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20 décembre 1748 : première représentation de Catilina, tragédie de Crébillon

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20 décembre 1748 : première
représentation de Catilina,
tragédie de Crébillon
Publié / Mis à jour le mercredi 19 décembre 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Le sujet de Catilina est un de ces sujets qui promettent beaucoup plus qu’ils ne rendent. Crébillon l’aurait traité avec plus d’avantage, si le principal objet de la pièce eût été Rome mise en danger par Catilina et sauvée par Cicéron ; mais alors Catilina n’aurait joué que le second rôle, et c’est à quoi l’auteur ne put jamais consentir. Il semble qu’il ait voulu dédommager Catilina du peu de succès qu’il eut à Rome, en lui sacrifiant sur le Théâtre Français Cicéron et tout le sénat.

On n’a guère vu au théâtre d’assemblée plus nombreuse et en même temps plus choisie, que celle qui se trouva à la première représentation de cette tragédie. Madame de Pompadour, maîtresse de Louis XV, avait fait la dépense de tous les habits des acteurs ; elle vint à la première représentation, où son plaisir fut un peu troublé par le sourire malin de quelques courtisans, à ces vers de la pièce :

Vous n’aimâtes jamais, votre cœur insolent
Tend bien moins à l’amour qu’à subjuguer l’amant.
Qu’on vous fasse régner, tout vous paraîtra juste ;
Et vous mépriseriez l’amant le plus auguste,
S’il ne sacrifiait au pouvoir de vos jeux,
Son honneur, son devoir, la justice et les dieux.

Le bon Crébillon qui n’y avait pas entendu malice, retrancha ces vers aux représentations suivantes. Sa grande célébrité, l’idée qu’on s’était faite de la pièce par les fragments qu’on lui en avait entendu réciter, le temps qu’il avait mis à la composer, ou plutôt le temps depuis lequel il la promettait, son grand âge, tout fut pour le public une raison de s’y porter avec la plus grande affluence. Il y avait vingt-cinq ans que Crébillon promettait cette pièce ; ce qui faisait dire : Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ? (Jusqu’à quand abuserez-vous, Catilina, de notre patience ?)

Le premier acte fut applaudi avec transport ; mais l’intérêt ne se soutint pas longtemps : on fut surtout scandalisé du rôle pitoyable que Cicéron joue dans la pièce, où il perd tout, jusqu’au don de la parole. Cicéron, conseillant à sa fille de faire l’amour à Catilina, était un personnage monstrueusement ridicule. Quand l’auteur récita cet endroit de sa pièce à l’Académie rançaise , il s’aperçut que ses auditeurs qui connaissaient Cicéron et l’Histoire Romaine, secouaient la tête. « Je vois bien, dit Crébillon à l’abbé d’Olivet, le traducteur et l’enthousiaste de Cicéron, que cela vous déplaît. — Point du tout, répondit l’abbé ; cet endroit est digne du reste : j’ai beaucoup de plaisir à voir Cicéron le complaisant de sa fille. »

Il y a des défauts de conduite essentiels dans le quatrième acte. Le dénouement est étranglé. La versification est pleine de termes populaires, de phrases barbares, de constructions louches, de tours prosaïques. On trouve au milieu de ces imperfections quelques beaux vers, tels que ceux de Catilina, lorsqu’il se justifie devant le sénat d’aspirer à la souveraine puissance.

Les créanciers de Crébillon ayant voulu saisir le produit des représentations de Catilina, et celui de l’impression de la tragédie, il y eut à ce sujet un arrêt du conseil qui, levant toutes les saisies, déclara que les productions de l’esprit n’étaient pas saisissables.

 
 
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