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6 mai 1777 : exécution de l’empoisonneur Antoine-François Desrues

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6 mai 1777 : exécution de
l’empoisonneur Antoine-François Desrues
Publié / Mis à jour le dimanche 5 mai 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

L’affreuse célébrité attachée au nom de Desrues ne tient pas seulement à l’énormité de ses crimes : son physique, son caractère, l’esprit satanique qu’il déployait dans la combinaison de ses forfaits, l’ascendant qu’il savait prendre sur ceux qui l’entouraient, le système d’hypocrisie qu’il soutint jusqu’au supplice, et qui laissa dans l’âme de quelques personnes la conviction de son innocence, tout enfin contribue à rendre ce scélérat presque unique dans les fastes du crime.

Antoine-François Desrues

Antoine-François Desrues

Né en 1745, d’une famille honnête de Chartres, il perdit son père à trois ans, fut élevé par des parentes, et mis en apprentissage, d’abord chez un ferblantier, puis chez un épicier. Pâle, maigre, les yeux caves, petit de taille, son rire avait quelque chose de féroce. Jusqu’à l’âge de vingt-deux ans on ignora le sexe de cet être inachevé ; enfin une opération dissipa sur ce point tous les doutes.

Dès son enfance il montra les inclinations les plus vicieuses : il volait ses maîtres, ses camarades ; il était battu, et riait des coups qu’il recevait. Ses parents le placèrent à Paris, chez un droguiste, où il acquit la dangereuse connaissance des substances délétères. Devenu garçon épicier, il ruina sa patronne par ses nombreuses infidélités, et la réduisit à lui vendre son fonds de commerce : par un nouveau crime, il anéantit le titre de vente, et se trouva propriétaire de la maison de sa bienfaitrice. Un mariage avantageux, l’usure, et des escroqueries sans nombre, le mirent à même de se retirer des affaires ; alors un autre genre de spéculation l’occupa : il faisait des dettes, et au moment de les payer changeait de nom et de quartier.

En 1775, il fit la connaissance des époux Saint-Faust de Lamotte ; ceux-ci possédaient une belle terre près de Villeneuve-le-Roi-lès-Sens : Desrues gagna leur confiance, et les décida à lui vendre cette terre par un acte sous seing privé. Le prix fut fixé à cent trente mille livres, payables en juillet 1776. De nouveaux attentats pouvaient seuls le rendre possesseur de ce domaine ; il n’hésita pas un instant.

Madame Saint-Faust fut sa première victime ; il lui extorqua une quittance de cent mille francs, et le 31 janvier 1777 elle expira du poison qu’il lui avait fait prendre : il s’empara du fils, et l’assassina de la même manière. Par un raffinement de ruse et d’hypocrisie, Desrues fit administrer l’extrême-onction au mourant, récita lui-même les prières des agonisants, en fondant en larmes aux pieds du lit du jeune Lamotte.

Tant d’horreurs ne pouvaient rester ignorées. Desrues fut arrêté le 12 mars. Il soutint long-temps que la dame Saint-Faust existait ; mais le hasard ayant fait découvrir son cadavre dans une cave de la rue de la Mortellerie, on reconnut les traces du poison. Le corps du jeune homme fut trouvé à Versailles, et présenta les mêmes indices.

Le 30 avril 1777, le Châtelet rendit une sentence qui condamnait Desrues à être rompu vif et brûlé. Ce jugement fut confirmé par arrêt du Parlement, le 5 mai, et Desrues exécuté le lendemain. Nul coupable ne montra plus de sang-froid, de fermeté, de constance que lui dans sa prison, pendant l’instruction du procès, durant la question même, et en marchant au supplice. En voyant le crucifix, il s’écria : « O homme ! je vais donc souffrir comme toi ! »

Pendant le cours de sa vie il fréquentait les églises, priait sans cesse, avait plusieurs confesseurs, s’imposait des jeûnes et des mortifications ; sa fin acheva de le faire passer pour un saint, pour un martyr, aux yeux de quelques personnes crédules, et ses os furent recueillis et vendus fort cher.

On avait prévu que le peuple, toujours avide du spectacle des exécutions, se porterait en foule à celle-ci : pour éviter les événements inséparables des grandes réunions populaires sur un même point, on fixa le supplice au jour où le roi passait une revue annuelle des gardes-françaises et des troupes suisses dans la plaine des Sablons.

 
 
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