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22 août 1785 : mort du sculpteur Jean-Baptiste Pigalle

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22 août 1785 : mort du sculpteur
Jean-Baptiste Pigalle
Publié / Mis à jour le dimanche 19 août 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Si nous voyons souvent les artistes combattre et surmonter les obstacles que leur opposent la volonté paternelle ou la fortune, il est plus rare de les voir lutter longtemps et avec succès contre la nature. Pigalle nous offre un exemple de ce que peuvent l’amour de l’art et une courageuse persévérance.

Jean-Baptiste Pigalle

Jean-Baptiste Pigalle

Jean-Baptiste Pigalle naquit à Paris le 26 janvier 1714. Son père, qui était menuisier entrepreneur des bâtiments du roi, le plaça, dès l’âge de huit ans, chez Le Lorrain, sculpteur de l’Académie. Comme il montrait peu de disposition pour le dessin et qu’il ne modelait qu’avec beaucoup de difficulté, ses parents se décidèrent à lui faire suivre une autre carrière ; mais, soutenu par sa vocation pour un art qu’il idolâtrait, Pigalle ne voulut point l’abandonner.

A vingt ans, il entra chez Lemoine, et tenta de concourir pour le grand prix de l’Académie ; ce fut sans succès. Désespéré, mais non vaincu, le jeune artiste alla retremper son âme abattue, sur la terre classique des beaux-arts. Se défiant de lui-même, Pigalle n’osait rien créer, mais il étudiait et copiait les chefs-d’œuvre des grands maîtres. Ce genre de travail finit par lui acquérir de la réputation, et lui inspira insensiblement plus de confiance en ses propres forces.

L’amour de la patrie ramena Pigalle en France ; il fut retenu à Lyon pour y exécuter différents travaux. Devenu plus habile, il n’était pas moins laborieux, et chaque jour il consacrait dix-huit heures au travail. Tout ce temps n’était pas employé pour les ouvrages de la ville de Lyon ; car c’est en ce moment qu’il exécuta cette statue de Mercure, qui est restée son plus beau titre de gloire. Quelques mois après son arrivée à Paris, il reçut cet important morceau et le fit voir à son maître, qui lui dit, après l’avoir examiné : « Mon ami, je voudrais l’avoir fait. »

Enhardi par un éloge si flatteur, Pigalle présenta cette figure à l’Académie, qui admit son auteur au nombre de ses agréés, et la lui commanda en marbre. Le succès qu’obtint cette statue fut tel, que l’artiste se vit obligé d’ouvrir son atelier au public. Un jour un étranger s’écria : « Jamais les anciens n’ont rien fait de plus beau. » Pigalle s’approcha et lui dit : « Pour parler ainsi, avez-vous bien étudié les statues des anciens ? — Et vous, monsieur, répondit l’étranger au statuaire, sans le connaître, avez-vous bien étudié cette figure-là ? »

Pigalle était déjà illustre dans son art, et la fortune le traitait encore avec rigueur. « Pendant cinq ans, dit un biographe, il fut obligé, pour vivre, de travailler au compte d’un sculpteur, et plus en manœuvre qu’en artiste. » Une Vierge qui lui fut commandée par le ministre d’Argenson, pour les Invalides, changea son sort ; mais le caprice d’une courtisane lui acquit une protection bien plus puissante. Madame de Pompadour voulut avoir de lui une figure en pied, qui n’était autre que sa propre image, une statue qui représentait le Silence, et le groupe de l’Amour et l’Amitié.

Dès ce moment une autre ère commença pour Pigalle ; de nombreux travaux lui furent commandés. Le roi lui ordonna d’exécuter son Mercure en grand, et de lui faire pour pendant une Vénus. Le tombeau du maréchal de Saxe, la statue pédestre de Louis XV, le tombeau du duc d’Harcourt, le petit enfant qui tient une cage d’où s’est échappé un oiseau, une jeune fille qui se tire une épine du pied, les bustes de Diderot, de Raynal, de Perronet, une statue de saint Augustin, un groupe d’Enfants, et plusieurs autres morceaux importants, vinrent assurer à la fois la gloire et la fortune de Pigalle.

Cet artiste illustre ne fut pas toujours également heureux dans ses conceptions, et sans rappeler les justes critiques que lui attira le tombeau du duc d’Harcourt, nous citerons la statue si bizarrement célèbre de Voltaire : la création de cette figure coûta de nombreuses veilles à son auteur et ne lui valut que d’amers sarcasmes.

Reçu à l’Académie en 1744, il fut successivement adjoint à professeur, professeur, adjoint à recteur, recteur, enfin chancelier (1785). En 1769, il avait été décoré de l’ordre de Saint-Michel. Louis XV avait voulu accorder plus tôt cette récompense au talent de Pigalle, qui l’avait refusée parce que Lemoine et Bouchardon ne l’avaient pas encore. Ce trait est à peu près le seul que nous ayons du caractère de Pigalle, mais il vaut un pompeux éloge.

 
 
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