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7 août 480 avant Jésus-Christ : combat des Thermopyles

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7 août 480 avant Jésus-Christ : combat des Thermopyles
Publié / Mis à jour le mardi 7 août 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 7 mn
 

Pendant que Xerxès continuait sa marche, il fut résolu dans la diète de l’Isthme, qu’un corps de troupes, sous la conduite de Léonidas, roi de Sparte, s’emparerait du passage des Thermopyles, situé entre la Thessalie et la Locride.

Léonidas, en apprenant le choix de la diète, prévit sa destinée, et s’y soumit avec cette grandeur d’âme qui caractérisait alors sa nation : il ne prit pour l’accompagner, que trois cents Spartiates qui l’égalaient en courage, et dont il connaissait les sentiments. Les Ephores lui ayant représenté qu’un si petit nombre de soldats ne pouvaient lui suffire : « Ils sont bien peu, répondit-il, pour arrêter l’ennemi ; mais ils ne sont que trop pour l’objet qu’ils se proposent. » « Et quel est donc cet objet ? » demandèrent les Ephores. « Notre devoir, répliqua-t-il, est de défendre le passage ; notre résolution, d’y périr. Trois cents victimes suffisent à l’honneur de Sparte. Elle serait perdue sans ressource, si elle me confiait tous ses guerriers : car je ne présume pas qu’un seul d’entre eux osât prendre la fuite. »

Quelques jours après, on vit à Lacédémone un spectacle qu’on ne peut se rappeler sans émotion. Les compagnons de Léonidas honorèrent d’avance son trépas et le leur, par un combat funèbre, auquel leurs pères et leurs mères assistèrent. Cette cérémonie achevée, ils sortirent de la ville, suivis de leurs parents et de leurs amis, dont ils reçurent les adieux éternels ; et ce fut là que la femme de Léonidas lui ayant demandé ses dernières volontés : « Je vous souhaite, lui dit-il, un époux digne de vous, et des enfants qui lui ressemblent. »

Léonidas pressait sa marche : il voulait par son exemple retenir dans le devoir plusieurs villes prêtes à se déclarer pour les Perses. Il passe par les terres des Thébains, dont la foi était suspecte, et qui lui donnèrent néanmoins quatre cents hommes avec lesquels il alla camper aux Thermopyles.

Bientôt arrivèrent successivement mille soldats de Tégée et de Mantinée, cent vingt d’Orchomène, mille des autres villes de l’Arcadie, quatre cents de Corinthe, deux cents de Phlionte, quatre-vingts de Mycènes, sept cents de Thespies, mille de la Phocide. La petite nation des Locriens se rendit au camp avec toutes ses forces. Ce détachement, qui montait à sept mille hommes environ, devait être suivi de l’armée des Grecs. Les Lacédémoniens étaient retenus chez eux par une fête ; les autres alliés se préparaient à la solennité des jeux olympiques ; les uns et les autres croyaient que Xerxès était encore loin des Thermopyles.

Ce pas est l’unique voie par laquelle une armée puisse pénétrer de la Thessalie dans la Locride, la Phocide, la Béotie, l’Attique et les régions voisines. Voici la description qu’en donne le jeune Anacharsis :

En partant de la Phocide pour se rendre dans la Thessalie, on passe par le petit pays des Locriens, et l’on arrive au bourg d’Alpénus, situé sur la mer. Comme il est à la tête du détroit, on l’a fortifié dans ces derniers temps. Le chemin n’offre d’abord que la largeur nécessaire pour le passage d’un charriot ; il se prolonge ensuite entre des marais que forment les eaux de la mer, et des rochers presque inaccessibles qui terminent la chaîne des montagnes connues sous le nom d’OEta.

A peine est-on sorti d’Alpénus, que l’on trouve à gauche une pierre consacrée à Hercule Mélanpyge ; et c’est là qu’aboutit un sentier qui conduit au haut de la montagne. J’en parlerai bientôt. Plus loin on traverse un courant d’eau chaude, qui a fait donner à cet endroit le nom de Thermopyles. Tout auprès est le bourg d’Anthéla ; on distingue dans la plaine qui l’entoure une petite colline et un temple de Cérès, où les Amphictyons tiennent tous les ans une de leurs assemblées.

Au sortir de la plaine, on trouve un chemin, ou plutôt une chaussée qui n’a que sept à huit pieds de large. Ce.point est à remarquer. Les Phocéens y construisirent autrefois ua mur, pour se garantir des incursions des Thessaliens. Après avoir passé le Phœnix, dont les eaux finissent par se mêler avec celles de l’Asopus, qui sort d’une vallée voisine, on rencontre un dernier défilé dont la largeur est d’un demi-plèthre. La voie s’élargit ensuite, jusqu’à la Trachinie, qui tire son nom de la ville de Trachis, et qui est habitée par les Maliens. Ce pays présente de grandes plaines arrosées par le Sperchius et par d’autres rivières.

Tout le détroit, depuis le défilé qui est au delà du Phœnix, peut avoir quarante-huit stades de long, sa largeur varie presque à chaque pas ; mais partout on a, d’un côté, des montagnes escarpées, et de l’autre, la mer ou des marais impénétrables ; le chemin est souvent détruit par des torrens, ou par des eaux stagnantes. Léonidas plaça son armée auprès d’Anlhéla, rétablit les murs des Phocéens, et jeta en avant quelques troupes pour en défendre les approches. Mais il ne suffisait pas de garder le passage qui est au pied de la montagne ; il existait sur la montagne même, un sentier qui commençait à la plaine de Trachis, et qui, après différens détours, aboutissait auprès du bourg d’Alpénus. Léonidas en confia la défense aux mille Phocéens qu’il avait avec lui, et qui allèrent se placer sur les hauteurs du Mont OEta.

Ces dispositions étaient à peine achevées, qu’on vit l’armée de Xercès se répandre dans la Trachinie, et couvrir la plaine d’un nombre infini de tentes. A cet aspect, les Crées délibérèrent sur le parti qu’ils avoient à prendre. La plupart des chefs proposaient de se retirer à l’Isthme : mais Léonidas ayant rejeté cet avis, on se contenta de faire partir des courriers pour presser le secours des villes voisines. Alors parut un cavalier perse envoyé par Xerxès pour reconnaître les ennemis.

Le poste des Grecs était composé de Spartiates : les uns s’exerçaient à la lutte ; les autres peignaient leur chevelure ; car leur premier soin, dans ces sortes de dangers, est de parer leur tête. Le cavalier eut le loisir de s’en approcher, de les compter, de se retirer, sans qu’on daignât prendre garde à lui. Comme le mur lui dérobait la vue du reste de l’armée, il ne rendit compte à Xerxès, que des trois cents hommes qu’il avait vus à l’entrée du défilé.

Le roi, étonné de la tranquillité des Lacédémoniens, attendit quelques jours pour leur laisser le temps de la réflexion. Le cinquième, il écrivit à Léonidas : « Si tu veux te soumettre, je te donnerai l’empire de la Grèce. » Léonidas répondit : « J’aime mieux mourir pour ma patrie que de l’asservir. » Une seconde lettre du roi ne contenait que ces mots : « Rends-moi tes armes. » Léonidas écrivit au-dessous : « Viens les prendre. »

Xerxès outré de colère fait marcher les Mèdes et les Cissiens, avec ordre de prendre ces hommes en vie, et de les lui amener sur-le-champ. Quelques soldats courent à Léonidas, et lui disent : « Les Perses sont près de nous. » Il répondit froidement : « Dites plutôt que nous sommes près d’eux. » Aussitôt il sort du retrancheraient avec l’élite de ses troupes, et donne le signal du combat. Les Mèdes s’avancent en fureur : leurs premiers rangs tombent percés de coups, ceux qui les remplacent éprouvent le même sort. Les Grecs pressés les uns contre les autres, et couverts de grands boucliers, présentent un front hérissé de longues piques ; de nouvelles troupes se succèdent vainement pour les rompre.

Après plusieurs attaques infructueuses, la terreur s’empare des Mèdes ; ils fuient, et sont relevés par le corps des dix mille Immortels que commandait Hydarnès. L’action devient alors plus meurtrière. La valeur était peut-être égale de part et d’autre ; mais les Grecs avaient pour eux l’avantage des lieux et la supériorité des armes : les piques des Perses étaient trop courtes, et leurs boucliers trop petits ; ils perdirent beaucoup de monde ; et Xerxès, témoin de leur fuite, s’élança, dit-on, plusieurs fois de son trône, et craignit pour son armée.

Le lendemain, le combat recommença, mais avec si peu de succès de la part des Perses, que Xerxès désespérait de forcer le passage. L’inquiétude et la honte agitaient son âme orgueilleuse et pusillanime, lorsqu’un habitant de ces cantons, nommé Epialtès, vint lui découvrir le sentier fatal par lequel on pouvait tourner les Grecs. Xerxès, transporté de joie, détacha aussitôt Hydarnès, avec le corps des Immortels. Epialtès leur sert de guide : ils partent au commencement de la nuit ; ils pénètrent le bois de chênes dont les flancs de ces montagnes sont couverts, et parviennent vers les lieux où Léonidas avait placé un détachement de son armée.

Hydarnès le prit pour un corps de Spartiates ; mais, rassuré par Epialtès qui reconnut les Phocéens, il se préparait au combat, lorsqu’il vit ces derniers, après une légère défense, se réfugier sur les hauteurs voisines. Les Perses continuèrent leur route. Pendantla nuit, Léonidas avait été instruit de leur projet par des transfuges échappés du camp de Xerxès ; et le lendemain matin il le fut de leur succès, par des sentinelles accourues du haut de la montagne. A cette terrible nouvelle, les chefs des Grecs s’assemblèrent. Comme les uns étaient d’avis de s’éloigner des Thermopyles, les autres d’y rester, Léonidas les conjura de se réserver pour des temps plus heureux, et déclara que, quant à lui et à ses compagnons, il ne leur était pas permis de quitter un poste que Sparte leur avait confié.

Le Thespiens protestèrent qu’ils n’abandonneraient point les Spartiates ; les quatre cents Thébains, soit degré, soit de force, prirent le même parti ; le reste de l’armée eut le temps de sortir du défilé. Cependant Léonidas se disposait à la plus hardie des entreprises. « Ce n’est point ici, dit-il à ses compagnons, que nous devons combattre : il faut marcher à la tente de Xerxès, l’immoler ou périr au milieu de son camp. »

es soldats ne répondirent que par des cris de joie. Il leur fait prendre on repas frugal, en ajoutant : « Nous en prendrons bientôt un autre chez Pluton. » Toutes ces paroles laissaient une impression profonde dans les esprits. Près d’attaquer l’ennemi, il est ému sur le sort de deux Spartiates, qui lui étaient unis par le sang et par l’amitié : il donne au premier une lettre, au second une commission secrète pour les magistrats de Lacédémorie. « Nous ne sommes pas ici, lui disent-il, pour porter des ordres, mais pour combattre. » Et sans attendre sa réponse, ils vont se placer dans les rangs qu’on leur avait assignés.

Au milieu, de la nuit, les Grecs, Léonidas à leur tête, sortent du défilé, avancent à pas redoublés dans la plaine, renversent les postes avancés, et pénètrent dans la tente de Xerxès, qui avait déjà pris la fuite ; ils entrent dans les tentes voisines, ils se répandent dans je camp, et se rassasient de carnage. La terreur qu’ils inspirent se reproduit à chaque pas, à chaque instant, avec des circonstances plus effrayantes. Des bruits sourds, des cris affreux, annoncent que les troupes d’Hydarnès sont détruites ; que toute l’armée le sera bientôt par les forces réunies de la Grèce. Les plus courageux des Perses ne pouvant entendre la voix de leurs généraux, ne sachant où porter leurs pas, où diriger leurs coups, se jetaient au hasard dans la mêlée, et périssaient par les mains les uns des autres, lorsque les premiers rayons du soleil offrirent à leurs yeux le petit nombre des vainqueurs.

Ils se forment aussitôt et attaquent les Grecs de toutes parts. Léonidas tombe sous une grêle de traits. L’honneur d’enlever son corps engage un combat terrible entre ses compagnons et les troupes les plus aguerries de l’armée persane. Deux frères de Xerxès, quantité de Perses, plusieurs Spartiates y perdirent la vie. A la fin les Grecs, quoique épuisés et affaibli par leurs perles, enlèvent leur général, repoussent quatre fois l’ennenii dans leur retraite ; et, après avoir gagné le défilé, franchissent le retranchement, et vont se placer sur la petite colline qui est au près d’Anthéla. Ils s’y défendirent encore quelques moments, et contre les troupes qui les suivaient, et contre celles qu’Hydarnès amenait de l’autre côté du détroit.

Le dévouement de Léonidas et de ses compagnons, produisit plus d’effet que la victoire la plus brillante : il apprit aux Grecs le secret de leurs forces, aux Perses celui de leur faiblesse. Xerxès, effrayé d’avoir une si grande quantité d’hommes, et si peu de soldats, ne le fut pas moins d’apprendre que la Grèce renfermait dans son sein une multitude de défenseurs aussi intrépides que les Thespiens, et huit mille Spartiates semblables à ceux qui venaient de périr. D’un autre côté, l’étonnement dont ces derniers remplirent les Grecs, se changea bientôt en un désir violent de les imiter. L’ambition de la gloire, l’amour de la patrie, toutes les vertus furent portées au plus haut degré, et les âmes à une élévation jusqu’alors inconnue. C’est là le temps des grandes choses ; et ce n’est pas celui qu’il faut choisir pour donner des fers à des peuples animés de si nobles sentiments.

 
 
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