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21 juillet 1824 : mort de l’homme d’Etat Hercule de Serre

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21 juillet 1824 : mort de
l’homme d’Etat Hercule de Serre
Publié / Mis à jour le jeudi 19 juillet 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Un grand talent d’orateur et d’homme d’Etat, formé dans les fonctions de la magistrature, appliqué d’abord dans la sphère politique aux intérêts de la liberté, puis tout-à-coup tourné contre elle, voilà ce que, dans l’intervalle de peu d’années, Hercule de Serre devait montrer à la France ; voilà comment cet homme, déserteur de lui-même, devait conquérir et perdre l’une des popularités les plus hautes qu’un ministre puisse ambitionner.

Issu d’une famille honorable de Lorraine, jeune encore, de Serre émigra pour aller combattre avec les soldats de Condé. Rentré dans sa patrie à la faveur de l’amnistie de 1802, il vint habiter Metz, et se fit recevoir avocat. Possédant parfaitement la langue allemande, en 1811, il fut nommé premier président de la cour impériale de Hambourg : à la restauration, il obtint la présidence de la cour de Colmar, où, pendant les Cent Jours, il se signala par une inébranlable fermeté. Après le retour du roi, le département du Haut-Rhin le nomma son représentant. Réélu après l’ordonnance du 5 septembre 1816, il fut porté à la présidence de la Chambre en remplacement de Pasquier, nommé garde des sceaux. Il présida également la session de 1817. En 1818, le système de Decaze l’ayant emporté sur celui de Richelieu, les sceaux échurent à de Serre, qui les conserva même lorsque les deux systèmes eurent subi des chances toutes contraires.

Un éclat prodigieux environna les débuts du nouveau ministre. Défenseur énergique de cette loi des élections, que deux ans plus tard il devait contribuer à détruire, dénonciateur éloquent des terribles réactions du Midi, patron, sinon créateur, de la législation de la presse introduite par la loi de 1819, de Serre soutenait dans les détails de la chancellerie la gloire de ses travaux publics. Jamais la justice n’avait été ni plus indépendante, ni confiée à des mains plus habiles, ni par conséquent plus respectée.

Le changement s’annonça par un violent débat du ministre avec le côté gauche de la Chambre : il s’agissait d’une pétition tendant au rappel des bannis, et de Serre osa prononcer le mot jamais. Bientôt on agita dans le conseil la question relative à la loi des élections du 5 février 1817. Les membres du ministère qui ne voulurent pas consentir à la renverser se retirèrent, et de Serre resta. Déjà frappé de l’affection de poitrine qui le conduisit au tombeau, il déposa momentanément le fardeau des affaires pour aller prendre les eaux du Mont-d’Or et respirer l’air de Nice. A son retour, l’attentat du 13 février avait précipité Decaze, relevé de Richelieu, et avec lui toute la faction aristocratique.

De Serre rentra dans l’arène, mais pour combattre ses anciens amis, pour seconder ses anciens adversaires. On le vit avec étonnement, avec scandale, profaner d’éminentes facultés à des abjurations politiques, à des palinodies législatives. La loi d’élections tomba, et dans sa chute elle entraîna une renommée qui pouvait devenir immense. Enfin, la proposition d’une loi de censure pendant cinq années emporta le ministre lui-même, avec tous les hommes qui lui servaient d’entourage ou d’appui : de Richelieu disparut devant de Villèle.

Rendu à la vie privée, de Serre parut l’être à sa conscience. Une fois il parla en faveur du jury, qu’on voulait remplacer par les tribunaux correctionnels dans les procès de la presse. Le succès qu’il obtint alarma le pouvoir, qui le nomma ambassadeur à Naples. Une mission diplomatique à Vérone fut le seul incident remarquable de son séjour en Italie. Du reste, il était tellement déchu dans l’estime de ses concitoyens, qu’en 1824, à l’époque de la réélection septennale, il ne put pas même parvenir à l’honneur de la candidature.

Triste et souffrant, marqué de la réprobation dont les nations modernes stigmatisent ceux qui trompent leurs légitimes espérances, de Serre languit encore quelques jours. S’étant fait transporter dans une maison de campagne à Castellamare, il succomba enfin à la complication de ses maux physiques et à l’amertume de ses souffrances morales.

 
 
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