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Curieuse Ampoule de saint Ménas à eulogie

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Anecdotes insolites
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Curieuse Ampoule de
saint Ménas à eulogie
(D’après « Bulletin de la Commission historique
et archéologie de la Mayenne », paru en 1904)
Publié / Mis à jour le jeudi 6 septembre 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Au début du XXe siècle, le musée archéologique de Laval demande à la Commission historique et archéologique de la Mayenne d’identifier un curieux objet de sa collection. Sans être exceptionnel, ce dernier ne se rencontre pas très fréquemment

Il s’agit d’une fiole ou ampoule en terre cuite de forme ronde, aplatie, munie de deux anses qui se rattachent au goulot. Elle mesure 9,3 cm de hauteur et 6 cm de largeur.

C’est une ampoule de saint Ménas, illustre martyr, qui succomba en Égypte vers la fin du IIIe siècle, pendant la persécution de Dioclétien, et dont le corps fut enterré dans une église près d’Alexandrie. Cet objet avait une fonction spécifique durant les premiers siècles du christianisme. Dès le IVe siècle, nous apprend Martigny dans son Dictionnaire des Antiquités chrétiennes, l’usage s’était établi de transporter de Jérusalem, pour la satisfaction de la piété des fidèles, de l’huile bénite qui brûlait jour et nuit dans les lieux saints.

Il en fut de même de l’huile – ces huiles étaient appelées Eulogies – des lampes des tombeaux des apôtres et des martyrs. Les papes en distribuaient aux fidèles, pour suppléer aux reliques des martyrs eux-mêmes, que, dans ces siècles de foi, on ne livrait qu’avec une extrême parcimonie.

Saint Grégoire de Tours relate plusieurs guérisons opérées par la vénération de l’huile prise au tombeau de saint Martin. Le pape et les évêques envoyaient ces huiles aux églises, aux souverains et aux personnes de distinction. Elles étaient renfermées dans des fioles ou ampoules de métal, comme les célèbres ampoules en plomb du trésor de Monza, ou dans des flacons de verre ou de terre cuite, classe à laquelle appartient le petit vase qui nous occupe. Il était destiné à contenir de l’huile du saint martyr Ménas dont le culte et les ampoules furent, autrefois, très répandus dans toutes les contrées d’Orient et même d’Occident.

L’ampoule de Laval examinée alors est en terre cuite, de couleur rougeâtre, d’une cuisson assez imparfaite. Elle avait été trouvée à Vienne, en Isère, et datait de la fin du VIe ou au commencement du VIIe siècle. Les anses en rendaient le maniement plus facile et au besoin permettaient d’attacher l’ampoule suspendue au cou pour la rapporter. Sur chaque face est un médaillon inscrit dans un cercle. Le dessin est assez fruste et incorrect. Au centre du médaillon est représenté saint Ménas, les bras étendus, dans l’attitude des orantes des catacombes. Il est vêtu d’une tunique courte, serrée autour des reins et descendant à peu près à la hauteur des genoux. Par dessus est jeté le pallium, dont on voit les plis à droite et à gauche du personnage.

De chaque côté de la tête, on aperçoit une petite croix grecque. Au-dessous des bras sont deux animaux assez difficiles à reconnaître. Cependant, en comparant à un dessin donné par Martigny dans son Dictionnaire des Antiquités chrétiennes, on croit reconnaître le chameau. Il est, en effet, donné comme attribut à saint Ménas, parce qu’il vécut au désert. L’animal est disposé la tête en bas, les jambes repliées sous le poitrail. Une courbe prononcée indique sa bosse. L’animal placé à gauche du saint est à peu près reconnaissable ; l’autre est très mal venu, le cou est trop allongé ; néanmoins il s’agit encore, semble-t-il, d’un chameau.

Le musée royal d’antiquités de Bruxelles possède deux de ces petites ampoules. Sur la face de la première, on lit, autour d’une croix pattée, une inscription pouvant se traduire par Eulogie ou objet sanctifié de saint Ménas. Le revers de cette fiole et les deux faces de la seconde sont ornés de l’image de saint Ménas avec les accessoires que nous avons indiqués ci-dessus. Martigny a relevé la même inscription complète, sur une ampoule trouvée à Arles.

Le même auteur reproduit une ampoule trouvée près d’Alexandrie, probablement sur l’emplacement même du sanctuaire de saint Ménas. Le personnage a pour attributs les deux chameaux assez nettement dessinés.

 
 
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