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Bassette : jeu de cartes introduit en 1674 en France. Qualifié de fléau par Fontenelle, interdit par Louis XIV

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Anecdotes insolites
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Bassette (La) : jeu de cartes qualifié
de maudit par Fontenelle
(D’après « Histoire anecdotique et psychologique des
jeux de cartes, dés, échecs », paru en 1919)
Publié / Mis à jour le lundi 17 février 2014, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Présentant beaucoup d’analogies avec le pharaon et le lansquenet, le terrible jeu de Bassette, qui fit tant de victimes en France, fut l’invention de l’Italien Bassetti, et introduit vers 1674 à la cour par Justiniani, ambassadeur de la République de Venise en France

Il se jouait entre un banquier et plusieurs pontes, quatre en général, avec deux jeux de cartes entiers, l’un pour ceux-ci, l’autre pour le banquier. Chaque ponte prend treize cartes, désignées sous le nom de livre, et en abat une ou plusieurs sur lesquelles il couche son enjeu.

Le banquier bat son jeu, tire les cartes deux par deux, les pose à découvert sur le tapis, la première carte étant pour lui, la seconde pour les pontes. Si la première est semblable à une des cartes couchées, le banquier gagne ce qui s’y trouve placé ; si la seconde carte est semblable, il paye. Quand il fait un doublé, c’est-à-dire quand il amène deux cartes semblables, deux as, deux rois, il gagne les mises sur les cartes ainsi arrivées en double. La Bassette, ayant été proscrite par Louis XIV, fut remplacée par la Barbacolle, puis par le Pour-et-Contre : le nom seul avait changé.

Le marquis de la Fare, après avoir adoré Mme de la Sablière, et avoir été adoré d’elle, se refroidit ; et savez-vous la cause ? Mme de Sévigné va vous édifier :

« ... C’est la bassette ; l’eussiez-vous cru ? C’est sous ce nom que l’infidélité s’est déclarée ; c’est par cette prostituée de bassette qu’il a quitté cette religieuse adoration. Le moment était venu que cette passion devait cesser et passer même à un autre objet : croirait-on que ce fût un chemin pour le salut de quelqu’un que la bassette ? Oh ! c’est bien dit ; il y a cinq cent mille routes où il est attaché.

« Elle regarda d’abord cette distraction, cette désertion, elle examina les mauvaises excuses, les raisons peu sincères, les prétextes, les justifications embarrassées, les conversations peu naturelles, les impatiences de sortir de chez elle, les voyages à Saint-Germain où il jouait, les ennuis, les ne savoir plus que dire.

« Enfin quand elle eut bien observé cette éclipse qui se faisait, et le corps étranger qui cachait peu à peu tout cet amour si brillant, elle prend sa résolution... Sans querelle, sans reproche, sans éclat, sans le chasser, sans éclaircissement, sans vouloir le confondre, elle s’est éclipsée elle-même ;... (et se retire aux Incurables). Ainsi tout sert et tout est mis en œuvre par ce grand ouvrier qui fait toujours infailliblement tout ce qu’il lui plaît. »

« Cette maudite bassette, écrit Fontenelle, est venue pour dépeupler l’empire d’amour, et c’est le plus grand fléau que la colère du ciel pût envoyer. On peut appeler ce jeu-là l’art de vieillir en peu de temps. » Sauveur dressa une table de probabilités qui prétendait prouver qu’il y a dans le jeu des coups plus avantageux les uns que les autres. Et le public de s’imaginer que cette table enseignait les moyens de jouer à coup sûr, et la bassette d’exercer de nouveaux ravages en raison directe du nombre toujours croissant des pontes.

Mme de Sévigné parle d’une certaine dame très bizarre qui, jouant à la bassette, dit à son voisin : « Si je perds, je dirai de moi la plus grande infamie. » Elle perdit, et, pour tenir sa parole, elle confessa à la compagnie qu’elle avait pris, le matin même, par avarice, un lavement qu’on lui avait apporté la veille, ne voulant point avoir à faire une dépense inutile.

 
 
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