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27 mai 1648 : mort du poète et prosateur Vincent Voiture

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27 mai 1648 : mort du poète
et prosateur Vincent Voiture
(D’après « Musée des familles », paru en 1898)
Publié / Mis à jour le mardi 26 mai 2020, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 8 mn
 
 
 
Coqueluche des salons mondains, ressuscitant les vieilles formes du rondeau et de la ballade, créateur de la littérature de société, Vincent Voiture, l’un des premiers membres de l’Académie française, régna pendant vingt-huit ans en souverain sur le monde des lettres et ne publia cependant rien de son vivant, sauf quelques rares pièces de vers

Bel esprit du XVIIe siècle que ses contemporains, par courtoisie, nommaient de Voiture, Vincent Voiture était le second fils de Vincent Voiture et de Jeanne de Collemont, et naquit le 24 février 1597 à Amiens, dans une maison du Grand-Marché, qui s’appelait le Blanc-Pigeon, sans que l’on sache bien si c’était une auberge ou un cabaret. Ce qui est certain, c’est que son père, qui avait été élu échevin en 1593, tint deux ans plus tard la ferme du vin, et vint peu après s’établir à Paris, rue Saint-Denis, comme marchand de vin en gros suivant la Cour.

Ainsi que Molière, Voiture appartenait donc à cette bourgeoisie commerçante enrichie d’abord par les pères, illustrée ensuite par les enfants. Ce fils de marchand de vin, qui ne manqua pas de célébrer Bacchus en vers, fut toute sa vie un buveur d’eau ; il est vrai que son père, qui ne lui en avait pas donné l’exemple, prétendait qu’on l’avait changé en nourrice.

Vincent Voiture. Peinture à l'huile du XVIIe siècle (Musée de Tessé, Le Mans)

Vincent Voiture. Peinture à l’huile du XVIIe siècle (Musée de Tessé, Le Mans)

Voiture n’aimait pas les allusions au commerce paternel ; ce fut une de ses faiblesses qui le rapproche de Jean-Baptiste Rousseau. La sobriété à laquelle il s’astreignit, peut-être pour éviter ces allusions, ne paraît l’avoir bien servi à cet égard, et c’est précisément à cause d’elle que Blot de Chauvigny, le spirituel chansonnier, improvisa un jour sur lui ce couplet :

Quoi, Voiture, tu dégénères !
Hors d’ici ! Maugrebleu de toi !
Tu ne vaudras jamais ton père ;
Tu ne vends du vin ni n’en bois.

Son père, qui était assez connu des grands pour que, en 1605, à la naissance d’un troisième fils, il lui ait choisi pour parrain Florent d’Argouges, lui fit donner une excellente éducation, aux collèges de Calvi, puis de Boncourt. Le jeune Voiture y était encore quand en 1610, n’ayant encore que douze ou treize ans, il composa sur la mort de Henri IV deux pièces de vers, l’une en latin, l’autre en français, qui curent, en 1612, l’honneur de l’impression dans le recueil du collège Calvi.

Il alla ensuite étudier le droit à Orléans. À Boncourt, il avait formé une étroite amitié avec le jeune comte d’Avaux, le futur négociateur de Munster, qui vers 1614, l’introduisit dans le monde. Très petit, mais la taille bien prise, avec beaucoup de vivacité, il s’y fit bien vite beaucoup d’amis, et une réputation d’esprit qu’appuyèrent deux épîtres en vers à Louis XIII et à son frère Gaston, le duc d’Orléans.

Dans la compagnie de d’Avaux, il avait connu Mlle Saintot, femme d’un trésorier de France ; une lettre galante qu’il lui écrivit en lui envoyant la traduction de l’Orlando furioso de Rosset, et qui courut sous le manteau, fut son début dans un genre de composition où il excella. Presque à la même époque, Jean-Louis Guez de Balzac (1597-1654), qui fut aussi un grand écrivain épistolaire, publiait son premier recueil de Lettres (1624).

Sa présentation vers 1620 ou 1625, à l’hôtel de Rambouillet, où la célèbre Arthénise — c’était le surnom que Malherbe avait donné à la marquise — tenait une cour de beaux esprits et édictait les lois du langage précieux, le mit tout à fait en évidence. Il y avait été introduit par de Chaudebonne, gentilhomme du duc d’Orléans, qui enchanté de son esprit, lui avait dit de ce ton dégagé qui était dans les mœurs du temps : « Monsieur, vous êtes un trop galant homme pour demeurer dans la bourgeoisie, il faut que je vous en tire. »

Il ne se vantait pas, il l’en tira si bien que Voiture, non seulement devint le favori de la marquise de Rambouillet, de sa fille la célèbre Julie d’Angennes, et de tout leur cercle de nobles précieuses, mais encore obtint de brillantes charges de cour. Nous le voyons successivement maître des cérémonies et introducteur des ambassadeurs de Gaston d’Orléans ; maître d’hôtel de la nouvelle reine de Pologne (Marie de Gonzague, novembre 1645), qu’il accompagna jusqu’à Péronne ; introducteur des ambassadeurs et interprète de la reine, maître d’hôtel du roi, et en 1643, premier commis du contrôleur général, son ami et protecteur d’Avaux, qui lui donna ce poste à la seule condition de n’y rien faire. Aussi Voiture lui écrivait-il plaisamment : « Vous avez un étrange commis ; il n’entend pas un seul mot de finance, et il ne va jamais à la direction, et à peine même s’avise-t-il en six mois d’écrire à son maître. Mais, en récompense, il joue beaucoup, il fait des vers, il écrit de belles lettres, et fait quelquefois des combats aux flambeaux, à minuit. »

Gaston d'Orléans. Gravure extraite de Louis XIV et son siècle (Tome 1), par Alexandre Dumas (1844)

Gaston d’Orléans. Gravure extraite de Louis XIV et son siècle (Tome 1), par Alexandre Dumas (1844)

Tout cela n’était sans doute pas très exemplaire et Voiture avait plus d’un défaut : il était joueur au point de perdre en une seule séance 1 500 pistoles (correspondant à plus de 200 000 euros d’aujourd’hui). Un contemporain raconte qu’il « jouait avec tant de fureur, qu’il lui fallait changer de chemise en sortant du jeu. » Le revenu de ses diverses places, qui montait à la somme énorme pour le temps de 18 000 livres (plus de 450 000 euros), y passait presque tout entier.

Il était aussi fort galant, mais de toutes les belles dames, Mme de Sablé, Mlle Paulet, Julie d’Angennes, et bien d’autres, pour lesquelles il « faisait le mourant » comme on disait alors, il ne fut, l’on peut croire, que le soupirant platonique. Elles savaient d’ailleurs le remettre à sa place, quand il voulait par trop s’émanciper. Un jour la belle Julie lui donna un solide soufflet, et Mlle Paulet se fâcha avec lui, lui gardant rancune jusqu’à sa mort.

Tout l’agrément de Voiture était dans son esprit, dans sa gaieté, dans son inépuisable fécondité à inventer toutes sortes de choses plaisantes. Quant à sa figure, elle était loin d’être aussi remarquable. Lui-même s’est peint ainsi vers la quarantaine : « Ma taille est deux ou trois doigts au-dessous du médiocre ; j’ai la tête assez belle, les yeux doux mais un peu égarés et le visage un peu niais. » L’amour, quand il était sérieux, produisait sur lui cet effet de le rendre stupide.

« Que trouvez-vous de si charmant à cet homme qui ne dit rien ? demandait d’Ablancourt à Mme Saintot. « Ah ! répondit-elle, qu’il est agréable parmi les femmes quand il le veut ! » Voiture, en effet, était assez quinteux, souvent maussade. Il fallait alors le laisser, et son amabilité revenait bientôt. Il usait aussi d’une grande liberté avec ceux qu’il fréquentait, même les plus haut placés, comme le cardinal de La Valette, le maréchal d’Albret, dont il se moquait souvent. « Eh ! M. de Voiture, lui dit celui-ci, épargnez un peu vos amis. — Ma foi, reprit Voiture, il y a si longtemps que je vous épargne que je commence à n’y plus tenir. » Aussi le prince de Condé disait-il de lui : « Si Voiture était des nôtres, on ne pourrait le souffrir. » Voiture, a dit Cousin, « est le premier exemple de l’homme de lettres vivant parmi les grands seigneurs qui ait gardé son indépendance. »

À côté de ces défauts, Voiture eut de grandes qualités. Il était libéral. Guez de Balzac lui ayant emprunté 400 écus et joint à sa lettre un reçu, Voiture renvoya le reçu avec ces mots écrits au bas : « Je, soussigné, confesse devoir à M. de Balzac la somme de 800 écus, pour le plaisir qu’il m’a fait de m’en emprunter 400. » Il ne connut jamais l’envie littéraire, et vécut toujours en excellents termes avec Corneille, avec Godeau, qui furent ses rivaux à l’hôtel de Rambouillet, et il n’y eut entre eux que des combats poétiques, comme celui avec Godeau, le Nain de Julie, dont le cartel littéraire lui inspira seulement le joli rondeau, Comme un galant...

Il fut toujours fidèle à ses amitiés et à ceux qui le patronnèrent. C’est ainsi que quand le duc d’Orléans, après sa révolte, connut l’exil, il ne le quitta pas, et pendant trois années (1630-1633), le suivit en Languedoc où fut livrée la funeste bataille de Castelnaudary, en Lorraine, à Bruxelles ; qu’il alla négocier pour lui en Espagne, où il charma par son esprit le comte d’Olivarès, dans sa demi captivité de Blois, ne revenant à Paris que quand le prince fut enfin rentré en grâce auprès du roi et de Richelieu. Fidèle à l’amitié, sans s’associer aux passions politiques de ses amis, il ne mit jamais sa plume à leur service sur ce point.

On le connaissait, et Richelieu ne trouva pas mauvais qu’il entrât à l’Académie française dès sa fondation, ayant été élu à l’unanimité malgré son absence (1634). Très lié avec Mlle de Combalet, nièce de Richelieu, il n’hésita pas lui-même à adresser au cardinal en 1636, après la reprise de Corbie, une lettre célèbre qui est peut-être sa plus belle œuvre. Voiture, qui aimait les voyages, avait profité de son séjour en Espagne pour pousser jusqu’à Lisbonne, à Gibraltar et même à Ceuta sur la terre africaine. En 1638, envoyé comme ambassadeur à Florence pour annoncer au grand-duc la naissance du Dauphin, il visita Rome, se fit un ami du cardinal Barberini, et fut reçu à l’Académie des Humoristes. Sa correspondance diplomatique, qui serait si précieuse, a malheureusement été perdue.

Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet. Illustration de couverture de l'ouvrage Madame de Rambouillet ou la magicienne de la Chambre bleue (par Nicole Aronson) paru en 1988

Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet.
Illustration de couverture de l’ouvrage Madame de Rambouillet ou la magicienne
de la Chambre bleue
(par Nicole Aronson) paru en 1988

La réputation littéraire de Voiture ne souffrit jamais de ces absences : on se communiquait les lettres qu’il écrivait à ses amis, et chacune était un événement. Il eut la gloire, par deux fois, de soulever de grands débats littéraires à propos de ses sonnets. Le premier, ce fut à l’occasion de son sonnet la Belle Matineuse et de celui de Mallevelle, portant le même nom ; le second, en 1638, quand parut son sonnet d’Uranie qu’il faut citer tout entier. Cette Uranie, était très probablement Mlle de Rambouillet.

Il faut finir mes jours en l’amour d’Uranie.
L’absence ni le temps ne m’en sauraient guérir,
Et je ne vois plus rien qui me pût secourir,
Ni qui pût rappeler ma liberté bannie.

Dès longtemps je connais sa rigueur infinie ;
Mais pensant aux beautés pour qui je dois périr,
Je bénis mon martyre, et content de mourir,
Je n’ose murmurer contre sa tyrannie.

Quelquefois ma raison, par de faibles discours,
M’invite à la révolte et me promet secours ;
Mais lorsqu’en mon besoin, je veux me servir d’elle,

Après beaucoup de peine et d’efforts impuissants,
Elle dit qu’Uranie est seule aimable et belle,
Et me rengage plus que ne font tous mes sens.

À ce sonnet, on comparait celui de Job, œuvre de Benserade, et adressé à une belle dont il déplorait les rigueurs. Toute la société prit parti dans ces débats. Elle se divisa en Uranistes et en Jobistes, comme plus tard en Piccinistes et en Gluckistes. Guez de Balzac, Sarazin, Mesdames de Longueville, de Sablé, Julie d’Angennes, comptaient parmi les premiers ; le prince de Conti était à la tête des seconds. La querelle fut close par un troisième sonnet, celui de Corneille, qui se terminait ainsi :

L’un est sans doute mieux rêvé,
Mieux conduit et mieux achevé,
Mais je voudrais avoir fait l’autre.

Sous la régence d’Anne d’Autriche, Voiture fut plus que jamais en faveur ; la reine, qui lui accorda une pension de 1 000 écus, ne trouvait pas mauvais que, dans des vers qu’a rapportés Mme de Motteville, il fît allusion à la passion de Buckingham pour elle. Mais sa santé déclinait. Après avoir encore suivi la Cour, en 1642, en Languedoc, il ne sortit plus guère de Paris que pour remplir sa charge à Fontainebleau, ou se reposer à Liancourt.

Atteint de la goutte, son humeur s’était aigrie, et un duel assez ridicule qu’il eut avec Chavaroche, l’intendant de l’hôtel de Rambouillet, à propos de Mlle de Rambouillet la cadette, le mit en froid chez la marquise. Dans un de ses accès de goutte, il eut l’imprudence de se purger, et mourut quelques jours après, le 27 mai 1648, rue Saint-Thomas-du-Louvre, et fut en grande cérémonie enterré à Saint-Eustache.

L’Académie en corps avait voulu assister à ses funérailles : honneur qu’elle n’a jamais plus accordé depuis. Sa mort donna lieu à la Pompe funèbre de Voiture, une des meilleures œuvres de Jean-François Sarrasin (1614-1654), qui par la nature de son esprit se rapprochait beaucoup de Voiture ; et à un long débat entre l’érudit Pierre Costar (1603-1660) et l’homme de lettres Thomas de Girac, que Balzac avait imprudemment soulevé.

Sauf quelques rares pièces de vers, Voiture n’avait rien publié de son vivant : tout courait manuscrit. Ce fut son neveu, Martin Pinchesne — une des victimes de Boileau — qui un an après sa mort publia ses œuvres en un volume in-4°. Le succès fut tel, qu’il s’en fit deux éditions en six mois, et encore quatre autres de 1650 à 1656, auxquelles en 1658, Pinchesne donna un supplément sous le titre de Nouvelles Œuvres, accrues encore en 1677 par Desbarres. Des éditions plus complètes parurent notamment en 1729, 1855 (par Ubicini) et en 1856 (Roux).

Vincent Voiture. Gravure extraite de Louis XIV et son siècle (Tome 1), par Alexandre Dumas (1844)

Vincent Voiture. Gravure extraite de Louis XIV et son siècle (Tome 1), par Alexandre Dumas (1844)

Voiture, qui eut le mérite de ressusciter les vieilles formes du rondeau, de la ballade, etc., abandonnées depuis Malherbe, fut aussi le créateur d’une littérature particulière, la littérature de société. « Il a, dit Cousin, excellé dans la poésie badine et légère, dans le genre des petits vers. Voiture a été le Voltaire de l’hôtel de Rambouillet. » Parmi ses contemporains, sa gloire fut incontestée. Mme de Sévigné l’appelait un esprit « libre, badin, charmant. » « Tant pis pour ceux qui ne l’entendent pas », disait-elle encore.

La Fontaine le met au nombre de ses maîtres. Boileau, si difficile, en fait l’éloge dans son Repas ridicule, et dans une lettre à Perrault. Mlle de Scudéry a fait de lui, sous le nom de Callicrate, un remarquable portrait dans son Grand Cyrus. Sainte-Beuve, qui lui a consacré un article dans ses Lundis (t. XII, p. 192), le considère comme le maître du chevalier Hamilton, de Méré, de Chaulieu, de Voltaire lui-même dans la poésie légère, et plus récemment de Brifaut, en même temps qu’il le rattache aux poètes antérieurs à Malherbe et à la Pléiade, à Clément Marot et à Saint-Gelais.

Ses pièces les plus remarquables sont, indépendamment de sa Lettre à Richelieu, celles de la Berne, comme on l’appelait, à Mlle de Bourbon ; celle de la Carpe à son compère le Brochet, adressée au duc d’Enghien ; parmi ses vers, ceux à Anne d’Autriche, recueillis par Mme de Motteville, mais qui ne figuraient pas dans ses Œuvres.

En effet, pendant le séjour de la reine à Rueil, un jour qu’elle se promenait dans les allées du jardin en calèche, elle remarqua que Voiture rêvait en flânant. La reine, pour faire plaisir à madame la princesse qui aimait le poète et était assise auprès d’elle, demanda alors à Voiture à quoi il pensait. Ce dernier, sans beaucoup songer, fit des vers burlesques pour répondre à la reine, qui étaient plaisants et hardis, celle-ci ne s’offensant point de la raillerie. Elle les trouva si jolis qu’elle les consigna et les transmit plus tard à Mme de Motteville :

Je pensais que la destinée
Après tant d’augustes malheurs,
Vous a justement couronnée
De gloire, d’éclat et d’honneurs ;
Mais que vous étiez plus heureuse
Lorsque vous étiez autrefois
Je veux dire amoureuse :
La rime le veut toutefois.

Je pensais que ce pauvre Amour,
Qui toujours vous prêta ses armes,
Est banni loin de votre cour,
Sans ses traits, son arc et ses charmes ;
Et ce que je puis proditer,
En passant près de vous ma vie,
Si vous pouvez si mal traiter
Ceux qui vous ont si bien servie.

Je pensais (car nous autres poètes,
Nous pensons extravagamment)
Ce que, dans l’humeur où vous êtes,
Vous feriez, si dans de moment
Vous avisiez en cette place
Venir le duc de Buckingham ;
Et lequel serait en disgrâce
De lui ou du père Vincent ?

Le père Vincent, saint Vincent de Paul, loin d’être, comme Buckingham, en disgrâce à la Cour d’Anne d’Autriche, avait été appelé par elle à présider son « Conseil de Conscience », consulté pour la nomination des évêques et l’attribution des bénéfices ecclésiastiques.

Signalons encore parmi ses pièces remarquables son épître à M. le prince après son retour d’Allemagne en 1645, le sonnet à Uranie, et quelques chansons et rondeaux.

Voiture, que Mme Saintot, et la fille de Renaudot le journaliste, avaient voulu entourer de soins à son lit de mort, et dont la perte fit dire à Mme de Sablé : « Jusqu’ici, j’avais craint la mort, maintenant je la hais », laissa une fille religieuse, qui, dit-on, pour avoir dans sa cellule le portrait de son père, le fit arranger en Saint-Louis. Ses deux frères étaient morts avant lui, le cadet, Florent, à la guerre, où il s’était distingué.

 
 
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