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24 novembre 1683 : oraison funèbre de Marie-Thérèse, femme de Louis XIV, prononcée par Fléchier, dans l'église du Val-de-Grâce

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24 novembre 1683 : oraison funèbre
de Marie-Thérèse, femme de Louis XIV,
prononcée par Fléchier
Publié / Mis à jour le vendredi 23 novembre 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Ce pourrait être ici le lieu de comparer avec quelque étendue l’oraison funèbre de Marie-Thérèse, par Fléchier, avec celle de la même princesse par Bossuet ; nous nous contenterons d’exposer la manière dont chacun des deux orateurs a parlé du traité des Pyrénées, l’événement le plus mémorable de la vie de Marie-Thérèse.

On se rappelle ce fameux traité conclu par Mazarin et don Louis de Haro, dans l’île des Faisans, après une guerre de vingt-cinq ans entre la France et l’Espagne, et dont le principal article fut le mariage de l’infante d’Espagne, Marie-Thérèse, avec Louis XIV. Le lecteur devinera sans peine quel est celui des deux orateurs que nous citons le premier.

« Représentez-vous cette île fameuse, où deux hommes chargés des intérêts et du destin des deux nations, faisaient valoir leur habileté à disputer les droits des couronnes ; et tantôt se relâchant avec prudence, joignant l’adresse et la persuasion à la justice, ou à la conjoncture des affaires, après avoir déployé tous les secrets de leur politique, conclurent enfin cette bienheureuse alliance qui fut pourtant l’ouvrage de la providence de Dieu, et non pas le fruit des travaux et de la sagesse de ces grands hommes.

« Quel fut ce jour heureux qu’on la vit sortir, comme la colombe de l’arche, de ce petit espace de terre que les flots respecteront éternellement, pour annoncer aux provinces leur félicité, et porter, partout où elle passait, la paix et la joie dans les cœurs des peuples ! Quel fut ce triomphe, lorsque environnée de la gloire de son époux et de la sienne propre, elle nous parut, par sa modestie, comme un ange de Dieu parmi les acclamations et les fêtes de cette ville royale !

« Trompons, si nous pouvons, notre douleur, messieurs, par le souvenir de nos joies passées, et nous élevant aux grandeurs invisibles de Dieu, par les grandeurs visibles des créatures, formons-nous une légère idée de la gloire dont elle jouit, par la gloire où nous l’avons vue. »

On trouvera peut-être, en lisant le morceau suivant, que Fléchier ne soutient pas aussi bien le parallèle avec Bossuet qu’avec Mascaron :

« Ile pacifique, où se doivent terminer les différends de deux grands empires à qui tu sers de limite ; île éternellement mémorable par les conférences de deux grands ministres, où l’on vit développer toutes les adresses et tous les secrets d’une politique si différente, où l’un se donnait du poids par sa lenteur, et l’autre prenait l’ascendant par sa pénétration ; auguste journée, où deux itères nations longtemps ennemies, et alors réconciliées par Marie-Thérèse, s’avancent sur leurs confins, leurs rois à leur tête, non plus pour se combattre, mais pour s’embrasser, où ces deux rois avec leur cour d’une grandeur, d’une politesse et d’une magnificence, aussi bien que d’une conduite si différentes, furent l’une à l’autre, et à tout l’univers un si grand spectacle ; fêtes sacrées, mariage fortuné, voile nuptial, bénédiction, sacrifice, puis-je mêler aujourd’hui vos cérémonies et vos pompes avec ces pompes funèbres, et le comble des grandeurs avec leur ruine !

« Alors l’Espagne perdit ce que la France gagnait ; maintenant nous perdons tous les uns et les autres ; et Marie-Thérèse périt pour tout l’univers. Alors l’Espagne pleurait seule ; maintenant que la France et l’Espagne mêlent leurs larmes, qui pourra les consoler ? Mais si l’Espagne pleurait son infante, qu’elle voyait monter sur le trône le plus glorieux de l’univers, quels seront nos gémissements à la vue de ce tombeau, où tous ensemble nous ne voyons plus que l’inévitable néant des grandeurs humaines ! Taisons-nous : ce n’est pas des larmes que je veux tirer de vos yeux. Je pose les fondements des instructions que je veux, graver dans nos cœurs. Aussi bien la vanité des choses humaines, tant de fois étalée dans cette chaire, ne se montre que trop d’elle-même, sans le secours de ma voix, dans ce sceptre sitôt tombé d’une si royale main, et dans une si haute majesté, si promptement dissipée. »

 
 
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