua, avec le même zèle que par le passé, ses fonctions et l’enseignement de la chirurgie partout abandonné ; mais rien ne put le consoler de la nouvelle organisation qui heurtait ses idées les plus chères, en proclamant l’union indissoluble de la chirurgie à la médecine, qu’il n’aimait pas, qu’il affectait même de dédaigner. Les bouleversements politiques et les calamités publiques avaient profondément affecté son âme, et depuis la journée du 1er prairial surtout il ne fit plus que languir.

Il avait été appelé auprès du fils de Louis XVI, malade dans la prison du Temple, et lui prodiguait tous ses soins, lorsqu’il fut lui-même atteint d’une maladie qui l’enleva dans le court espace de deux jours. On attribua sa mort prématurée et rapide au poison qui lui avait été donné, disait-on, pour avoir refusé de se prêter à des desseins criminels sur la vie du jeune prince : l’ouverture de son corps a démenti ces bruits publics.

 
 
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