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Autorisation appellation absinthe. Revanche de la fée verte

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L’Histoire éclaire l’Actu
L’actualité au prisme de l’Histoire, ou quand l’Histoire éclaire l’actualité. Regard historique sur les événements faisant l’actu
Absinthe (L’) remise à flots
ou la revanche de la fée verte
(D’après « L’Année scientifique et industrielle », paru en 1862)
Publié / Mis à jour le samedi 18 décembre 2010, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Le 15 décembre 2010, le Parlement abrogeait la loi du 16 mars 1915 qui interdisait aux producteurs français d’utiliser l’étiquette « absinthe » et leur imposait d’accoler sur leur produits « boisson spiritueuse aux plantes d’absinthe ». En 1862, L’Année scientifique et industrielle relatait les méfaits de l’absinthe et se faisait déjà l’écho d’une demande d’interdiction 50 ans avant sa mise en œuvre effective.

Si le consommateur d’absinthe qui fait de cette boisson un usage habituel n’est pas forcément voué à une fin terrible, on peut affirmer qu’il est menacé d’une déchéance morale aussi désastreuse que les désordres physiques, car elle s’adresse à la meilleure partie de l’homme, à son intelligence, à son cœur, à sa volonté. Chez le buveur habituel de cette liqueur, l’intelligence s’affaisse et fait place à l’hébétude ; un égoïsme brutal remplace de justes affections ; sa volonté est maîtrisée par un irrésistible entraînement vers les dégradantes satisfactions de l’ivresse. L’homme qui se distinguait naguère par de brillantes facultés intellectuelles perd cette intelligence qui faisait sa force, et dont la possession intégrale était la condition de son existence et de celle de sa famille ; l’artisan boit dans la coupe de l’absinthe le poison qui doit le rendre impropre à gagner le pain de sa femme et de ses enfants , pendant qu’il délaisse son foyer pour le cabaret, la misère s’assied à la place qu’il abandonne. « Il faut plus d’argent, a dit Franklin, pour nourrir un vice que pour élever trois enfants ».


Absinthe Blanche

Pour arrêter les ravages qu’exerce autour de nous cette dangereuse liqueur, que faut-il faire ? Le temps est passé où, à Sparte, on enivrait des esclaves pour inspirer aux citoyens et aux enfants le dégoût de l’ivresse. D’un autre côté, une interdiction administrative serait certainement impuissante pour arrêter dans le public les progrès de ce fléau de notre époque. Le seul recours qui reste ici, c’est de multiplier les leçons et les conseils de l’hygiène populaire. Que le public soit bien prévenu des dangers aux-quels il s’expose ; que l’ouvrier puisse entendre souvent des voix amies et prudentes qui l’avertissent du danger et l’aident à l’écarter. C’est là un devoir que tout homme éclairé est appelé à remplir dans la mesure de ses forces. Et quel bonheur n’apporte pas l’accomplissement de ce devoir !

Angelot buvant de l'absinthe dans un verre

Angelot buvant de l’absinthe dans un verre

Quelques réflexions faites par le journal l’Akhbar sur le sujet qui vient de nous occuper ne seront pas lues sans intérêt : « On s’est ému avec raison des progrès de ce fléau, et le Sénat, dans sa dernière session, a été saisi d’une demande à fin d’interdiction de l’absinthe en France, produit qui contient les quantités alcooliques au titre le plus élevé, 70 à 72 degrés, et que l’on accuse, avec quelque raison, d’exercer l’influence la plus funeste sur l’organisme humain. Cette pétition a été prise en considération par le Sénat, et renvoyée à l’examen du ministre de l’intérieur.

« Aussitôt grand émoi parmi les partisans de ce breuvage et dans le monde industriel qui s’occupe tout spécialement de sa fabrication ; il semblait que déjà l’interdiction était décrétée ; on déplorait que les populations n’eussent plus le droit de s’empoisonner. Chacun sait que l’absinthe tue les plus robustes constitutions, énerve les plus mâles courages ; mais n’importe ; quand une fois on a porté à ses lèvres la coupe empoisonnée, on veut l’y porter encore jusqu’à ce qu’un tremblement nerveux saisisse la main coupable et lui ôte la possibilité de continuer ses fonctions meurtrières. On guérit de tout, excepté de la maladie de l’absinthe, dit la Feuille commerciale de Cette, qui répète que ce breuvage a tué en Afrique plus de soldats que les balles d’Abd-el-Kader. Aussi, dit-elle encore, c’est rendre un grand service à l’humanité que d’en interdire l’usage, si c’est possible.

« Quelques journaux se sont demandé si le pouvoir avait le droit d’interdire l’usage de l’absinthe ; nous le croyons et nous affirmons même que c’est pour lui un devoir en présence des ravages que cause cette liqueur : ravages qui proviennent non seulement des quantités alcooliques, mais des ingrédients qui entrent dans sa composition ou sa couleur, et qui en font trop souvent une détestable , drogue, près de laquelle l’acide sulfurique serait du sirop de sucre ».

 
 
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