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15 juillet 1533 : pose de la première pierre de l'Hôtel de Ville de Paris

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15 juillet 1533 : pose de la première
pierre de l’Hôtel de Ville de Paris
(D’après « Paris depuis ses origines jusqu’à nos jours » (Tome 2) paru en 1888
et « Histoire de l’Hôtel de Ville de Paris suivi d’un essai
sur l’ancien gouvernement municipal de cette ville », paru en 1846)
Publié / Mis à jour le samedi 15 juillet 2023, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Au commencement du XVIe siècle, la vieille Maison aux Piliers, achetée par Étienne Marcel en juillet 1357 et qui constituait depuis lors le centre des institutions municipales de Paris, menaçait ruine, malgré d’incessantes réparations — de nombreux travaux d’entretien avaient été effectués à partir de 1470.

Elle devenait tout à fait insuffisante, malgré quelques tentatives d’agrandissement : en 1499, sous Louis XII, on construisit une galerie neuve dans la cour. La place manquait, surtout depuis que le Parloir, vers 1480, avait quitté la rue Saint-Leufroy et y était venu occuper quelques salles de l’Hôtel de Ville. Dès 1529, le prévôt des marchands, Gaillard Spifame, et les échevins, demandèrent au Gouverneur de Paris, Jean de la Barre, représenté par son lieutenant, Jean de la Ballue, seigneur de Goix, à acheter par voie d’expropriation la maison de François de la Barrière, contiguë à l’Hôtel de Ville.

La Maison aux Piliers était étranglée de tous côtés : devant, la place de Grève ; derrière, par l’église Saint-Jean ; au Nord, par l’Hôpital du Saint-Esprit ; au Sud, par la rue du Martroy. Une reconstruction complète s’imposait, et les circonstances semblaient favorables, et François Ier s’exprimera d’ailleurs ainsi peu après — lettres en date du 6 août 1534 — le début des travaux relatifs à l’Hôtel de Ville : « Intention et vouloir avons de faire la plus part de notre vye notre demeure et résidence dans ceste ville qui est aujourd’hui la plus fameuse, populeuse et louable cité, non seulement de notre royaulme, mais de toute la chrestienté, et où affluent ordinairement gens et estrangers de toutes nations ; aussi nous ne négligerons rien pour la mise à l’alignement de ses rues, pour la démolition de l’ancienne enceinte et des vieilles portes qui en obstruent un grand nombre, et surtout pour l’embellissement et la décoration d’icelle ».

Le 22 décembre 1532, le prévôt des marchands, Pierre Viole, et le Procureur de la Ville, Jean Benoise, se trouvaient au Louvre, « touchant le faict du bois de chauffage », quand le Gouverneur de Paris, Jean de la Barre, les emmena « en une tourelle près la garde robbe du Roy » où se trouvait Maître Dominique de Cortone — Maître Dominico Bernabei da Cortona dit Boccador, originaire de la petite ville de Cortone, en Toscane, près du lac de Pérouse, amené en France par François Ier —, qui leur présenta « le pourtraict du bastiment nouvel » que le roi lui avait commandé pour l’Hôtel de Ville.

Hôtel de Ville et place de Grève vers 1583, par Theodor Josef Hubert Hoffbauer

Hôtel de Ville et place de Grève vers 1583, par Theodor Josef Hubert Hoffbauer

Ce « pourtraict » ou plan, étendait la façade du nouvel édifice sur la place de Grève, en sautant hardiment, au moyen d’une arcade, par-dessus la rue du Martroy, au Sud — la rue du Martroy conduisait à l’église Saint-Jean ; de là le nom d’Arcade Saint-Jean donné à l’arcade du Sud qui servit de passage jusqu’à l’agrandissement de l’Hôtel de Ville, sous Louis-Philippe, en 1836 —, au moyen d’une autre arcade, par-dessus l’Hôpital du Saint-Esprit, au Nord. Il lui donnait, à l’Est, la plus grande profondeur possible, en ne laissant pour dégagement à l’église Saint-Jean qu’une étroite ruelle qui ne permettait plus de voir que la fine pointe du clocher.

Le 13 mai 1533, le Bureau de la Ville accepta tous les projets de Dominique de Cortone et, malgré l’absence du roi qui s’était rendu à Marseille pour conclure avec le pape le mariage du Dauphin et de la jeune Catherine de Médicis, on résolut de commencer immédiatement les travaux.

Le 15 juillet 1533, une cérémonie eut lieu en présence de tous les officiers municipaux et d’un immense concours de peuple, dont les acclamations se mêlaient aux détonations de l’artillerie. « Pendant que l’on faisoit l’assiette de cette pierre, dit le père du Breul, sonnoient les fiffres, tabourins, trompettes et clerons ; artillerie, cinquante hacquebutes à crocq de la ville, avec les hacquebutiers d’icelle ville qui sont en grand nombre. Et aussi sonnoient à carrillon les cloches de Saint-Jean en Grève, du Saint-Esprit et de Saint-Jacques de la Boucherie. Aussi au milieu de la Grève, il y avoit vin défoncé, tables dressées, pain, et vin pour donner à boire à tous venans, en criant par le menu peuple à haute voix : Vive le roy et messieurs de la ville. »

Maître Pierre Viole et les échevins Gervais Larcher, Jacques Boursier, Claude Daniel et Jean Barthélemy, ayant chacun à la main une truelle d’argent, mirent sur la pierre du sable et de la chaux, laissant à découvert une lame de cuivre sur laquelle étaient gravés au milieu les armes du roi, et aux deux côtés celles de la ville, avec cette inscription : « Facta fuerunt haec fundamenta anno Domini MDXXXIII die XV mensis julii, sub Francisco Primo Francorum rege christianissimo, et Petro Viole ejusdem regis consilliario, ace mercatorum hujusce civitatis parrhisiae praefecto, aedilibus, consulibus ac scabinis Gervaso Larcher, Jacobo Boursier, Claudio Daniel, et Joan Bartholomeo » (Ces fondations ont été jetées l’an du Seigneur, 1533, le 15e jour du mois de juillet, sous François Ier, roi de France, très chrétien, et sous Pierre Viole, conseiller dudit roy, et prévôt des marchands de cette ville de Paris ; étant échevin, conseiller et quartenier : Gervais Larcher, Jacques Boursier, Claude Daniel, et Jean Barthélemy.

Comme il arrive généralement au début des grandes entreprises, tout se déroula d’abord très rapidement, car, en juin 1534, les peintres et les sculpteurs travaillaient déjà à la décoration. En 1539, les bâtiments sur la ruelle Saint-Jean, l’aile sur la rue du Martroy, étaient achevés et couverts. Mais en 1541, faute d’argent, on renvoya la moitié des ouvriers, cinquante sur une centaine. Néanmoins le pavillon de l’arcade Saint-Jean était achevé sous Henri II, la grande salle du premier étage était prête en 1558, puisque Messieurs de la Ville y donnèrent au roi, pour fêter la prise de Calais, un grand festin.

Les luttes civiles et religieuses qui désolèrent Paris marquèrent un coup d’arrêt des travaux de l’Hôtel de Ville durant 46 ans. Nous verrons Henri IV les reprendre très activement. Mais la construction ne s’achèvera qu’en 1628. Le palais de l’Hôtel de Ville sera incendié le 24 mai 1871 durant la Commune de Paris, avant d’être reconstruit entre 1874 et 1882.

 
 
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