24 août 1679 : mort du cardinal de Retz

Jean-François-Paul de Gondy, cardinal de Retz, second archevêque du diocèse de Paris, fut un des principaux artisans des troubles qui agitèrent la capitale sous le ministère du cardinal Mazarin et la minorité de Louis XlV.

On a remarqué que ce fut le premier évêque en France qui excita une guerre civile, sans avoir la religion pour prétexte. Il respirait la faction et les complots ; il avait été, à l’âge de vingt-trois ans, l’âme d’une conspiration contre le cardinal de Richelieu ; il fut auteur de la journée des barricades, qui fut le commencement des guerres de la Fronde, précipita le parlement dans les cabales, et le peuple dans les séditions.

Son extrême vanité lui faisait entreprendre des crimes téméraires afin qu’on en parlât. « Ses mémoires, dit le président Hénault, sont très agréables à lire ; mais conçoit-on qu’un homme ait le courage, ou plutôt la folie de dire de lui-même plus de mal que n’en eût pu dire son plus grand ennemi ? »

Cela se conçoit très bien ; le président Hénault ne considère pas que l’impression qui résulte du mal que le cardinal dit de lui-même, lui est très avantageuse ; qu’il est peint comme brillant et supérieur, et que beaucoup de gens aiment mieux l’admiration que l’estime.

« Ce qui est étonnant, dit le président Hénault c’est que ce même homme, sur la fin de sa vie, n’était plus rien de tout cela. Et qu’il devint doux, paisible , sans intrigue, et l’amour de tous les honnêtes gens de son temps, comme si toute son ambition d’autrefois n’avait été qu’une débauche d’esprit et des tours de jeunesse, dont on se corrige avec l’âge ; après avoir vécu avec une magnificence extrême, et avoir fait pour plus de quatre millions de dettes, tout fut payé, soit de son vivant, soit après sa mort. »