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23 novembre 1407 : le duc de Bourgogne fait assassiner le duc d'Orléans

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23 novembre 1407 : le duc
de Bourgogne fait assassiner le duc d’Orléans
Publié / Mis à jour le jeudi 22 novembre 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Pendant la maladie du roi Charles VI, Jean sans Peur, duc de Bourgogne, s’était rendu maître de la régence, à l’exclusion du duc d’Orléans, frère de Charles VI, et de la reine Isabelle de Bavière, qu’il avait obligée de quitter Paris. Les deux princes s’étaient solennellement réconciliés le 20 novembre 1407 et avaient scellé cette réconciliation au pied des autels, en communiant de la main du même prêtre.

Assassinat de Louis d'Orléans le 23 novembre 1407

Assassinat de Louis d’Orléans le 23 novembre 1407

Trois jours après, le duc d’Orléans, n’ayant avec lui que deux écuyers montés sur un même cheval, un page — nommé Jacob de Merre, il voulut couvrir son maître de son corps et fut tué sur lui — et trois valets de pied, qui marchaient devant pour l’éclairer, revenait paisiblement de l’hôtel Barbette, où logeait la reine, et entrait dans la vieille rue du Temple, lorsqu’il est tout à coup investi par dix-huit hommes armés, à la tête desquels était un gentilhomme de Normandie, nommé Raoul d’Ocquetonvïlle.

Ce scélérat, d’un coup de hache d’armes, lui coupa la main dont il tenait la bride de sa mule, et de deux autres coups lui fendit la tête. Le duc fut achevé par un homme qui sortit tout à coup d’une maison voisine, la tête enveloppée dans son chaperon. On reconnut que c’était le duc de Bourgogne.

On rapporte que, le lendemain, le corps de ce prince, qu’on avait porté dans l’église des Blancs-Manteaux, jeta du sang lorsque le duc de Bourgogne, qu’on ne connaissait point encore pour l’auteur de cet assassinat, et qui voulait faire bonne contenance, se présenta pour lui dominer de l’eau bénite.

Il est constant, dit Mézerai, que Richard Cœur de Lion étant venu à Chinon pour célébrer les funérailles de Henri&nsbp;II son père, le corps de ce malheureux père privé de vie, et n’ayant plus la parole pour reprocher à son fils son ingratitude, lança contre lui du sang en abondance par le nez et par la bouche, comme pour lui dire : Saoule-toi de ce sang dont tu semblais être altéré.

De Thou rapporte que Garcias Médicis ayant poignardé son frère Cosme, grand-duc de Florence, leur père fit approcher Garcias du corps du mort, dont les plaies jetèrent à l’instant du sang.

Becmani prétend qu’il sort une grande abondance de corpuscules du corps d’un homme qui fait des efforts pour se défendre : ils s’attachent au meurtrier et à ses vêtements, et retournent vers leur source naturelle lorsqu’il approche de celui qu’il a tué : c’est leur aimant ; ils rentrent dans les plaies, et donnent assez de mouvement au sang pour en faire couler quelques gouttes.

L’épreuve ou le jugement de Dieu par le cercueil, a été longtemps en usage en Allemagne. Lorsqu’un assassin ne pouvait être découvert, on dépouillait entièrement le corps de l’assassiné, on le mettait sur un cercueil, et tous ceux qui étaient soupçonnés d’avoir eu part à l’assassinat, étaient obligés de le toucher ; si l’on remarquait quelque mouvement, quelque changement dans les yeux, la bouche ou quelque autre partie de ce corps, si la plaie saignait, celui qui le touchait dans l’instant de ce mouvement extraordinaire était regardé comme coupable.

La plupart des historiens font entendre que, tandis que la fille d’un marchand de chevaux, très gaie et très jolie, tenait auprès de Charles VI la place de la reine à l’hôtel de Saint-Paul, le duc d’Orléans tâchait de désennuyer cette princesse à l’hôtel Barbette. « Les soupçons, dit le président Hénault, étaient portés fort loin au sujet d’Isabelle de Bavière et du duc d’Orléans. »

Le bruit courait aussi que, dans un bal masqué, la duchesse de Bourgogne ne lui avait pas été cruelle. La chronique ajoute qu’il avait un cabinet où étaient les portraits de toutes les dames dont il avait eu les faveurs, et que le duc de Bourgogne ayant su que le portrait de sa femme y était, résolut de se venger par cet infâme et lâche assassinat. Après le meurtre du duc d’Orléans, le duc de Bourgogne fit bâtir à son hôtel une tour, et dans cette tour une chambre sans fenêtre, et dont la porte était très basse ; il la fermait le soir et l’ouvrait le matin, avec toutes les précautions que la frayeur inspire aux scélérats.

Charles VI n’était ni assez maître de son esprit, ni assez puissant pour faire justice du coupable. Le duc de Bourgogne daigna cependant prendre des lettres d’abolition ; ensuite il vint à la cour faire trophée de son crime. Il assembla tout ce qu’il y avait de princes et de grands, et, en leur présence, le docteur Jean Petit, cordelier, justifia la mort du duc d’Orléans par l’exemple de tous les assassinats dont il est parlé dans l’Ecriture Sainte. II s’éleva un cri général contre cette doctrine meurtrière. Jean de Montaigu, évêque de Paris, condamna Jean Petit comme hérétique, le 23 novembre 1414, et il fut condamné l’année suivante, par le concile de Constance.

 
 
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