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9 août 1827 : mort du chansonnier et poète Marc-Antoine-Madeleine Désaugiers

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9 août 1827 : mort du chansonnier
et poète Marc-Antoine-Madeleine Désaugiers
Publié / Mis à jour le mercredi 8 août 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

En répétant les refrains joyeux de ce poète aimable, en contemplant ses traits, où se peignent le bonheur et le plaisir, qui ne serait tenté de croire que jamais le plus léger nuage ne vint obscurcir son heureuse existence ? Et pourtant l’enfance de Désaugiers fut pénible et souffrante ; sa première jeunesse se passa dans la persécution, l’exil, l’esclavage même ; sa vie, bien courte, finit dans les angoisses de la douleur.

Marc-Antoine-Madeleine Desaugiers

Marc-Antoine-Madeleine Desaugiers

Né à Fréjus le 17 novembre 1772, Désaugiers vint de bonne heure à Paris, où il fit ses études, qu’il acheva sous Charbonnet et le célèbre Geoffroy, alors professeur de rhétorique. Peut-être faut-il attribuer à l’influence de ces maîtres distingués le goût que l’élève montra plus tard pour la littérature : toutefois ce ne fut pas l’exemple de l’un d’eux (Charbonnet) qui éveilla sa muse lyrique ; car ses premiers essais furent des comédies, et déjà il ne siégeait plus sur les bancs de l’école.

Parvenu à l’âge de quinze ans, la santé de Désaugiers se fortifia tout-à-coup, et en même temps naquit cette gaieté, qui ne devait finir qu’avec sa vie. Ses débuts dans la carrière littéraire avaient été marqués par des succès, auxquels d’autres allaient se joindre sans doute, lorsqu’en 1792 il quitta la France pour accompagner à Saint-Domingue une de ses sœurs, épouse d’un colon de cette île.

Arrivé dans ce pays, il y trouva des dangers réels et plus terribles que ceux qu’il fuyait. Ceux dont on avait trop longtemps méconnu les droits, allaient s’en venger bien cruellement. L’insurrection éclata : Désaugiers prit les armes. C’est alors que l’auteur, qui ne représenta jamais que des situations gaies ou gracieuses, se trouva le héros de la scène la plus sombre. Fait prisonnier par les insurgés, il fut jugé sur-le-champ, et l’exécution allait s’ensuivre.

Déjà même on lui avait bandé les yeux, les armes étaient chargées, les fusils dirigés vers sa poitrine ; le chef allait prononcer le fatal commandement, lorsque le cri de grâce s’élève et retentit dans tous les rangs. Désaugiers, rendu à la vie, retrouve aussi la liberté. Echappé à cet affreux péril, il voulut regagner l’habitation de son beau-frère ; mais il tomba dans un parti d’Espagnols de San-Domingo : la haine de ces Européens contre les Français était plus impitoyable encore que celle des insulaires : le captif fut jeté dans tes fers, et envoyé dans les prisons des Etats-Unis, d’où il ne sortit qu’à l’époque de la paix conclue entre les deux nations.

De retour en France (1797), Désaugiers suivit sa vocation pour l’art qui rendit son nom célèbre. Il composa des chansons pour des réunions amicales. Recherché par le monde gastronomique, les occasions d’exercer son talent se multiplièrent ; sa verve intarissable le signala dans un genre dont il fut bientôt proclamé le modèle. Appelé à la présidence de toutes les sociétés épicuriennes, le fécond chansonnier justifiait ce choix par de nouveaux titres à la renommée ; et ses piquants refrains, répétés par les élus, volaient de bouche en bouche.

On a reproché à Désaugiers de n’avoir chanté que les plaisirs de la table : il suffit de parcourir le recueil de ses œuvres pour reconnaître l’injustice de ce reproche ; mais en accordant même qu’il fût fondé, on conviendra que si Désaugiers n’eut qu’un genre, au moins il y fut le premier, et laissa tous ses rivaux à une immense distance. Ce qu’on ne peut lui refuser non plus, c’est le mérite d’une versification et d’un talent poétique bien au-dessus des sujets qu’il traite : jamais la rime ne fut maniée avec plus d’habileté ni de bonheur : quelle que soit la mesure du vers, le mot arrive, et n’est jamais cherché.

On a souvent tenté de mettre en parallèle Désaugiers et Béranger.. Sans relever tout ce qu’il y a de ridicule dans cette manie, bornons-nous à remarquer que la différence la plus essentielle entre les deux auteurs, c’est que le premier doit être chanté, et que le second peut être lu ; souvent même les chansons du dernier, qui. sont de véritables odes, gagnent à être dégagées de l’accompagnement de leurs gothiques pont-neufs.

Un autre point de vue, sous lequel Désaugiers diffère encore de notre immortel Béranger, c’est qu’il écrivit une multitude de pièces de théâtre, tandis que le chantre de la nation ne voulut jamais composer pour la scène. Enfin, puisqu’il faut le dire, il n’y eut pas la même fixité dans les opinions des deux rivaux. C’est à la mobilité de ses idées politiques que Désaugiers dut les faveurs qu’il obtint sous les divers gouvernements qui se succédèrent. Sa facilité à chanter tous les règnes lui valut la direction du théâtre du Vaudeville et la croix de la Légion d’honneur : c’est encore en mémoire de ce bizarre dévouement qu’on accorda une pension à sa veuve : Désaugiers avait de plus beaux titres à cette récompense.

Les pièces de théâtre composées par Désaugiers, seul ou en société, sont au nombre de plus de cent : presque toutes obtinrent du succès. Ses chansons, ou scènes dialoguées, ont été recueillies en trois volumes : pour la plupart, elles sont devenues populaires, et l’on se rappelle toujours avec plaisir les charmants couplets de Paris à cinq heures du matin, la Treille de Sincérité, la parodie de la Vestale, M. et madame Denis, etc. Atteint d’une maladie à la vessie, ce fécond écrivain succomba à la suite d’une opération, qu’il supportait pour la seconde fois, avec un courage extraordinaire. Une gaieté inaltérable, une grande douceur dans ses manières, une extrême obligeance, étaient les traits distinctifs de son caractère.

 
 
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