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27 décembre 1594 : tentative d'assassinat de Jean Châtel sur le roi Henri IV

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27 décembre 1594 : tentative d’assassinat
de Jean Châtel sur le roi Henri IV
(D’après « Éphémérides politiques, littéraires
et religieuses présentant, pour chacun des jours de l’année
un tableau des événements, etc. » (Volume 12), édition de 1812)
Publié / Mis à jour le mercredi 14 décembre 2016, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Henri IV, de retour à Paris après un voyage en Picardie, s’avançait vers deux officiers qui étaient venus lui rendre leurs devoirs ; Jean Châtel se mêla dans la foule des courtisans, et, dans le moment que le roi embrassait le sieur de Montigny, il portait le coup au cœur ; mais le roi, s’étant beaucoup baissé, le reçut dans les lèvres : la violence du coup était si forte qu’elle lui cassa une dent, et le roi fut sauvé pour cette fois.

L’assassin, ayant été sur-le-champ arrêté, avoua son crime. Henri IV voulait absolument qu’on le laissât aller ; mais il fut conduit sous bonne escorte au Fort l’Evêque. Voici la lettre que Henri IV écrivit à ce sujet à toutes, les villes du royaume :

Attentat et supplice de Jean Châtel. Gravure de Frans Hogenberg

Attentat et supplice de Jean Châtel. Gravure de Frans Hogenberg

« Il n’y avait pas plus d’une heure que nous étions arrivés à Paris, du retour de notre voyage de Picardie, et étions encore tout botté, qu’ayant autour de nous nos cousins les prince de Conti, comte de Soissons et comte de Saint-Pol, et plus de trente ou quarante des principaux seigneurs et gentilshommes de notre cour, comme nous recevions les sieurs de Ragny et de Montigny, qui ne nous avaient pas encore salué, un jeune garçon, nommé Jean Châtel, fort petit et âgé de dix-huit à dix neuf ans, s’étant glissé dans la chambre, s’avança sans être quasi aperçu, et nous pensant donner dans le corps du couteau qu’il avait, le coup (parce que nous nous étions baissé pour relever lesdits sieurs de Ragny et de Montigny qui nous saluaient) ne nous a porté que dans la lèvre supérieure du côté droit, et nous a entamé et coupé une dent. Il y a, Dieu merci, si peu de mal, que pour cela nous ne nous mettrons pas au it de meilleure heure. »

Le grand-prévôt de l’hôtel se saisit d’abord de cet exécrable parricide ; mais Auguste de Thou, l’historien, obtint que le parlement fût son juge. Le coupable ayant avoué, dans son interrogatoire, qu’il avait étudié chez les jésuites, le parlement fit saisir et examiner leurs papiers. On trouva dans ceux de Jean Guignard ces horribles paroles : « On a fait une grande faute à la Saint-Barthélemy, de ne pas saigner la veine basilique » (basilique est un mot grec qui signifie royale). Ses papiers étaient remplis d’autres propositions aussi effroyables.

Châtel fut écartelé ; le jésuite Guignard fut pendu ; le régent de Châtel, nommé Gueret, et un autre jésuite, nommé Hay, furent condamnés à un bannissement perpétuel. Tous les jésuites furent chassés du royaume par un arrêt solennel. La maison de Jean Châtel fut rasée ; on éleva sur l’emplacement une pyramide, avec une inscription, sur une des faces, contre les jésuites. Henri IV, en 1605, ordonna qu’on abattît cette pyramide, et Miron, prévôt des marchands, fit bâtir à la place une fontaine, au haut de laquelle on mit ces deux vers :

Hic ubi restabant sacri monumenta furoris,
Eluit infandum Minonis unda scelus.

qui signifient : « Là, s’élevait un monument consacré à éterniser les fureurs du fanatisme, Miron l’a remplacé par une fontaine, dont les eaux pourront servir à effacer les souillures d’un attentat exécrable ». Quand les jésuites eurent recouvré leur ancien crédit, ils firent effacer ces deux vers.

 
 
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