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3 mars 1590 : prise de Bréda en ayant recours à un bateau de tourbes cachant des soldats

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3 mars 1590 : prise de Bréda
en ayant recours à un bateau
de tourbes cachant des soldats
Publié / Mis à jour le mercredi 27 février 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Cette place était alors au pouvoir des Espagnols. Charles de Heraugière, natif de Cambrai, capitaine d’une compagnie de gendarmes, gagna un marinier nommé Adrien de Bergen, qui fournissait des tourbes aux habitants de Bréda et à la garnison du château. De concert avec le nautonier, il fit construire le navire de manière qu’un certain hombre de soldats pût être caché sous les tourbes.

Le samedi 3 mars, à dix heures du matin, les conducteurs du navire jetèrent l’ancre dans le fossé qui est devant le château de Bréda. Au moment de l’arrivée, un caporal de la garde du château arriva dans un esquif, pour visiter le navire ; il entra dans la chambre de la poupe, où il ouvrit une fenêtre, et regarda en dedans. Les soldats cachés, qui la plupart étaient attaqués de rhumes violents, se mordaient les bras et les mains pour se fermer la bouche, et ne pas tousser pendant la visite du caporal.

Prise de Bréda

Prise de Bréda

Celui-ci n’ayant rien trouvé de suspect — un historien Hollandais rapporte que ce caporal ayant enfoncé sa pique au travers des tourbes, un soldat qui en eut le bras percé, ne poussa aucun cri —, s’en retourna au corps de garde. Comme les glaces empêchaient le navire d’avancer, les soldats de la garnison se mirent les uns à casser la glace, les autres à pousser le navire, et à manœuvrer jusqu’à ce qu’il fût arrivé dans le château. Pendant ce temps le prince de Nassau se tenait caché avec quelques troupes dans une île qui est à deux lieux de Bréda.

Le commandant du château ordonna à ses soldats de porter des tourbes au corps de garde, et les gagne-deniers ne tardèrent pas à y arriver. Ils travaillaient tous si ardemment à décharger le navire, que le tillac, sous lequel étaient cachés les soldats, commençait à se découvrir. Les nautoniers, effrayés de cette diligence, qui allait tout découvrir, engagèrent les gagne-deniers à prendre un peu de repos, et leur donnèrent même de l’argent, en leur disant : « Allez-vous-en boire à notre santé, demain vous déchargerez le reste tout à votre aise. » Les gagne-deniers abandonnèrent aussitôt le travail sans la moindre difficulté.

Sur le soir, un domestique du commandant entra dans le navire, et gronda le maître marinier de ce que les tourbes n’étaient pas si bonnes qu’autrefois ; il lui répondit que les meilleures étaient dans le fond où il les avaient placées en réserve pour le commandant. Le domestique se retira très satisfait. Dans le moment le bruit se répand dans le château que le prince de Nassau était dans les environs, et qu’il y avait à craindre quelque surprise.

Sur cette alarme, le commandant voulut, par précaution, que des deux nautoniers du navire, un allât coucher dans la ville, et qu’il n’en restât qu’un seul dans le château : cela servit beaucoup au succès de l’entreprise. Ce nautonier, envoyé dans la ville, en sortit sur le soir, et fut dire au comte de Nassau que le navire était dans le château, et le pressa d’y courir.

Vers le milieu de la nuit, les soldats sortirent du navire ; Charles de Heraugière les divisa en deux troupes, mit à la tête de l’une Lambert : Charles prit le commandement de l’autre, et tomba sur le corps de garde qu’il surprit, et dont tous les soldats furent passés au fil de l’épée. Au bruit de cette attaque, le lieutenant du gouverneur s’éveilla et sortit du château avec quelques soldats, pour aller à la découverte ; il rencontra le capitaine Charles, qu’il chargea avec vigueur ; il demeura blessé sur le champ de bataille, et sa troupe s’enfuit dans le château.

Cependant le prince Maurice venait d’entrer dans la ville avec ses troupes ; la garnison du château, se voyant hors d’état de résister, se rendit à discrétion. Les bourgeois se rachetèrent du pillage en donnant à chaque soldat deux mois de paie. Les Etats généraux donnèrent au capitaine de Heraugière le gouvernement de la ville, château et pays de Bréda ; ils assurèrent une forte pension aux deux nautoniers. Chacun des soldats cachés dans le navire reçut une forte somme d’argent avec une médaille d’or.

 
 
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