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11 mai 1745 : bataille de Fontenoy

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11 mai 1745 : bataille de Fontenoy
Publié / Mis à jour le mercredi 11 mai 2022, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

De toutes les batailles qui se donnèrent pendant la guerre de 1740, la plus mémorable fut celle de Fontenoy, à cause de l’importance de ses suites, et du danger qu’y coururent le roi et le dauphin, présents à cette journée célèbre.

Le maréchal de Saxe ayant ouvert la campagne de 1745, par le siège de Tournai, l’armée confédérée des Anglais, Hollandais et Autrichiens, s’était avancée pour délivrer cette ville. Les Français ayant laissé devant Tournai environ dix-huit mille hommes, postés en échelle jusqu’au champ de bataille, et six mille pour couvrir leurs ponts sur l’Escaut, marchèrent à la rencontre des ennemis.

Jamais le roi ne marqua plus de gaieté que la veille du combat : la conversation roula sur les batailles où les rois s’étaient trouvés en personne. Le roi dit que, depuis la bataille de Poitiers, aucun roi de France n’avait combattu avec son fils, et qu’aucun, depuis Saint-Louis, n’avait gagné en personne de victoire signalée contre les Anglais ; qu’il espérait être le premier.

Bataille de Fontenoy

Bataille de Fontenoy

Il fut éveillé le premier le jour de l’action : il éveilla lui-même à quatre heures le comte d’Argenson, ministre de la guerre, qui dans l’instant envoya demander, au maréchal de Saxe ses derniers ordres. On trouva le maréchal dans une voiture d’osier qui lui servait de lit, et dans laquelle il se faisait traîner, quand ses forces épuisées ne lui permettaient plus d’être à cheval. Le roi et le Dauphin allèrent se placer à l’entrée du champ de bataille : ils étaient suivis d’une foule de personnes de tous rangs, qu’attirait cette journée, et dont quelques-unes même étaient montées sur des arbres, pour voir le spectacle d’une bataille.

Le succès de cette grande journée fut longtemps incertain. Trois divisions de l’armée ennemie, qui avaient osé passer entre le village de Fontenoy et le bois de Barri occupés par les Français, ayant été obligées, par la nature du terrain, de se rapprocher, formèrent une colonne longue et épaisse, presque inébranlable par sa masse, et plus encore par son courage.

Ce corps gagnait du terrain, toujours serré, toujours ferme, repoussant tous les régiments qui venaient, l’un après l’autre, se présenter devant lui. Le maréchal de Saxe veut que la cavalerie fonde sur la colonne anglaise : le comte d’Estrées y court ; mais les efforts de cette cavalerie ne pouvaient rien contre une masse d’infanterie si réunie, si disciplinée et si intrépide, dont le feu toujours roulant et soutenu écartait nécessairement de petits corps séparés.

Un très grand nombre de cavaliers furent poussés en désordre jusqu’à l’endroit où étaient le roi et le dauphin ; ces deux princes furent séparés par la foule des fuyards qui se précipitaient entre eux. Pendant ce désordre, quelques régiments d’infanterie vinrent encore affronter la colonne ; mais ils furent reçus comme les autres, avec cette même intrépidité et ce même feu roulant. Les ennemis paraissaient déjà maîtres du champ de bataille, et l’on désespérait alors du succès de la journée.

Un conseil assez tumultueux se tenait auprès du roi : on le pressait en vain, de la part du général et au nom de la France, de ne pas exposer davantage sa personne. Le duc de Richelieu, lieutenant-général, et qui servait en qualité d’aide de camp du roi, arrive en ce moment : il venait de reconnaître la colonne près de Fontenoy. Ayant ainsi couru de tous côtés sans être blessé, il se présente hors d’haleine, l’épée à la main et couvert de poussière : « Quelle nouvelle apportez-vous ? lui dit le maréchal ; quel est votre avis ? — Ma nouvelle, dit le duc de Richelieu, est que la bataille est gagnée, si on veut ; et mon avis est qu’on fasse avancer à l’instant quatre canons contre le front de la colonne : pendant que cette artillerie l’ébranlera, la maison du roi et les autres troupes l’entoureront : il faut tomber sur elle comme des fourrageurs. »

Le roi se rendit le premier à cette idée. Le duc de Biron, le comte d’Estrées, le marquis de Croissy, le comte de Lowendhal, lieutenants généraux, dirigèrent cette attaque nouvelle : la colonne est attaquée à la fois de front et par les deux flancs. En sept ou huit minutes, ce corps formidable est ouvert de tous côtés, et les ennemis sont obligés d’abandonner le champ de bataille, après avoir perdu quinze mille hommes, parmi lesquels deux mille de prisonniers.

Ce qui est aussi remarquable que cette victoire, c’est que le premier soin du roi de France fut de faire écrire le jour même à son ministre à la Haye, qu’il était prêt d’envoyer des plénipotentiaires à un congrès. Les Hollandais étonnés ne crurent pas l’offre sincère : ce qui dut surprendre davantage, c’est que cette offre fut éludée par la reine de Hongrie et par les Anglais. Cette reine, qui faisait à la fois la guerre en Silésie contre le roi de Prusse, en Italie contre les Français, les Espagnols et les Napolitains, vers le Mein contre l’armée française, semblait devoir demander elle-même une paix dont elle avait besoin ; mais la cour d’Angleterre, qui dirigeait tout, ne voulait point cette paix.

La victoire de Fontenoy décida du sort de la guerre, prépara la conquête des Pays-Bas, et servit de contrepoids aux revers dont cette guerre fut mêlée jusqu’à la paix générale d’Aix-la-Chapelle, en 1748.

Voltaire célébra cet événement par un poème peu digne de l’auteur de la Henriade ; il n’y a nulle imagination ; et la versification en est généralement médiocre et négligée. Il fut composé avec une précipitation dont il s’est toujours ressenti, malgré les nombreux changements que l’auteur y fit dans sept éditions consécutives enlevées en peu de temps. Le passage du Rhin de Boileau, qui n’est qu’un épisode d’une de ses épîtres, est fort au-dessus du poème de Fontenoy, et pour l’invention et pour le style.

 
 
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