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Avion à vapeur de l'ingénieur Huettner en 1934. Dépendance énergétique, pétrole. Moteur à l'huile lourde, chaudière à vapeur tournante

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Inventions, Découvertes
Inventions et découvertes dans les domaines des sciences et des arts. Origine des travaux de recherche ou des trouvailles fortuites.
Avion à vapeur (Un) mis au point
par l’ingénieur Huettner en 1934 ?
(D’après « Le Monde illustré », paru en décembre 1934
et « Daily Telegraph », paru en avril 1934)
Publié / Mis à jour le lundi 5 août 2013, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
En 1934, plusieurs journaux se firent l’écho d’un projet d’avion à vapeur mis au point par un ingénieur allemand, possédant une très grande autonomie et caractérisé par une faible consommation d’huile lourde, permettant de contourner la dangerosité du transport de grandes quantités de carburant et de s’affranchir de la dépendance énergétique vis-à-vis des pays possédant les ressources pétrolières

En 1895, l’avion était inconnu. Les hommes étaient habitués à 18 heures de chemin de fer pour aller à Berlin et à 45 jours de mer pour atteindre le Chine et le Japon, rapporte Le Monde illustré. En 40 ans, le monde et les communications ont été complètement transformés.

Il semblerait que l’aviation soit parvenue, en un tiers de siècle, à un degré de perfection tel qu’aucune amélioration de principe puisse lui être apportée. Bien entendu, l’on conçoit que des détails ingénieux remplacent des systèmes périmés, que le confort, la sécurité des voyageurs soient augmentés par tel modèle de siège ou de parachute individuel ou collectif, l’on admet même qu’un jour le pilote pourra être supprimé et remplacé par de mystérieuses ondes venues d’un poste central, à terre, mais l’on accepte difficilement qu’une révolution complète se produise, qui fasse que l’aviation de 1950 ne sera pas l’aviation de 1934.

L'ingénieur Huettner, dans son laboratoire, procède à des essais de son nouveau moteur

L’ingénieur Huettner, dans son laboratoire, procède
à des essais de son nouveau moteur

En particulier, il ne semblerait pas possible que l’on puisse apporter des modifications importantes à l’organe essentiel de l’avion : le moteur. Il ne faut pas perdre de vue que l’avion est né parce que les dernières années du XIXe siècle ont fait à l’homme moderne un don aussi génial, aussi prodigieux, que le feu que Prométhée vola au ciel pour le donner à l’homme des légendes grecques : le moteur à essence.

Auparavant, la force de la vapeur d’eau avait pu être domestiquée et cette invention avait permis les grands navires et les chemins de fer. Mais, pour être utilisée, la vapeur d’eau exige un matériel des plus lourds et un personnel souvent nombreux. Que l’on songe à l’entretien, au mécanisme d’une locomotive, à la préparation nécessaire pour la mettre en marche, et l’on s’apercevra combien cette puissance de la vapeur est indocile, quelquefois dangereuse, et demande surtout, pour être mise en œuvre, un matériel lourd et incommode.

Or, dans l’avion tout est sveltesse, légèreté. Le poids, voilà l’ennemi, disaient déjà les premiers constructeurs, et le triomphe du plus lourd que l’air est paradoxalement dû à son extrême et judicieuse légèreté. Les métaux les plus légers, comme l’aluminium, et son corollaire, le duralumin, ont exclusivement droit de cité dans les usines d’aviation.

Le moteur seul est en acier, et encore, comme cet acier est travaillé, évidé, dentelé de façon à n’être qu’une mince enveloppe autour des chambres d’explosion, l’on arrive ainsi à obtenir des engins d’un poids relativement minime qui peuvent développer de formidables puissances.

Mais il est regrettable que cette diminution de poids, si nécessaire, on ne la puisse obtenir qu’avec les moteurs à essence. Ceci, pour bien des raisons. D’abord, parce que l’essence est infiniment coûteuse, ensuite parce qu’elle est inflammable ; en troisième lieu, enfin, parce qu’elle fait dépendre l’aviation française de champs de pétrole roumains, irakiens, ou américains. La guerre prochaine sera à qui s’assurera les champs de pétrole, sans quoi tout déplacement rapide par air ou par terre, sera interdit.

Cependant, d’Allemagne parvient la nouvelle qu’un ingénieur des chemins de fer aurait découvert un système ingénieux ; d’après cet inventeur, l’on pourrait désormais équiper les gros avions de transport à l’aide de moteurs à vapeur fonctionnant à turbine. Une sorte de moteur perfectionné permettrait d’utiliser la force d’expansion de la vapeur, grâce à une turbine de principe identique à celui des grands paquebots.

Cette turbine, à son tour, actionnerait l’hélice, soit directement, soit par l’intermédiaire de pignons, grâce auxquels la vitesse de rotation de l’hélice pourrait être modifiée. M. Huettner (c’est le nom de l’inventeur), fonde sur son avion les plus audacieux espoirs. C’est ainsi qu’il pense que son appareil atteindra au départ une vitesse de 380 kilomètres à l’heure, qu’il pourra monter à 9 000 mètres et qu’après une demi-heure de vol, sa vitesse pourra dépasser 420 kilomètres à l’heure.

Par suite de la combustion lente de l’huile lourde une faible réserve de combustible suffira pour de très grands voyages, et c’est ainsi que M. Huettner espère que son avion à vapeur pourra aller d’une seule traite de Berlin au Japon et peut-être même à San Francisco, sans escale. Seul, l’avenir dira si M. Huettner a raison, concluait le journaliste du Monde illustré.

Quelques mois auparavant, en avril 1934, le Daily Telegraph consacrait également un article à l’invention supposée de Huettner en ces termes : « On dispose maintenant d’informations concernant l’avion à vapeur construit secrètement dans les environs de Berlin depuis plusieurs mois. L’inventeur est l’Ingénieur en chef Herr Huettner, de la Klingenberg Electricity Works. La machine n’est pas encore terminée mais les plans, d’après le Berliner Tageblatt, ont été soumis à des experts et reconnus théoriquement fiables.

« Les moindres détails sont prévus et les performances suivantes sont attendues : Autonomie de 60 à 70 heures de vol continu ; vitesse comprises entre 425 et 480 km par heure. En pratique un vol non-stop jusqu’au Japon, Capetown, San Francisco, Rio de Janeiro ou Singapour devient possible, sur plus du tiers de la circonférence du globe. Le secret de cette annonce résiderait dans le fait que Herr Huettner aurait su résoudre le problème du rapport poids-puissance.

« Sa solution consiste en une chaudière tournante couplée à une turbine à vapeur. Si la solution s’avère satisfaisante, le système pourrait être appliqué aux automobiles. Le combustible utilisé est de l’huile de pétrole et, compte tenu de la grande puissance développée, Herr Huettner a adopté deux hélices contrarotatives. En mars dernier le correspondant du Daily Telegraph à Prague rapporte qu’un article du journal Tchèque Prager Tagblattsur ce sujet a entraîné l’arrestation de son correspondant à Berlin ».

 
 
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