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6 mars 1681 : mort de l'abbé de Marolles, traducteur et historien

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6 mars 1681 : mort de
Michel de Marolles,
traducteur et historien
Publié / Mis à jour le mardi 5 mars 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Michel de Marolles, cet infatigable traducteur d’Athénée, de Pline, de Térence, de Lucrèce, de Catulle, de Virgile, d’Horace, de Lucain, de Juvénal, de Perse, de Martial, de Stace, d’Aurélius Victor, d’Ammien Marcellin, de Grégoire de Tours, était fils de Claude de Marolles, un des héros de la Ligue.

Ce paisible ecclésiastique était aussi laborieux que son père était intrépide. A dix-neuf ans il publia sa Traduction de Lucain ; et l’année de sa mort il fit imprimer son Histoire des comtes d’Anjou, car il ne se bornait pas à traduire. Il composa aussi quelques ouvrages, entre autres des Mémoires dont l’abbé Goujet a donné une édition en 1755. Il continua l’Histoire romaine de Coeffeteau. Il avait entrepris une traduction de la Bible : on n’en a que les trois premiers livres de Moïse. L’ouvrage ne fut pas continué : l’auteur y avait inséré les notes et les rêveries du préadamite la Peyrère. L’archevêque de Paris, de Harlay, en fit saisir et brûler presque tous les exemplaires.

L’abbé de Marolles faisait aussi des vers. On sait le nombre de ceux qu’il a faits : il est de cent trente-trois mille cent vingt-quatre ; on n’en a pas retenu un seul. Il disait un jour à Linière : « Mes vers me coûtent peu. — Ils vous coûtent ce qu’ils valent, répondit Linière. »

L’abbé de Marolles avait une érudition peu commune, et si son style était plat, son âme étit noble et élevée. Il n’écrivait que pour le plaisir d’écrire. Dans l’épitre dédicatoire de ses Mémoires, qu’il publia pendant sa vie, on trouve des réflexions qui honorent son caractère, et doivent lui faire trouver grâce pour ses mauvaises traductions. Afin de détourner ses parents et ses amis de s’appliquer comme lui à l’étude, s’ils pensent aller par cette voie à la fortune :

« Croyez-moi, leur dit-il, pour prétendre aux faveurs de la fortune, il ne faut que se rendre utile et complaisant à ceux qui ont beaucoup de crédit et d’autorité ; être bien fait de sa personne, flatter les puissants, souffrir de leur part, en riant, toutes sortes d’injures et de mépris, quand ils trouvent bon d’en agir de la sorte ; ne se rebuter jamais de mille obstacles qui se présentent ; avoir un front d’airain et un cœur de rocher ; insulter les gens de bien injustement persécutés ; dire rarement la vérité, et paraître dévot, même avec scrupule, quoique l’on abandonne toutes choses pour ses intérêts ; après cela tout le reste est presque inutile. Mais, quoi qu’il en soit, ne faisons pas le mal, afin qu’il en arrive du bien. Révérons les puissances souveraines avec tous les respects qui leur sont dus : souvenons-nous que la courte durée de notre vie nous défend de concevoir ici bas de longues espérances, et que nos jours s’écoulent tandis que nous parlons. »

L’abbé de Marolles aimait beaucoup les arts ; il fut un des premiers qui firent des collections de gravures ; la sienne, composée de près de cent mille estampes, fut acquise par le cabinet du roi.

 
 
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