Histoire de France, Patrimoine, Tourisme, Gastronomie, Librairie
LE 19 avril DANS L'HISTOIRE [VOIR]  /  NOTRE LIBRAIRIE [VOIR]  /  NOUS SOUTENIR [VOIR]
 
« Hâtons-nous de raconter les délicieuses histoires du
peuple avant qu'il ne les ait oubliées » (C. Nodier, 1840)
 

 
NOUS REJOINDRE SUR...
Nous rejoindre sur FacebookNous rejoindre sur XNous rejoindre sur LinkedInNous rejoindre sur VKNous rejoindre sur InstragramNous rejoindre sur YouTubeNous rejoindre sur Second Life

16 décembre 1794 : exécution de Jean-Baptiste Carrier

Vous êtes ici : Accueil > Éphéméride, événements > Décembre > 16 décembre > 16 décembre 1794 : exécution de (...)
Éphéméride, événements
Les événements du 16 décembre. Pour un jour donné, découvrez un événement ayant marqué notre Histoire. Calendrier historique
16 décembre 1794 : exécution
de Jean-Baptiste Carrier
Publié / Mis à jour le samedi 15 décembre 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Les Lebon, les Maignet-Brutus, les Fouquier, les Fouché, les Collot-d’Herbois, les Couthon, malgré leurs titres, restent au-dessous de Carrier, le Tigre de l’Ouest. Carrier, dans ses fureurs, ne fut point un personnage politique ; ses crimes ne sont point des crimes politiques ; il n’y a aucune solidarité à établir entre lui et la Révolution française. Il tua pour sa satisfaction personnelle, comme une bête féroce chasse pour son compte. Sa cruauté n’était pas un système, un calcul, une résignation raisonnée à une nécessité, c’était une passion furieuse, délirante. La férocité était l’instinct, le génie de Carrier.

Jean-Baptiste Carrier

Jean-Baptiste Carrier

On le mettra dans sa position réelle, sauf ses colossales proportions, en le comparant à quelque homme de meurtre, qui se lancerait dans une grande lutte populaire, sans conviction, sans opinion, seulement parce qu’il va être à l’aise pour verser le sang, et qui profiterait d’une bataille pour assassiner. Ainsi donc étrangère à Carrier, qu’elle ne fit pas plus qu’elle ne fut faite par lui, la Révolution française lui servit seulement d’occasion.

Il était procureur obscur à Aurillac et déjà vieux d’une quarantaine d’années, écoulées sans traits caractéristiques, lorsque le département du Cantal le nomma son représentant à la convention nationale en 1792. Ses penchants sanguinaires se développèrent aussitôt, et sa parole ardente ne manqua jamais aux propositions les plus énergiques. Il vota la mort de Louis XVI et contribua puissamment à l’institution du Tribunal révolutionnaire, au décret d’arrestation du duc d’Orléans, et à la révolution du 31 mai 1793 (chute des Girondins). Envoyé d’abord dans la Normandie pour combattre le fédéralisme, il mérita bientôt par l’emportement de son zèle révolutionnaire d’être dirigé sur Nantes, mission que les troubles de la Vendée rendaient alors très importante.

Nous ne tracerons pas le hideux tableau des fureurs dont Carrier épouvanta cette malheureuse ville, dans laquelle il arriva le 8 octobre 1793. Ce furent des orgies de cruauté. Tous les modes de destruction, usités contre la vie humaine, étaient mis en réquisition, et comme leur action, embarrassée encore de quelques vaines formalités, semblait trop lente, le proconsul proposait, par supplément, des massacres en masse, à l’instar de ceux du 2 septembre (massacre dans les prisons de Paris) ; les noyades collectives, au moyen de bateaux à soupapes, imités du vaisseau parricide de Néron, satisfaisaient à peine à son impatiente avidité de supplices. Facétieux et railleur au milieu d’atrocités, si prodigieuses, qu’on est tenté, dit un écrivain, dont la pensée est juste si l’expression est singulière, d’en regarder le récit comme un conte des mille et une nuits, inventé aux enfers pour la récréation du prince des démons, Carrier insultait ses victimes par des bons mots et des quolibets.

Plus de dix mille personnes, de tout âge, de tout rang, de tout sexe, avaient péri, en quelques mois, quand la Convention s’effraya elle-même de son agent et le fit rentrer dans son sein. Il était impossible que les mesures réactionnaires qui suivirent le 9 themridor (27 juillet 1794, chute de Robespierre) n’atteignissent pas l’auteur des noyades de Nantes, ou des déportations verticales comme il les appelait lui-même.

Sur la clameur publique croissante de jour en jour, la Convention dut obligée de décréter Carrier d’accusation et de le livrer au nouveau Tribunal révolutionnaire. Ce ne fut pas sans hésitation et sans débats ; l’antécédent était dangereux à établir ; la Convention ne savait pas où elle s’arrêterait, et tous ses membres lui pouvaient être enlevés un à un. « Car, disait l’accusé, tout le monde est ici coupable jusqu’à la sonnette du président. »

 
 
Même section >

Suggérer la lecture de cette page
Abonnement à la lettre d'information La France pittoresque

Saisissez votre mail, et appuyez sur OK
pour vous abonner gratuitement
Éphéméride : l'Histoire au jour le jour. Insertion des événements historiques sur votre site

Vos réactions

Prolongez votre voyage dans le temps avec notre
encyclopédie consacrée à l'Histoire de France
 
Choisissez un numéro et découvrez les extraits en ligne !