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20 mars 1815 : Louis XVIII quitte les Tuileries et Napoléon entre dans Paris

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20 mars 1815 : Louis XVIII
quitte les Tuileries et
Napoléon entre dans Paris
Publié / Mis à jour le jeudi 19 mars 2015, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Le 5 mars 1815, le débarquement du prisonnier de l’île d’Elbe fut annoncé à Paris par une dépêche télégraphique. A cette nouvelle, les bonapartistes tressaillirent de joie et d’espérance. Le télégraphe manœuvra toute la journée pour porter des ordres à toutes les divisions militaires ; le comte d‘Artois, accompagné du duc d’Orléans et du maréchal Macdonald, se rendit en toute hâte à Lyon.

Les chambres furent convoquées extraordinairement par une ordonnance royale. Une autre ordonnance mit Napoléon hors la loi. « Napoléon Bonaparte, y était-il dit, est déclaré traître et rebelle. Il est enjoint à tous les gouverneurs, commandants de la force armée, gardes nationales, autorités civiles, et même aux simples citoyens, de lui courir sus, de l’arrêter et de le traduire incontinent devant un conseil de guerre qui, après avoir reconnu l’identité, provoquera contre lui l’application des peines prononcées par la loi ».

Mais, parti de Gap le 6 mars, Napoléon poursuivit sa marche triomphale. Parvenu à Grenoble le 7, c’est ici qu’il reprit l’exercice du pouvoir impérial, ordonnant par un décret qu’à dater du 15 mars, tous les actes seraient signés de son nom. Le 10, il se présentait aux portes de Lyon. À Paris, le gouvernement continuait cependant de préparer des moyens de résistance. Toutes les gardes nationales du royaume étaient mises en activité ; les conseils généraux des départements étaient convoqués, et il leur était ordonné de s‘établir en permanence pour l’exécution des mesures de sûreté publique ; les maréchaux étaient envoyés dans leurs gouvernements pour rassembler des troupes ; on organisait des corps de volontaires royaux ; on mobilisait la maison du roi.

Estampe satirique représentant l'arrivée de Napoléon aux Tuileries le 20 mars 1815

Estampe satirique représentant l’arrivée de Napoléon aux Tuileries le 20 mars 1815.
Napoléon, accompagné de la Mort et de la Misère qui « serviront toujours l’Empereur » et de
deux admirateurs à sa solde, tend une proclamation au peuple de Paris en disant :
« J’ai dans ma poche une trêve de 20 ans avec les Puissances ».

Le 13, Napoléon était à Mâcon ; le 14, à Chalon ; le 17, à Auxerre. Ce fut là que vint le rejoindre le maréchal Ney, qui, le 14, à Lons-le-Saulnier, s’était déclaré pour lui avec son corps d’armée. Le gouvernement royal n’avait plus de temps à perdre pour s’opposer à sa marche. Le 17, le duc de Berry prit le commandement de toutes les troupes rassemblées dans Paris, et sortit de la capitale pour se porter en avant. Mais à peine les soldats eurent-ils franchi la barrière, qu’ils crièrent : Vive l’empereur, et arborèrent la cocarde tricolore, qu’ils avaient presque tous conservée depuis un an, et marchèrent à la rencontre de Napoléon. Les volontaires royaux firent alors volte-face, et rentrèrent en toute hâte à Paris avec le prince.

Jusque-là, les ministres n’avaient cessé d‘annoncer que la bande de Napoléon était dispersée ; que les troupes, un moment égarées, rentraient sans le devoir ; que Napoléon lui-même avait été pris, que même on l’avait tué. Après cette dernière défection, opérée sous les murs mêmes de Paris, il n’y eut plus moyen de cacher la vérité ; il fallut avouer que, depuis son débarquement, Napoléon n’avait pas brûlé une amorce ; qu’il avait, comme il le disait, fait la conquête de la France, l’arme au bras ; que les populations qu‘il avait traversées l’avaient salué avec un enthousiasme qui tenait du délire, comme un libérateur ; que toutes les troupes envoyées pour l‘arrêter avaient grossi son escorte.

Le 18, il fut mis en délibération aux Tuileries si le roi resterait à Paris. Parmi ses conseillers, les uns voulaient qu’on courût sur-le-champ crier au secours chez l’étranger ; d’autres, qu’on se retirât dans une place forte ; d‘autres enfin opinaient pour que le roi ne sortît point des Tuileries, ce dernier avis étant celui de Louis XVIII lui-même. Mais, le lendemain, on lui fit entendre que « l’ogre de Corse » n’hésiterait pas à poser la main sur sa personne sacrée ; qu‘il était friand « du sang des Bourbons ; qu’il en avait déjà goûté. » Le souverain regarda la résistance comme impossible et déclara qu’il partirait pour Lille, où il avait l‘intention de s’arrêter. Mais les conseils du maréchal Mortier, et plus encore l’esprit de la garnison, qui se déclarait ouvertement pour l’empereur, le décidèrent à quitter la France.

Toutefois, avant de franchir les frontières, il rendit deux ordonnances : l’une « défendait à tous les Français de payer l’impôt, à tous les comptables de faire des versements au trésor, et annulait par avance toutes ventes de bois et de biens communaux ; l’autre défendait tout service militaire. » Il entra ensuite en Belgique, et fixa sa cour à Gand.

Toute la journée du 20 mars, Paris resta sans gouvernement, sans autorités. On attendait à chaque instant Napoléon. Il était parti le matin de Fontainebleau. Mais sa marche avait été ralentie par l‘arrivée de nouveaux corps qui venaient se joindre à lui sur la route, par les populations qui, à chaque village, l’arrêtaient, voulaient le voir, l’entendre, lui exprimer leur bonheur de son retour. A neuf heures, il prenait possession du palais des Tuileries, abandonné le matin par Louis XVIII.

 
 
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