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18 octobre 1511 : mort de Philippe de Commines

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18 octobre 1511 : mort de
Philippe de Commines
Publié / Mis à jour le jeudi 16 août 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Issu d’une famille illustre de Flandre, Philippe de Commines, seigneur d’Argenton, fut élevé à la cour de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, son suzerain, qui l’attacha à la personne de son fils, le comte de Charolais. L’éducation de ce narrateur amusant et substantiel fut complètement négligée, mais il n’y perdit rien, car, si on ne l’enferma pas avec des livres, on le lança tout enfant au milieu des hommes, et il apprit à vivre de très bonne heure. Observateur pénétrant, penseur profond, doué d’une raison froide, d’un jugement sain, et trouvant à la cour ample matière pour l’exercice de ses facultés, Philippe connut vite et bin les hommes et les choses.

A vingt-trois ans, il était déjà un des plus sages et des plus graves conseillers de Charles le téméraire, qui n’avait pas encore mérité son surnom. Lorsque Louis XI, comptant trop sur sa finesse et son habileté supérieures, fut venu si mal à propos s’emprisonner dans Péronne (1468), Philippe de Commines empêcha la terrible catastrophe que l’impétuosité de son maître rendait probable ; il sut persuader à Charles de demander moins, à Louis d’accorder plus, et le traité qui s’ensuivit fut en grande partie son ouvrage. Dès ce moment, sans être encore Français, il n’était plus tout à fait Bourguignon.

En effet, la sagesse et la prudence n‘avaient que faire à la cour de Bourgogne. Commines se dégoûta de parler raison à un furieux, et de rappeler sans cesse à la bonne route un insensé qui s’égarait à plaisir. Sa place était marquée auprès du positif et politique Louis, qui attirait à lui par ses largesses et ses flatteries tout ce que Charles possédait d’hommes capables, non pas tant pour en user que pour en priver son rival. Ces rapports sympathiques et des avantages matériels, que Commines était trop judicieux pour dédaigner, le firent passer, en 1472, du service de Bourgogne au service de la France.

Il était peut-être délicat et peu honorable d’abandonner un vieil ami malheureux ; mais le raisonnable Philippe n’agissait point par des considérations chevaleresques, et d’ailleurs l’usage du temps autorisait les hommes d’état aussi bien que les hommes d’armes à se vendre au plus offrant. Commines ne nous apprend pas les conditions du marché ‘ce qui est encore une preuve de prudence et de bon sens), de sorte qu’il est resté incertain, si les faveurs royales qui accueillirent le transfuge étaient des conditions exécutées ou des bienfaits conférés.

Quoi qu’il en soit, Louis se montra généreux, ou Philippe s’était vendu bien cher, puisque les seigneuries de Talmont, d’Olonne, de la Chaume, de Château-Gontier, etc., lui furent données en propriété, et qu’il fut créé chambellan et sénéchal de Poitou. Les lettres patentes publiées à cette occasion portaient que ces faveurs étaient accordées au nouveau serviteur en récompense des bons offices qu’il avait rendus au roi à Péronne ; mais le caractère de Louis permet de croire que cette reconnaissance était un calcul, et qu’il eût oublié les services passés d’un homme moins utile pour l’avenir, et qui lui aurait moins convenu.

Louis XI avait trop d’esprit et de sagesse pour ne pas consulter l’expérience et les lumières de ceux dont il s’entourait, en même temps qu’il était trop soupçonneux et trop actif pour ne pas arrêter lui-même l’ensemble de ses plans, et ne pas tracer le mode de leur exécution. « On ne pouvait faillir moyennant qu’on obéît à ce qu’il commandait, sans y rien ajouter du sien. » On conçoit que les chances d’illustration devaient être rares sous un maître si généralement et si minutieusement occupé, et qui laissait si peu à faire à ses ministres. Il leur livrait, pour ainsi dire, la besogne toute taillée, prenant sur lui la conception et la direction de l’ensemble et des détails. Aussi Commines n’a-t-il attaché son nom à aucun événement, bien qu’il fût un de ceux que le roi consultât et employât le plus volontiers, à cause de son sens droit et de ses connaissances solides.

C’était le conseiller privé, intime, l’homme d’affaires, de confiance. A ces titres, il sut, il vit beaucoup de choses mémorables ; mais ses services, quoique nombreux et réels, furent obscurs ; de là vient qu’il est beaucoup plus intéressant de lire ses mémoires que de raconter sa vie. Après la mort de Louis XI (1483), Commines se mêla assez étourdiment aux folles et coupables entreprises des princes contre la régente, Anne de Beaujeu, qui avait hérité de l’habileté paternelle. Ce fut alors qu’il tâta pendant huit mois de ces cages de fer de Loches, inventées par le détestable La Balue. Il subit même un arrêt sévère du Parlement, mais qui ne fut pas mis à exécution.

Rendu à la liberté, Philippe put se croire à la cour d’un autre Charles le Téméraire. On l’employa, sur sa grande réputation, mais sans le consulter, sans l’écouter. Le jeune et présomptueux Charles VIII ne prêtait point l’oreille aux paroles prudentes et mesurées du vieux confident de son père. Rejeté dans la vie privée, après la funeste campagne d’Italie, dont on lui fit un crime de n’avoir pas su réparer les désastres, Philippe commença à travailler pour la postérité. De nos jours, il faut dire que ses mémoires, qui le placent en ligne avec les bons historiens, ne furent pas une spéculation d’intérêt ou de vanité : il n’était point alors de libraire qui les payât à tant la page, et bien rarement sont-ils écrits à la première personne. Commines ne se met en avant que lorsqu’il s’appelle en témoignage.

Plein d’impartialité et de modération, sans indignation contre les vices et les crimes, sans mépris pour les fautes et les erreurs, sans amour pour les vertus, sans admiration pour les talents, sans prédilection pour ses amis, sans colère contre ses ennemis, Commines raconte imperturbablement ce qu’il a vu ; aussi a-t-on, en le lisant, la conscience de sa véracité. Ses mémoires instruisent comme une forte histoire, intéressent comme une fidèle chronique, amusent comme un roman de mœurs.

 
 
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