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4 janvier 1696 : mort du maréchal François-Henri de Montmorenci, duc de Luxembourg

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4 janvier 1696 : mort du
maréchal de Luxembourg
Publié / Mis à jour le mercredi 2 janvier 2013, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

François-Henri de Montmorency, comte de Bouteville, duc de Luxembourg et maréchal de France, l’ami, l’élève et le rival du grand Condé, naquit à Paris, le 8 janvier 1628, six mois après la mort de son père, décapité pour duel.

Le jeune comte de Bouteville, présenté à la cour par la princesse de Condé, sœur de l’infortuné duc de Montmorency, s’attacha au grand Condé, fils de cette princesse ; il se distingua sous lui à la bataille de Lens, en 1648, où il mérita le brevet de maréchal de camp à vingt ans.

Les troubles de la Fronde suivirent de près. L’esprit de faction souleva contre la cour la plupart des grands ; l’amitié seule rangea Bouteville sous les drapeaux de Condé. Après avoir essayé d’exciter un soulèvement général dans Paris, en faveur des princes qu’on arrêtait, et d’enlever les nièces du cardinal Mazarin pour leur servir d’otages, il alla combattre sous Turenne, qui s’avançait pour délivrer les princes. Il fut pris à la bataille de Rethel, et mis au donjon de Vincennes, d’où il ne sortit que quand la liberté fut rendue aux princes.

Dans le cours Je la guerre où le grand Condé servit l’Espagne contre sa patrie, le comte de Bouteville eut la plus grande part à toutes les actions qui immortalisèrent ce prince : il fut pris encore à la journée des Dunes ; mais les Espagnols qu’il avait si bien servis, se hâtèrent de l’échanger contre le maréchal d’Aumont. La paix des Pyrénées rendit à la France deux héros, dont la fatalité des conjonctures avait égaré le courage. Condé et Bouteville revinrent, et ne songèrent plus qu’à effacer par d’utiles services la gloire coupable dont ils s’étaient couverts en combattant contre leur roi.

François-Henri de Montmorency, comte de Bouteville, duc de Luxembourg

François-Henri de Montmorency, comte de Bouteville, duc de Luxembourg

Le comte de Bouteville devint duc de Luxembourg, par son mariage, en 1661, avec Madeleine-Charlotte de Clermont-Tonnerre, héritière du côté maternel de la maison impériale de Luxembourg. Il suivit Louis XIV à la conquête de la Flandre, en 1667. L’année suivante, il contribua beaucoup à celle de la Franche-Comté.

Dans la guerre contre la Hollande, en 1672, il eut le commandement de l’armée des princes allemands ligués avec Louis XIV contre les Hollandais. Il partagea, en 1673, avec le grand Condé, l’honneur de la victoire de Sénef. En 1675, il fut fait maréchal de France, et c’est lui qu’on voit dans la suite rendre à la France Turenne et Condé, dont cette année termina la carrière militaire par la mort du premier et la retraite du second. Après ces deux événements, et après la défaite de Créqui et la prise de Trêves, Luxembourg sauva la France par une conduite à peu près pareille à celle que tint, en 1744, le maréchal de Saxe, dans des conjonctures assez semblables.

L’année suivante, Luxembourg sauva de la même manière l’Alsace et la Lorraine : des chansons et des épigrammes en furent la récompense. La bataille de Cassel et ses suites en 1677, celle de Saint-Denis près Mons, en 1678, imposèrent silence à la satire, et assurèrent à Luxembourg la gloire du plus grand général de l’Europe. La récompense de ses nouveaux exploits fut encore plus indigne : la calomnie ourdissait en secret contre lui une trame perfide. Les liaisons d’un de ses gens d’affaires, nommé Bonnard, avec Lesage, un des complices de la Voisin, le firent accuser en 1680 d’avoir trempé dans l’horrible affaire des poisons.

« M. de Luxembourg, dit Madame de Sévigné, était mercredi à Saint-Germain, sans que le roi lui fît moins bonne mine qu’à l’ordinaire. On l’avertit qu’il y avait y contre lui un décret de prise de corps. Il voulut parler au roi : vous pouvez penser ce qu’on dit. Sa Majesté lui dit que s’il était innocent, il n’avait qu’à s’aller mettre en prison, et qu’il avait donné de si bons juges pour examiner ces sortes d’affaires, qu’il leur en laissait toute la conduite. M. de Luxembourg monta aussitôt en carrosse, et s’en vint chez le père de la Chaise... Après avoir été une heure aux Jésuites, il fut à la Bastille, et remit à Baisemeaux (le gouverneur) l’ordre qu’il avait apporté de Saint-Germain. Il entra d’abord dans une assez belle chambre. Madame de Meckelbourg (sa sœur) vint l’y voir, et pensa fondre en larmes.

« Elle s’en alla ; et une heure après qu’elle fut sortie, il arriva un ordre de le mettre dans une des horribles chambres grillées qui sont dans les tours, où l’on voit à peine le ciel, et défense de voir qui que ce fût. Voilà, ma fille, un grand sujet de réflexion : songez à la fortune brillante d’un tel homme, à l’honneur qu’il avait eu de commander les armées du roi, et représentez-vous ce que ce fut pour lui d’entendre fermer ces gros verrous ! Et, s’il a dormi par excès d’abattement, pensez au réveil ! Personne ne crut qu’il y eût du poison dans son affaire. Je vous assure que voilà une sorte de malheur qui en efface bien d’autres. »

Il fut interrogé le second jour ; cinq semaines s’écoulèrent ensuite, avant qu’on reprît l’instruction de son procès. On attribue généralement à la jalousie de Louvois, trop bien servie par la vile complaisance du lieutenant de police la Reynie, un traitement aussi barbare. Enfin on reprit son interrogatoire : les accusations étaient encore plus absurdes qu’atroces. On lui demanda s’il n’avait pas fait un pacte avec le diable pour parvenir à marier son fils avec la marquise de Louvois. Luxembourg répondit : « Quand Mathieu de Montmorency épousa une reine de France, il ne s’adressa point au diable, mais aux Etats-Généraux qui déclarèrent que pour acquérir au roi mineur l’appui des Montmorency, il fallait faire ce mariage. » Le maréchal de Luxembourg resta quatorze mois en prison. Il en sortit sans jugement ; il reparut à la cour, reprit ses fonctions de capitaine des gardes, sans que le roi lui parlât jamais de son procès.

La guerre de 1688 fit sentir le besoin qu’on avait de lui : il fut remis à la tête des armées. Le reste de sa vie n’est plus qu’une suite de victoires et de triomphes, malgré les contradictions qu’il ne cessa d’éprouver de la part de Louvois et de Barbezieux son fils. Chaque campagne est marquée par une de ces grandes et heureuses batailles, qui ont fait donner à Luxembourg ce titre plaisant et flatteur de Tapissier de Notre-Dame : Batailles de Fleurus en 1690, de Leuze en 1691, de Steinkerque en 1692, de Nerwinde en 1693.

Luxembourg termina sa glorieuse carrière par la longue marche qu’il fit en présence des ennemis depuis Vignamont jusqu’à l’Escaut, près de Tournai. Il mourut l’année suivante, le 4 janvier 1695. Sa mort fut le terme des prospérités de Louis XIV.

 
 
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