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2 janvier 1492 : fin de la domination des Musulmans en Espagne par la prise de Grenade.

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2 janvier 1492 : fin de la domination des Musulmans en Espagne par la prise de Grenade.
Publié / Mis à jour le mercredi 11 novembre 2009, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

La péninsule Ibérique ne fit pas toujours partie de l’Europe, et fut longtemps unie à l’Afrique (nous l’avons prouvé dans notre Résume de géographie sur cette partie du monde). Une grande révolution de la nature, en ouvrant le détroit de Gibraltar, rompit les montagnes par lesquelles la Bétique s’unissait à l’Atlas : l’antiquité fit de cet événement l’un des travaux d’Hercule. De là cette Sorte de sympathie qui exista entre les Espagnols primitifs et les peuples atlantes, tant que la différence des croyances religieuses ne les rendit pas d’implacables ennemis. Les témoignages de l’histoire, lorsqu’on l’étudié en s’affranchissant de tout préjugé, nous apprennent que les conquérants venus d’Afrique furent généralement bien reçus des Espagnols de tous les temps, tandis que ceux qui vinrent d’Europe eurent toujours beaucoup de peine à s’ établir. On ne nous dit point que les Phéniciens aient dû prendre possession du sol par les armes : ce n’est que lorsque les Romains voulurent avoir part aux richesses de l’Hespérie, que les Carthaginois furent obligés de combattre ceux des naturels qu’avaient séduits ou conquis les Romains. Ils trouvèrent au contraire des auxiliaires dans ces peuples de l’Ibérie que ne purent soumettre entièrement les vainqueurs du monde connu après deux cents ans de combat Un siècle d’invasions successives et continuelles fut nécessaire aux peuples du nord pour établir leur domination dans le pays sur les ruines de la puissance romaine ; mais quand les Maures, appelés par le comte Julien et par l’évêque Opas, vinrent débarquer en Espagne, la seule bataille de Xérès (voyez 17 Juillet 712) leur livra tout le pays. Le tyran Goth disparut ; et à peine six mois s’étaient écoulés depuis la chute dé don Rodrigue, lorsque la reine, sa femme, épousa dans Tolède le général musulman, en signe d’alliante entre les deux nations. Les conquérants respectèrent la religion du pays ; aussi les vit-on prendre en quelque sorte racine sur un sol analogue au leur, et le temps de leur empire est le plus brillant et le plus beau des fastes de l’Espagne. Il ne fallut rien moins que les dissensions qui s’élevèrent parmi eux, et plus de sept cents ans de guerres terribles, pour abattre la puissance qu’avait élevée un seul combat livré sur les bords du Guadalète.

Quelques chrétiens réfugiés dans les montagnes des Asturies furent le premier ferment de la tempête qui s’éleva contre les dominateurs africains, et ce n’est pas au nom de l’affranchissement (de la patrie qu’ils prirent les armes, mais au nom du Christ et de la Vierge, sous l’invocation de l’apôtre saint Jacques, qui combattait à leur tête, comme l’avaient fait Castor et Pollux chez les Romains. Les guerres entre les Espagnols et les Africains furent uniquement des guerres de religion : elles représentent dans l’histoire de la Péninsule la période de l’histoire de France, qui s’étend depuis les persécutions et les grillades de François Ier jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes, où les protestons furent vaincus et proscrits, comme l’avaient été les Arabes de Grenade. Cette comparaison n’a rien de choquant pour les victimes du fanatisme de Louis XIV. Comme les Réformés de France, les Mahométans d’Andalousie composaient la partie la plus industrieuse de la nation : ils cultivaient les sciences ; leur probité les faisait estimer de leurs ennemis mêmes ; ils faisaient valoir des terres que les chrétiens ont laissées incultes toutes les ibis que des couvents ne s’en sont pas emparés. Ils eussent payé au fisc des contributions considérables : l’Inquisition aima mieux les faire chasser ou les brûler, dès qu’ils eurent déposé leurs armes.

Lorsque Ferdinand, roi d’Aragon, et son épouse, dona Isabelle, reine de Castille, eurent poussé leurs conquêtes jusqu’au cœur de l’Andalousie, et que Grenade, avec les montagnes nommées Alpujaras, devint le dernier boulevard des Maures, les dissensions intestines régnaient parmi ces derniers : des tribus, à la tète desquelles marchaient celles des Zégris et des Abencerrages, se faisaient une sorte de guerre civile, et le prince Boabdil, leur chef commun, était un enfant incapable, appelé par les écrivains espagnols el rey chico (le petit roi). On peut douter que, sans de telles causes de dissolution, l’empire du Croissant se fût si tôt anéanti ; l’opiniâtreté de la reine catholique sut, au reste, mettre à profit ces dissensions. Il est certain que Ferdinand songeait à renvoyer à un autre temps l’attaque définitive de Grenade, lorsque sa femme jura qu’elle n’en abandonnerait pas le siège. En attendant les secours qu’elle appelait de toutes parts, elle fit retrancher et ceindre de murailles son camp disposé au milieu de la plaine appelée la Pega, et ce camp fortifié est devenu une petite ville, qui existe encore sous le nom de Santa-Fé. Au nombre des preuves de persévérance qu’Isabelle donna en cette occasion, on ne doit pas omettre celle d’où vient la nuance fauve ou jaunâtre qui porte le nom de cette princesse. La reine fit vœu de ne point changer de linge que la ville ne fût tombée en son pouvoir. La couleur qu’avait acquise une chemise portée durant plusieurs mois devint fort à la mode, et ne manqua par d’être adoptée avec enthousiasme par tous les courtisans.

Selon la coutume des conquérants, qui font des ponts d’or aux vaincus dont ils redoutent encore les forces, Ferdinand et Isabelle promirent aux sujets du rey chico, devenus les leurs, liberté, tolérance, et toutes sortes d’avantages : rien ne devait être changé dans leur sort, et Boabdil fut d’abord assez bien traité ; mais lorsqu’on n’eut plus rien à redouter des Maures, ces malheureux furent tourmentés avec une incroyable barbarie : Boabdil se vit même bientôt contraint de pourvoir à sa sûreté par une fuite précipitée. On montre encore aux racines des montagnes de Grenade un sommet appelé el suspiro del Moro (le soupir du Maure), parce que cet infortuné prince, fondant en larmes, s’y arrêta pour jeter un dernier regard sur le beau royaume qu’il n’avait pas su défendre.

 
 
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