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Bonbons du jour de l'an. Confiseurs et sucreries politiques, historiques, littéraires. Premier jour de l'année

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Anecdotes insolites
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Le Jour de l’An et les bonbons
politiques, historiques ou littéraires
(D’après « Revue encyclopédique », paru en 1892)
Publié / Mis à jour le vendredi 1er janvier 2016, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Le premier jour de l’année était jadis l’occasion d’offrir et de découvrir les derniers bonbons à la mode, les confiseurs rivalisant d’ingéniosité pour séduire le consommateur friand de sucrerie, leur esprit créatif confectionnant le bonbon politique, historique ou encore littéraire, des dragées à la Marie-Thérèse au Turenne mourant une épée de pain d’épices à la main

Comme de simples articles de Paris, comme les modes, comme les ameublements, les bonbons suivent le goût et les idées du jour, écrit un chroniqueur de la Revue encyclopédique en 1892. Ils ont affecté jadis la forme éolienne, ils ont été en losanges, il y a même eu des bonbons aériens. En 1798, un confiseur, popularisant les noms des jolies sucrées, annonçait des « bonbons Angélina », des « bonbons Lodoïska », des « bonbons Théodora » ; en 1803, toutes les sucreries seront à la comète.

Plus tard, les bonbons revêtiront des formes guerrières ou prendront des noms politiques. Sous le premier Empire, les boutiques des confiseurs se remplissent de canons de sucre, de shakos et de bonnets fourrés, de pistaches à la bombe, de dragées à la Wagram, de papillotes à l’Austerlitz. Sous la Restauration, des emblèmes monarchiques, des « Vive le Roy » en lettres roses, bleues, vertes, courent sur les crèmes et les fondants.

Confiseries de la nouvelle année

Confiseries de la nouvelle année

Voici, d’après les auteurs du Tableau du premier jour de l’an (Cuisin et Blanchard), plaquette rarissime, les bonbons à la mode au 1er janvier 1816 : dragées à la Marie-Thérèse, pistaches à la Duchesse d’Angoulême, sucres de pomme à la Marie-Antoinette, à l’Héroïne de Bordeaux, adoucissants à la Louis XVIII, jus de réglisse à la Royale, pastilles d’absinthe à la Napoléonide, cornets ambrés à la Paix, sucre d’olive délicieux à la Gabrielle pour les agitations, fondants à la Vénus de Médicis, croquignoles au Retour des Lis, vaisseaux de gelée de prunes à la Jean Bart, pâte de guimauve à la Russe, pêches glacées à l’ours Martin, au cerf Coco. Citons encore des pilules pectorales à la ci-devant Jeune-Homme, amandes douces à la d’Orléans, pastilles à la Mélodrame pour les vomissements, bougies imitées en beau sucre diamanté à la Bobèche, beignets de pomme au boulevard de Gand.

Et ce n’est pas tout. Parés de leurs grands costumes, pétris en pâte coloriée, tous les auteurs des actualités théâtrales, Les Deux Magots, Le Nouveau Seigneur, Cendrillon, Saint-Vincent de Paul, Les Deux Edmon (sic), Manlius, offraient, pêle-mêle dans une corbeille, la bigarrure la plus attrayante. Othello figurait en caramel aux côtés de La Famille des Innocents, modelée en plâtre peint. Politiques, historiques, littéraires, les illustrations n’étaient pas oubliées dans ce tutti-frutti de l’architecture confiturière.

Ici, Voltaire en sucre première qualité ; là, Fréron en biscuit de Savoie ; Turenne, sur un piédestal de pralines, mourant une épée de pain d’épices à la main, frappé d’un boulet de sucre candi. Et placé avec pompe dans la boutique du Grand Monarque (un des confiseurs à la mode), Henri IV faisait son entrée solennelle dans Paris, parcourant une route semée de fleurs de lis ; les mains tendues vers lui, la multitude était tout sucre.

Aujourd’hui, l’énumération serait peut-être moins nombreuse, mais à coup sûr aussi caractéristique. D’abord, comme dans les jouets, c’est la Russie et le cygne de Lohengrin, puis Miss Helyett roulant son panier, puis encore le lièvre vélocipédiste, tout prêt à fendre l’air et narguant le premier prix. A côté des sacs russes aux polychromies si variées, voici un nouveau venu, le sac Empire, profitant de l’engouement actuel pour le style Empire, et pêle-mêle, l’écran Watteau, la corbeille Marie-Antoinette, le porte-musique en satin ciel, les coffrets japonais montés sur dentelle de bois de fer, les enveloppes-opéra en soie brochée, enfin, les sacs Jeanne d’Arc, avec médaillons patriotiques ou romanesques.

Bref, les sucreries se nichent partout, dans mille fantaisies fleuries, enrubannées, pompadourées ; comme jadis, les confiseurs sont des dynasties, mais les bonbons ne prennent presque plus jamais les noms des actualités des lettres ou de la politique.

 
 
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