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22 juillet 1802 : mort du physiologiste Marie-François-Xavier Bichat

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22 juillet 1802 : mort du physiologiste
Marie-François-Xavier Bichat
Publié / Mis à jour le lundi 19 juin 2017, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Marie-François-Xavier Bichat, l’un de ces hommes rares qui paraissent de temps en temps pour opérer la régénération des sciences et le perfectionnement des connaissances humaines, naquit à Thoirette (Jura) le 14 novembre 1771, et fut initié de bonne heure aux premiers éléments de l’art de guérir par son père, qui exerçait cette profession. Il débuta vers 1791, à Lyon, dans l’étude de l’anatomie, à laquelle il se livra avec une ardeur exemplaire, sous les auspices de Marc-Antoine Petit, que ses progrès rapides le mirent plus d’une fois à même de remplacer dans l’enseignement de cette science.

Forcé de fuir pour échapper aux massacres dont la ville de Lyon fut le théâtre, après le siège, il vint à Paris, et s’y attacha à Desault. L’illustre chirurgien, qui bientôt apprécia son mérite naissant, se fit aider par lui dans les opérations, dans les consultations, accepta le secours de sa plume, et lui voua la tendresse d’un père. Après la mort de son maître, il fit des cours sur l’anatomie, la physiologie, les maladies des os et les opérations chirurgicales ; puis, marchant à pas de géant dans la carrière où il ne devait briller qu’un instant, il publia son Traité des membranes, ses Recherches sur la vie et la mort et son Anatomie générale.

Marie-François-Xavier Bichat

Marie-François-Xavier Bichat

La France, retrouvant en lui Bordeu et Vicq d’Azyr, put croire alors que l’élève de son plus grand chirurgien ne tarderait pas à devenir le premier de ses médecins ; mais la mort impitoyable devait empêcher que cet espoir se réalisât. Nommé médecin de l’Hôtel-Dieu en 1800, Bichat voulut introduire dans la médecine pratique la même clarté et la même méthode, qu’il avait si heureusement mises en usage dans ses travaux physiologiques : il se proposait de réformer la pathologie, la thérapeutique, la matière médicale ; il aspirait à reconstruire l’édifice médical sur les bases inébranlables de l’anatomie physiologique et pathologique, lorsqu’une maladie violente vint mettre fin à son existence, que d’immenses travaux, les fatigues inséparables de l’enseignement, l’abus des plaisirs et surtout le séjour continuel dans les amphithéâtres de dissection, avaient rapidement minée.

Cette perte fut vivement et généralement sentie. « Bichat, écrivit Corvisart au premier Consul, vient de mourir, sur un champ de bataille qui compte aussi plus d’une victime : personne, en si peu de temps, n’a fait tant de choses et aussi bien. » Dix jours après, le Gouvernement décida que son nom serait inscrit à côté de celui de Desault, sur un monument élevé à l’Hôtel-Dieu en l’honneur de ces deux grands hommes.

La généralisation des faits est ce qui caractérise surtout le génie. Bichat a laissé un des plus beaux monuments connus en ce genre. Tous ses prédécesseurs avaient étudié les organes les uns après les autres, en les examinant, tantôt suivant l’ordre de leur situation respective, et tantôt d’après celui de leurs fonctions. Le premier, il classa les tissus organiques selon leur analogie de texture. Cette réalisation d’une des plus grandes vues de Bordeu lui assure l’honneur incontesté d’avoir créé l’anatomie générale.

Bichat porta son génie jusque dans les descriptions anatomiques, où personne mieux que lui n’a su joindre la clarté à la concision. Il débarrassa l’anatomie descriptive des fastidieux et inutiles détails dont Desault l’avait surchargée, et la ramena à la simplicité, dont elle n’avait été écartée que par suite d’une idée fausse, suivant laquelle on s’était cru permis de considérer chaque organe comme une figure géométrique à peu près régulière.

En voulant faire pour les fonctions des organes ce qu’il avait opéré pour leur structure, Bichat fut moins heureux, et paya tribut à la faiblesse humaine. Au lieu de s’attacher à rechercher les lois des actions organiques connues, il s’empara de l’hypothèse d’un principe vital existant par lui-même, qu’il supposait répandu, en proportions diverses, dans les différents tissus de l’organisme, et partit ensuite de cette idée mère pour attribuer aux tissus des propriétés, dont les unes étaient de véritables fonctions, et les autres des qualités douteuses.

On peut se demander si les idées fondamentales qu’il a répandues et développées dans ses ouvrages lui appartiennent toutes. « Oui, dit un de ses biographes, comme les idées non encore fécondées, que le génie arrache de l’oubli pour en tirer les plus vives lumières, et qu’il développe mieux que n’avait fait l’inventeur. Mères et filles les unes des autres, les idées s’engendrent réciproquement : elles appartiennent à celui qui les introduit et qui leur donne un état dans le monde savant. »

Ce grand homme a créé chez nous la physiologie expérimentale. C’est à l’exemple qu’il donna que sont dues toutes les recherches qui ont été faites depuis pour approfondir le mécanisme et le mode d’action des divers organes du corps. La grande idée développée par le génie de Bichat, celle de l’importance du rôle que chaque tissu joue dans l’état de santé et dans celui de maladie, a produit les plus beaux résultats. C’est à elle que nous sommes redevables des progrès que la médecine fit au début du XIXe du siècle. L’immortel ouvrage qui la contient ne vieillira jamais dans toutes ses parties, et si Bichat n’avait point eu de prédécesseurs, ce livre si lumineux et si profond le placerait, comme physiologiste, sur la même ligne qu’Hippocrate occupe comme médecin philosophe.

 
 
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