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11 novembre 1623 : mort de l’écrivain et homme d’Etat Philippe Duplessis-Mornay

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11 novembre 1623 : mort de l’écrivain
et homme d’Etat Philippe Duplessis-Mornay
Publié / Mis à jour le vendredi 9 novembre 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Duplessis-Mornay s’illustra dans la guerre, dans la politique et dans la théologie. Issu d’une famille distinguée et originaire du Berry, il naquit le 5 novembre 1549, dans le Vexin français. Comme il était le plus jeune de plusieurs frères, on le destina d’abord à l’état ecclésiastique ; mais les principes que lui inculqua sa mère, secrètement vouée aux nouvelles doctrines, et que développèrent les instituteurs choisis par elle, trompèrent cette espérance. La mort de son père lui laissa la liberté d’embrasser le calvinisme.

Philippe Duplessis-Mornay

Philippe Duplessis-Mornay

A peine âgé de dix-huit ans, il commença de longs voyages en Suisse, en Italie, en Allemagne, et dans les Pays-Bas. A Bruxelles, il composa deux écrits, adressés aux Flamands, qu’il exhortait à se défier des Espagnols. Tel fut son début, à la fois littéraire et politique.

Peu de temps après, rentré en France, il présenta au roi, par l’entremise de Coligny, un mémoire contenant le résultat de ses observations en Flandres. La Saint-Barthélemy lui fit courir de grands dangers et l’exila de France, où il revint l’année suivante. Dès lors il se joignit aux Huguenots, et prit une part active, publique ou cachée, à toutes leurs entreprises. Dans le cours de la même année (1575), il se maria et fut appelé au service du roi de Navarre, depuis Henri IV. Ce prince l’admit dans son conseil, lui accorda toute sa confiance, toute son amitié : il le chargea de l’administration de ses finances et d’une multitude de négociations. Ce fut Mornay que le roi de Navarre envoya auprès de la reine d’Angleterre, Elisabeth. Ayant servi le duc d’Anjou, frère de Henri III, en qualité de gentilhomme de sa chambre, Mornay le seconda encore puissamment lorsque les catholiques de Flandres l’appelèrent pour se mettre à leur tête contre l’Espagne.

Quand enfin la ligue, formée en 1576, eut éclaté (1584), quand la guerre fut devenue inévitable, le poids en retomba tout entier sur Mornay, l’âme du parti protestant. Plans de campagne, instructions, négociations, mémoires, combats, tout était de son ressort, et son épée ne s’exerçait pas moins que sa plume. Sévère aux autres comme à lui-même, il censurait dans le roi de Navarre une conduite qui contrariait ses principes et nuisait aux intérêts du prince. Après l’assassinat des Guises, frappés aux états de Bois, il conseilla de marcher sur la cour, et de s’emparer de quelques places importantes, de l’Anjou et de la Touraine, au lieu de rester dans le midi, et de forcer ainsi le roi de France à s’unir au roi de Navarre. Les prévisions de Mornay se réalisèrent : la cour fit des propositions de paix ; et bientôt l’alliance se conclut, alliance dont l’une des clauses fut que Saumur serait donné comme place de sûreté au roi de Navarre, et que Mornay en aurait le gouvernement.

Henri III étant mort (août 1589), Mornay conserva Saumur et tout le pays à son maître. Il le rejoignit à Ivry, et se distingua dans la bataille : devant Paris, il s’opposa fortement à la levée du siège. Après le combat d’Aumale, où Henri IV fut blessé, Mornay, séparé de lui, lui écrivit : « Sire, vous avez assez fait Alexandre ; il est temps que vous soyez Auguste. C’est à nous de mourir pour votre majesté : vous est gloire à vous, sire, de vivre pour nous, et j’ose vous dire que ce vous est devoir. » Mornay défendit toujours chaudement les intérêts protestants auprès du roi, forcé de ménager les intérêts catholiques.

Il n’avait rien négligé pour détourner son maître d’une abjuration qui lui frayait le chemin du trône ; et souvent il la lui reprocha. Par son influence, il concourut à poser les bases principales de l’édit de Nantes (1598). L’année précédente, un gentilhomme l’avait frappé outrageusement ; il en demanda justice au roi, et reçut cette réponse glorieuse pour l’un et pour l’autre : « Monsieur Duplessis, j’ai un extrême déplaisir de l’injure que vous ave reçue, à laquelle je participe comme roi et comme votre ami. Pour le premier, je vous en ferai justice et à moi aussi. Si je ne portais que le second titre, vous n’en avez nul de qui l’épée fût plus prompte à dégainer, ni qui y portât sa vie plus gaiement que moi ».

Pendant vingt ans, Henri IV et Mornay furent presque inséparables : le crédit de ce dernier, diminué par l’abjuration du roi, se soutenait toujours. Une querelle théologique, vidée en une sorte de champ clos (conférence entre Duperron et Duplessis-Mornay le 4 mai 1600), eut pour effet d’éloigner Mornay des affaires, et de le confiner dans son gouvernement, d’où il ne sortit pas durant six années. Après l’assassinat de Henri IV, Mornay fit reconnaître l’autorité de la régente : plus tard, son grand âge l’empêcha de se mêler aux troubles qui agitèrent le nouveau règne. Vers 1620, la guerre ayant éclaté entre les huguenots et les catholiques, Louis XIII vint à Saumur, et sut adroitement en expulser Mornay, qui mourut dans sa baronnie de la Forêt-sur-Sèvres en Poitou.

Tour à tour ministre, général, négociateur, écrivain, Mornay fut toujours intègre, sincère, inébranlable, incorruptible. Il jouit d’une grande renommée en France, et dans les autres pays de l’Europe : de son vivant, on le surnommait le pape des huguenots. Il laissa un grand nombre d’écrits, dont il n’était pas seul auteur. La postérité partage entre Mornay et Sully le beau titre d’ami de Henri IV.

 
 
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