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8 juillet 1790 : mort d’Adam Smith, économiste écossais

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8 juillet 1790 : mort d’Adam Smith,
économiste écossais
Publié / Mis à jour le dimanche 8 juillet 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Le titre d’économiste convient moins à ce philosophe célèbre que celui de créateur de l’économie. Né le 5 juin 1723, à Kirkaldy en Ecosse, Adam Smith perdit son père quelques mois après sa naissance. A l’âge de trois ans, enlevé par une troupe de vagabonds, bientôt arraché de leurs mains, il commença ses études dans une école de sa ville natale, d’où il passa successivement à l’université de Glasgow, et au collège de Baliol à Oxford. Trop faible de corps pour se livrer aux amusements de son âge, le jeune Smith fortifiait son esprit par une étude constante : les mathématiques et la philosophie naturelle l’attachaient surtout, sans le détourner des belles-lettres.

Revenu d’Oxford à Glasgow, les leçons du professeur Hutcheson contribuèrent à déterminer sa vocation. Sa mère le destinait à l’état ecclésiastique ; Adam Smith reconnut qu’il n’y était point propre, et s’essaya dans la carrière de l’enseignement. Dès l’année 1748, il donnait à Edimbourg des leçons de rhétorique et de belles-lettres en 1751, il fut nommé professeur de logique à l’université de Glasgow ; et, l’année suivante, il obtint dans la même université la chaire de philosophie morale. Des cahiers, qu’Adam Smith rédigea dans son double professorat, sortirent les deux grands ouvrages sur lesquels se fonde sa renommée : Théorie des sentiments moraux, qui parut en 1759 ; les Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, publiées en 1776.

Vers la fin de l’année 1763, Adam Smith s’était démis de sa place de professeur, pour accompagner le duc de Buccleugh sur le continent. C’est ainsi qu’il visita les principales villes de France et Genève : ensuite il passa dix années dans sa retraite de Kirkaldy, occupé à réunir les matériaux recueillis dans ses lectures et dans ses voyages. Deux ans après la publication de son chef-d’œuvre, le duc de Buccleugh obtint pour lui l’emploi de commissaire des douanes en Ecosse, et les douze dernières années de sa vie s’écoulèrent à Edimbourg, dans la jouissance d’une fortune très supérieure à ses besoins. Les infirmités d’une vieillesse précoce le surprirent au milieu de travaux importants, dont, à son heure dernière, il ordonna d’anéantir les traces, n’exceptant de la sentence que quelques essais détachés.

Toujours absorbé par ses méditations, Smith était déplacé dans le commerce de la vie : Addison et La Bruyère auraient pu, d’après son exemple, enrichir le chapitre des distractions. Mais cette préoccupation, nuisible à l’homme du monde, ne l’était nullement au professeur. Parlant avec une éloquence simple et facile, Smith communiquait à ses auditeurs le vif sentiment d’intérêt scientif1que, dont il était lui-même dominé.

Comme métaphysicien, Adam Smith occupe une place distinguée, mais non supérieure. Comme économiste, pour bien apprécier son mérite, il faut consulter l’un de ses meilleurs disciples, Say, qui a transplanté chez nous sa doctrine en la perfectionnant : « En 1776, dit-il, Adam Smith, sorti de cette école écossaise qui a donné tant de littérateurs, d’historiens, de philosophes et de savants du premier ordre, publia son livre intitulé Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations. Il démontra que la richesse était la valeur échangeable des choses ; qu’on était d’autant plus riche qu’on avait plus de choses qui eussent de la valeur, et que, comme la valeur pouvait être donnée, ajoutée à une matière, la richesse pouvait se créer, se fixer dans des choses auparavant dépourvues de valeur, s’y conserver, s’accumuler, se détruire.

« Cherchant ce qui donne aux choses cette valeur, il trouve que c’est le travail de l’homme qu’il aurait dû appeler industrie, parce que le mot industrie embrasse des parties que le mot travail n’embrasse pas. Il tire de cette démonstration féconde des conséquences multipliées et importantes sur les causes qui, nuisant au déeloppement des facultés productives du travail, nuisent à la multiplication des richesses et comme ce sont des démonstrations rigoureuses d’un principe incontestable, elles n’ont été attaquées que par des personnes trop légères pour avoir bien conçu le principe, ou par des esprits naturellement faux, et-par conséquent incapables de saisir la liaison et le rapport de deux idées. Lorsqu’on lit Smith comme il mérite d’être lu, on s’aperçoit qu’il n’y avait pas avant lui d’économie politique...

« Avant Smith, on avait avancé plusieurs fois des principes très vrais : il a montré le premier pourquoi ils étaient vrais. Il a fait plus : il a donné la vraie méthode de signaler les erreurs ; il a appliqué à l’économie politique la nouvelle manière de traiter les sciences, en ne recherchant pas ses principes abstractivement, mais en remontant des faits les plus constamment observés aux causes que découvre le raisonnement rigoureux et non de simples présomptions. De ce qu’un fait peut avoir telle cause, l’esprit de système conclut la cause : l’esprit d’analyse veut savoir pourquoi telle cause a produit cet effet, et s’assure qu’il n’a pu être produit par aucune autre cause. L’ouvrage de Smith est une suite de démonstrations qui ont élevé plusieurs propositions au rang de principes incontestables, et en ont plongé un bien plus grand nombre dans ce gouffre où les systèmes, les idées vagues, les imaginations extravagantes se dé » battent un certain temps avant de s’engloutir pour toujours. »

Après avoir montré rapidement les progrès que l’économie politique doit à Smith, Say indique les points sur lesquels il a erré, ceux qu’il a laissés à éclaircir. Corriger ces erreurs, lever ces obscurités, telle est la tâche que le professeur français a remplie : son ouvrage forme un tout indivisible avec celui du professeur écossais.

 
 
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