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3 mars 1710 : mort de Louis, duc de Bourbon-Condé et petit-fils du grand Condé

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3 mars 1710 : mort de Louis,
duc de Bourbon-Condé
et petit-fils du grand Condé
Publié / Mis à jour le jeudi 28 février 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Louis III, duc de Bourbon-Condé, était petit-fils du grand Cnudé ; on le connaissait sous le nom de M. le Duc. Il fut le père de celui qui fut premier ministre sous Louis XV. Voici le portrait de ce prince, par le duc de Saint-Simon ; c’est un des plus énergiques que cet écrivain caustique ait tracés :

Louis III, duc de Bourbon-Condé

Louis III, duc de Bourbon-Condé

« M. le Duc était plus considérablement petit que les plus petits hommes ; et, sans être gras, il était gros de partout, ayant la tête grosse à surprendre, et un visage qui faisait peur. On disait qu’un nain de Madame la Princesse en était cause. Il était d’un jaune livide, avec un air presque toujours furieux, mais en même temps si fier et si audacieux qu’on avait peine à s’accoutumer à lui. Il avait de l’esprit, de la lecture, des restes d’une excellente éducation, de la politesse et des grâces même, quand il le voulait ; mais il le voulait rarement. Il n’avait ni l’avarice, ni l’injustice, ni la bassesse de ses pères ; mais il en avait toute la valeur, et il avait montré de l’application et de l’intelligence à la guerre. Il en avait aussi toute la malignité et toutes les adresses, pour accroître son rang par des usurpations fines, et plus d’audace et d’emportement qu’eux.

« Ses mœurs perverses lui parurent une vertu, et ses étranges vengeances (vengeances qu’il exerça plus d’une fois, et dont un particulier se serait bien mal trouvé), un apanage de sa grandeur. Sa férocité était extrême, et se montrait partout. C’était une meute toujours en l’air, qui faisait fuir devant elle. Pour des amis, il n’en eut point, mais des connaissances familières, la plupart étrangement choisies, la plupart obscures, comme il l’était lui-même, autant que pouvait l’être un homme de ce rang. Ses prétendus amis le fuyaient : il courait après eux, pour éviter la solitude ; et quand il découvrait quelques-uns de leurs repos, il tombait comme par la cheminée, et leur faisait une sortie, pour s’être cachés de lui. Ce naturel farouche le précipita dans un abus continuel de tout.

« (...) Les embarras domestiques, les élans continuels de la plus furieuse jalousie, l’inutilité, un contraste sans relâche d’amour et de rage conjugale, le déchaînement de l’impuissance dans un homme si fougueux et si démesuré, la crainte du roi, le désespoir de se voir préférer le prince de Conti (le deuxième) par son propre père ; de voir ce prince recueillir des applaudissements universels, tandis qu’il n’éprouvait que de l’éloignement de la part du public, et qu’il se sentait le fléau de son plus intime domestique ; la rage que lui causait le rang du duc d’Orléans, et l’élévation des bâtards : toutes ces furies le tourmentèrent sans relâche et le rendirent terrible, comme ces animaux qui ne semblent nés que pour dévorer et pour faire la guerre au genre humain. (...) Quiconque aura connu ce prince, observe l’auteur en finissant, n’en trouvera pas le portrait chargé ; et il n’y eut personne qui ne regardât sa mort comme le soulagement personnel de tout le monde. »

Il affectait du goût pour les vers et pour la galanterie. Un jour il adressa au prince de Conti un sonnet, dans lequel il comparait à Vénus la princesse de Conti, sa belle-sœur ; le prince lui répondit par les vers suivants, qui ne sont pas sans malignité :

Adressez mieux votre sonnet :
De la déesse de Cythère
Votre épouse est ici le plus digne portrait ;
Et si semblable en tout, que le dieu de la guerre,
La voyant dans vos bras, entremit en courroux.
Mais ce n’est pas la première aventure
Où d’un Condé Mars eût été jaloux.
Adieu, grand prince, heureux époux,
Vos vers semblent faits par Voiture ,
Pour la Vénus que vous avez chez vous.

Le duc avait épousé, en 1685, Louise-Françoise de Bourbon, dite Mademoiselle de Nantes, née en 1678, du roi et de Madame de Montespan. Cette princesse, connue par sa causticité et en possession de chansonner toute la cour, n’épargna pas son mari lui-même, qu’elle osa chansonner dans les couplets suivants :

Air : De tous les Capucins du monde

Gendre d’une Samaritaine,

Prince, grâce à la faculté,
Petit-fils d’une Messaline,
D’où te vient donc tant de fierté ?
Serait-ce de ta bonne mine ?

Petite altesse, archi-boufonne,
N’exige rien pour ta personne ;
Mais dis-toi bien prince du sang ;
Nous savons ce qu’il en faut croire.
Hypocrate règle ton rang :
Nous te le gardons dans l’histoire.

 
 
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