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Reines Vénérande, Marcatrude, Austregilde (Bourgogne, Paris), mérovingienne. Naissance, mort, mariage, règne. Mérovingiennes

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Reines, Impératrices
Biographie des reines et impératrices françaises. Vie des souveraines, faits essentiels, dates-clés. Histoire des règnes
Vénérande (née en ?, morte en ?)
Marcatrude (née en ?, morte vers 566)
Austregilde dite Bobile
(née vers 548, morte en 580)
(Épousent Gontran (roi de Bourgogne, puis de Paris))
Publié / Mis à jour le mercredi 13 octobre 2010, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Vénérande était d’origine gauloise ; sa famille, qui comptait des sénateurs et un évêque, était réduite à l’état des lites. Si Vénérande fut épousée par Gontran (qui n’était pas encore roi) et lui donna un fils, Gondebaud, Marcatrude, fille de Magnachaire, plut à son tour, sans que le roi eût prononcé la répudiation de sa première femme. Epouse délaissée, Vénérande essuyait dans son palais les hauteurs d’une rivale qui lui reprochait la bassesse de sa naissance.

Gontran prit en mariage Marcatrude en 556 (sans être encore roi) et envoya son fils Gondebaud à Orléans. Frédégaire affirme que mettant au monde un fils, Marcatrude devint jalouse de Gondebaud et attenta à sa vie : on dit qu’elle le fit mourir en mettant du poison dans sa boisson. Lui mort, elle perdit aussi son fils « par le jugement de Dieu », et encourut la haine du roi qui la renvoya en 565. Bien qu’avec une grande réserve, Grégoire de Tours mentionne d’abord le meurtre du jeune fils de Marcatrude imputé à Vénérande, Gontran ayant profité de cet événement pour répudier sa première femme. Vénérande aurait ensuite perdu son fils, peu de temps après celui de Marcatrude.

Quoi qu’il en soit, Marcatrude mourut vers 566, époque à laquelle Gontran épousa Austregilde dite Bobile, dont il eut quatre enfants : deux fils, Clotaire (né vers 567) et Clodomir (né vers 573) ; deux filles, Clodeberge (née vers 575) et Clotilde (née vers 577). Cela n’empêcha pas le roi de promettre le mariage à Théodechilde, veuve de son frère Caribert en 567 et cherchant une protection auprès de Gontran, qui avait Orléans pour partage. Elle pensa que les richesses qu’elle avait reçues en don du matin pourraient le tenter, et elle les lui offrit à condition qu’il l’épouserait. « Que votre maîtresse se hâte, dit Gontran aux envoyés, et qu’elle apporte avec elle ce qu’elle a de plus précieux ; je la recevrai volontiers comme reine, et elle sera peut-être plus respectée ici qu’elle ne l’était à la cour de mon frère Caribert. »

Théodechilde part pleine d’espoir ; mais à peine Gontran a-t-il vu ses trésors, qu’il se tourne vers ses leudes : « Ne vaut-il pas mieux, leur dit-il, prendre tout ceci et l’avoir en notre possession que de le laisser à une femme comme celle-ci, que mon frère Caribert a eu la faiblesse de nommer reine, et qui n’a jamais été digne de l’être ? » Théodechilde était fille d’un gardien de troupeaux. Tandis que, tremblante et indignée, elle écoutait les paroles du roi, elle se vit dépouillée des trésors qu’elle venait de livrer elle-même. Gontran ne lui en laissa qu’une très petite partie et l’envoya au monastère d’Arles.

L’infortunée reine ne put soutenir la pensée de vivre reléguée dans un couvent ; elle intrigua pour chercher des défenseurs et parvint, avec des peines inouïes, à mettre dans ses intérêts un seigneur visigoth, à qui elle promit, s’il la délivrait, de lui donner le peu qui lui restait de biens. La vigilance de l’abbesse fit échouer ce projet : on surprit Théodechilde à l’heure où elle espérait fuir ; on usa envers cette femme malheureuse, que la sévérité du cloître effrayait et qui ne voulait pas s’astreindre à la régularité monastique, d’une rigueur que Grégoire de Tours exprime en ces termes : « On la mit dans une prison, on la fustigea, et elle demeura jusqu’à sa mort dans des souffrances non petites ».

Austregilde périt jeune, et son amour obtint du roi un acte de cruauté qu’on ne peut lire sans horreur. Malade, et mourant à trente ans sans qu’aucun remède ait pu triompher de ses douleurs, elle appela Gontran auprès de son lit : « Je me meurs, lui dit-elle, mais ce sont les breuvages de mes médecins qui causent ma mort. Jurez-moi que vous les ferez égorger tous deux. S’il faut que je meure, ils seront punis pour m’avoir fait périr. Leurs enfants et leurs amis pleureront leur mort, comme vous pleurerez la mienne. »

Gontran exauça cette prière impie ; il fit égorger les médecins et les fit inhumer dans un caveau proche de celui de sa femme. Ce crime n’était pas le seul que Bobile eût commis ou causé. Au commencement de son union avec Gontran, deux frères de Marcatrude s’étant emportés en discours injurieux contre elle, le roi les poignarda de sa main. Il fit périr un évêque de Gap qui avait déclaré que les fils de la reine ne devaient pas succéder à leur père, parce que leur mère n’avait pas été épousée solennellement.

C’est Grégoire de Tours qui sert de garant à ces récits ; il affirme la mort des médecins d’Austregilde, et nous donne leurs noms (Nicolas et Bonnet), ceux de l’évêque de Gap, et des frères de Marcatrude. De tous les enfants que Gontran avait eus, il en resta un seul, Clotilde, qui vécut jusqu’en 595 : Clotaire et Clodomir moururent en 577 d’une maladie soudaine, et Clodeberge périt avant 584. L’héritage de Gontran passa d’abord à Childebert II, fils de Brunehaut et de Sigebert Ier, ensuite à Clotaire II.

 
 
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