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15 octobre 1562 : aventure rocambolesque de François de Civille

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15 octobre 1562 : aventure rocambolesque
de François de Civille
Publié / Mis à jour le samedi 13 octobre 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

François de Civille, gentilhomme normand, mérite une place dans l’histoire par la singularité de son aventure au siège de Rouen, en 1562. Il était capitaine de cent hommes de pied, faisant partie de la garnison protestante de cette ville, lorsque l’aimée royale vint l’assiéger.

Blessé à un assaut (le 15 octobre) d’un coup d’arquebuse à la joue et à la mâchoire droite, la balle sortant par derrière, proche la fossette du cou, il tomba du haut du rempart dans le fossé ; c’était vers onze heures du matin ; il fut enterré sur la place avec le corps d’un autre soldat qu’on trouva étendu près de lui.

François Civille, d'après Jacques Callot

François Civille, d’après Jacques Callot

Vers la nuit, son valet, informé du malheur de son maître, et voulant lui procurer une sépulture plus honorable, obtint du gouverneur (le comte de Montgomery) la permission d’aller l’exhumer. Mais ayant découvert les deux corps, il ne put reconnaître celui de son maître, tant le visage était défiguré par le sang, l’enflure et la boue. Il se retirait avec un homme qui l’avait accompagné, lorsque celui-ci aperçut au clair de la lune reluire quelque chose à l’endroit où étaient les corps : il s’en approcha, et vit que cet éclat partait d’un diamant qu’avait au doigt l’un d’eux, dont la main était restée découverte.

A ce signe le valet reconnaît son maître ; il retourne enlever ce corps, et lui trouve encore un reste de chaleur. Il se hâte de le porter aux chirurgiens de la garnison, qui d’abord refusent de le secourir, le regardant comme mort. Ce zélé domestique n’en pensant pas de même, le porte dans la maison où il avait coutume de loger. Civille resta cinq jours et cinq nuits sans aucune marque de sentiment et de mouvement, mais brûlant de fièvre. Cependant des parents du blessé, MM. de Verbois, de Vally et Duval, l’étant venus voir, appelèrent deux médecins et un chirurgien ; ceux-ci jugèrent à propos de le panser. On lui fit avaler quelque peu de bouillon en lui desserrant les dents.

Le lendemain, l’appareil levé, le malade commença à revenir à lui, et même articula quelques plaintes, mais sans reconnaître personne ; peu a peu la connaissance lui revint, et on commençait a ne pas désespérer de lui, quoiqu’il eût toujours une violente fièvre, lorsque le onzième jour après sa blessure, la ville fut emportée d’assaut. La frayeur lui causa un redoublement de fièvre des plus violents. Cependant quatre soldats qui pillèrent la maison où il était, se trouvant par hasard de la compagnie d’un de ses amis, le traitèrent avec beaucoup d’humanité ; mais au bout de quelques jours, ces soldats ayant été contraints de quitter ce logement qui avait été marqué pour un officier de l’armée royale, (Desmoulins, lieutenant des gardes écossaises) les valets de cet officier le jetèrent sur une mauvaise paillasse dans une petite chambre de derrière.

Pour comble de disgrâce, quelques ennemis du jeune frère de Civille étant venus le chercher dans cette maison, dans le dessein de le tuer, et ne l’ayant pas trouvé, s’en vengèrent sur le blessé, et le jetèrent par la fenêtre sur un tas de fumier. Il demeura là trois jours et trois nuits en chemise, avec un simple bonnet de nuit sur la tête, exposé aux injures de l’air. Au bout de ces trois jours, un de ses parents (M. de Croisset, son cousin germain) étant venu s’informer de lui dans la maison, une vieille femme lui répondit qu’il avait été jeté par la fenêtre dans une cour de derrière.

Ce parent voulut le voir, et fut étrangement surpris de le trouver vivant. Civille était si faible qu’il ne pouvait parler ; cependant l’abstinence et le froid ayant apparemment produit de bons effets, il était presque sans fièvre, et quelques heures après, il fut transporté par eau au château de Croisset sur la Seine, à une lieue de Rouen. Il y fut traité par les mêmes médecins et chirurgiens qui l’avaient d’abord secouru, et au bout de quelques mois, ayant repris une partie de ses forces, il fut transporté chez deux gentilshommes, ses frères, du pays de Caux, d’où il se rendit ensuite à son régiment.

Civille était fait pour les aventures singulières : âgé de plus de quatre-vingts ans, il devint amoureux d’une jeune demoiselle, et ayant passé la nuit sous ses fenêtres par un temps de gelée, il gagna une fluxion de poitrine qui termina sa carrière. On lui fit l’épitaphe suivante :

Ci-gît qui deux fois dut périr
Et qui deux fois revint à la vie,
Et que l’amoureuse folie
Dans sa vieillesse fit mourir.

 
 
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