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4 mars 1727 : mort de l’homme de lettres et mathématicien Nicolas de Malézieu

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4 mars 1727 : mort de
l’homme de lettres et mathématicien
Nicolas de Malézieu
Publié / Mis à jour le mardi 1er mars 2016, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Nicolas de Malézieu, né à Paris en septembre 1650, membre de l’Académie française et de l’Académie des sciences, se livra d’abord à l’étude de la philosophie, sous le célèbre Rohaut. « Les mathématiques, dit Fontenelle, qui souffrent si peu qu’on se partage entre elles et d’autres sciences, lui permettaient cependant les belles-lettres, l’histoire, le grec, l’hébreu, et même la poésie, plus incompatible encore avec elles que tout le reste. »

Malézieu n’avait pas vingt ans, quand Bossuet le connut et le goûta. Louis XIV, ayant chargé ce prélat et M. de Montausier de lui chercher des gens de lettres propres à être mis auprès du duc du Maine, Malézieu fut un de ceux dont ils firent choix. Il fut constamment l’ami de Bossuet et de Fénelon : on dit même qu’ils le prirent plus d’une fois pour arbitre de leurs différends.

Madame la duchesse du Maine, avide de savoir tout, et propre à savoir tout, trouva dans Malézieu celui dont elle avait besoin pour tout apprendre. « Souvent, dit Fontenelle, pour lui faire connaître les bons auteurs de l’antiquité, que tant de gens aiment mieux admirer que lire, il lui traduisait sur-le-champ, en présence de toute sa cour, Virgile, Térence, Sophocle, Euripide. »

Nicolas de Malézieu

Nicolas de Malézieu

Voltaire parle aussi de ces traductions par improvisation : « Je me souviendrai toujours, dit-il à la duchesse du Maine, que presque au sortir de l’enfance, j’eus le bonheur d’entendre quelquefois dans votre palais, un homme dans qui l’érudition la plus profonde n’avait point éteint le génie ; il prenait devant V. A. S. un Sophocle, un Euripide ; il traduisait sur-le-champ en français une de leurs tragédies. L’admiration, l’enthousiasme dont il était saisi, lui inspiraient des expressions qui répondaient à la mâle et harmonieuse énergie des vers grecs, autant qu’il est possible d’en approcher dans la prose d’une langue à peine tirée de la barbarie. Cependant M. de Malézieu, par des efforts que produisait un enthousiasme subit, et par un récit véhément, semblait suppléer à la pauvreté de la langue, et mettre dans sa déclamation toute l’âme des grands hommes d’Athènes.

« (...) Il connaissait Athènes mieux qu’aujourd’hui quelques voyageurs ne connaissent Rome après l’avoir vue. Vous engageâtes, madame, cet homme d’un esprit presque universel, à traduire avec une fidélité pleine d’élégance et de force, l’Iphigénie en Tauride d’Euripide. On la représenta dans une fête digne de celle qui la recevait, et de celui qui en faisait les honneurs. Vous y représentiez Iphigénie. »

En effet, cette princesse aimait à donner à Sceaux des fêtes, des divertissements, des spectacles ; elle voulait qu’il y entrât de l’idée, de l’invention, et que, suivant l’expression de Fontenelle, la joie eût de l’esprit. Le grand ordonnateur de ces fêtes était Malézieu, qui souvent y jouait son rôle. Marguerite de Staal, dans ses Mémoires, dit que les décisions de Malézieu avaient à la cour de Sceaux, la même infaillibilité que celles de Pythagore parmi ses disciples ; que les disputes les plus échauffées s’y terminaient au moment que quelqu’un prononçait : Il l’a dit.

Malézieu avait remplacé d’Aguesseau, père du chancelier, dans l’emploi de chef des conseils du duc du Maine ; l’esprit même des affaires ne lui fut pas refusé. En 1699, il fut choisi pour enseigner les mathématiques au duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV ; il les avait déjà enseignées à madame la duchesse du Maine. Il engagea le duc de Bourgogne à écrire de sa main le résultat de chaque leçon ; et ces leçons, écrites par le prince, pendant le cours de quatre ans, ont formé un corps suivi et complet, imprimé en 1715 sous ce titre : Eléments de géométrie de M. le duc de Bourgogne.

Au renouvellement de l’Académie des sciences, en 1699, Malézieu fut un des membres honoraires ; il faisait dans sa maison de Chatenay, des observations astronomiques, qu’il communiquait à l’Académie des sciences. En 1701, il fut reçu à l’Académie française. En 1718, Malézieu fut mis à la Bastille, ainsi que la baronne Staal, alors mademoiselle Marguerite de Launay (1693-1750), pour la part qu’ils pouvaient avoir eue à la conjuration du prince de Cellamare, comme conseils ou comme agents de M. le duc, et surtout de madame la duchesse du Maine, qui furent aussi emprisonnés eux-mêmes à ce sujet. Il paraît que Malézieu fut le plus en danger. On parla de le transférer de la Bastille dans une prison ordinaire, et de lui faire son procès. Il fut mis en liberté, et continua de vivre moitié à Chatenay, moitié à Sceaux.

Malézieu s’était marié à vingt-trois ans ; et quoique amoureux, dit Fontenelle, il avait fait un bon mariage, et ce mariage fut constamment heureux pendant cinquante-quatre ans.

 
 
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