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Roi Gontran (Bourgogne, Orléans, Paris), mérovingien. Naissance, mort, couronnement, règne. Mérovingiens

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Rois, Présidents
Biographie des rois, empereurs, présidents français. Vie des souverains, faits essentiels, dates-clés. Histoire des règnes
Gontran le Saint
(né vers 525, mort le 28 mars 592)
(Roi de Bourgogne et d’Orléans : règne 561-592.
Roi de Paris (indivision avec ses frères) : règne 567-584.
Roi de Paris (protecteur de son neveu Clotaire II) : règne 584-592)
Publié / Mis à jour le dimanche 25 mars 2012, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Second fils de Clotaire Ier, il eut en partage les royaumes de Bourgogne et d’Orléans. Il était âgé de trente-six ans lorsqu’il prit les rênes du gouvernement (561) : il choisit pour sa résidence habituelle Châlon-sur-Saône, à raison de sa situation dans le centre de ses Etats ; convoqua une assemblée des grands et des prêtres pour y aviser aux moyens de soulager les peuples, et décora de la dignité de patrice Celse, savant jurisconsulte, dont il fit son conseil et son ministre, et Mummol, à qui il donna le commandement de l’armée, général habile, et qui sans doute serait resté fidèle à un prince moins irrésolu que Gontran.

Caribert, roi de Paris, étant mort sans enfants, son royaume fut partagé entre ses trois frères (Chilpéric Ier, Sigebert Ier et Gontran) ; mais aucun d’eux n’ayant voulu céder ses droits sur Paris, cette ville resta indivise jusqu’au moment où Clotaire II réunit en sa personne tous les droits des princes français. Toutefois Gontran régna dans les faits sur Paris à partir de 584, après la mort du dernier de ses frères, Chilpéric Ier.

Exempt d’ambition, Gontran n’était occupé qu’à apaiser les divisions sans cesse renaissantes entre ses frères, et à maintenir ses sujets dans la paix, lorsqu’en 571 les Lombards pénètrent en Bourgogne, battent les troupes qu’on leur oppose, et se retirent chargés de butin.

Enhardis par ce premier succès, ils rentrent en Bourgogne l’année suivante ; mais cette fois Mummol marche lui-même à leur rencontre, les disperse, et fait prisonniers tous ceux qui avaient échappé au carnage. Quatre ans après les Lombards tentent encore de s’emparer de la ville d’Arles, dont ils dévastent le territoire ; mais, battus de nouveau par Mummol, ils rendent le butin qu’ils avalent fait, et se reconnaissent tributaires de Gontran.

Entretien entre saint Gontran et Childebert II. Devant les dignitaires de sa cour, Gontran, sans héritier, s'adresse à son neveu Childebert qu'il vient de nommer son successeur.

Entretien entre saint Gontran et Childebert II.
Devant les dignitaires de sa cour, Gontran,
sans héritier, s’adresse à son neveu
Childebert qu’il vient de nommer son successeur.

Cependant Chilpéric et Sigebert, toujours divisés d’intérêt, semblent se réunir contre Gontran ; il traite avec Sigebert, et Chilpéric court s’enfermer dans Tournai, désespérant d’obtenir son pardon d’un frère qu’il avait si souvent offensé. Sigebert, qui se mit à sa poursuite, est assassiné dans Vitry (575) par les émissaires de Frédégonde ; et Gontran donne un exemple de modération bien rare à cette époque en faisant couronner roi d’Austrasie Childebert, fils unique de ce malheureux prince.

En 584 Chilpéric est assassiné à Chelles au retour de la chasse, et Gontran, toujours généreux, se déclare le protecteur de son fils, âgé de quatre mois, dont on contestait la légitimité, lui donne au baptême le nom de Clotaire, et le fait couronner roi de Soissons. L’odieuse Frédégonde, accusée du meurtre de Chilpéric, éprouva elle-même les effets de la bonté de Gontran, dont elle avait plus d’une fois tramé la perte ; et lorsque cette princesse fut en son pouvoir, oubliant ses torts envers lui, il ne lui fit aucun mal, et ne voulut pas permettre qu’on lui en fît.

Gontran, protecteur de ses neveux, mais par le fait seul roi de France, convoque à Paris une assemblée des grands, dans laquelle il expose différents projets d’une utilité publique. Il déclare la guerre aux Visigoths, maîtres du Languedoc, et la leur fait sans succès. Pendant ce temps-là Waroc, comte de Bretagne, se déclare indépendant ; il est battu, et renouvelle son hommage à Gontran en ces termes : « Nous savons comme vous que les villes armoricaines (Nantes et Rennes) appartiennent de droit aux fils de Clotaire, et nous reconnaissons que nous devons être leurs sujets. »

Gontran mourut l’année suivante (593), à 68 ans, dont il en avait passé trente et un sur le trône. C’était un prince supérieur à son siècle par les qualités qui font les bons rois ; il s’occupa constamment de la félicité de ses peuples, diminua leurs charges, et se montra toujours avare de leurs biens et de leur sang. Monarque pieux, il convoqua plusieurs conciles, où furent réglés différents points de discipline, dota richement les églises et les monastères, et fonda plusieurs abbayes, entre autres celle de Saint-Marcel, près de Châlon, où il fut inhumé.

Il ne laissa qu’une fille, qui prit le voile, et l’héritage de Clovis se trouva partagé entre Childebert II, alors roi d’Austrasie, et le jeune Clotaire II, roi de Paris. Jamais roi ne se trouva dans une position plus heureuse que Gontran pour réunir les Gaules sous sa domination, puisqu’il survécut à ses trois frères, et se trouva l’arbitre du sort de ses neveux ; on aimerait à le louer de sa modération s’il n’avait montré dans toute sa conduite une faiblesse qui prolongea les troubles de la France.

Pour expliquer ses irrésolutions continuelles, il est nécessaire de considérer les circonstances politiques dans lesquelles il se trouvait. Les seigneurs des royaumes de Paris, d’Austrasie, de Soissons, ne voulaient pas d’une réunion qui aurait tourné au profit des seigneurs du royaume de Bourgogne, déjà en possession de la confiance de leur roi ; et ils prenaient l’intérêt des princes mineurs avec une vivacité d’autant plus grande que cette minorité les rendait eux-mêmes plus puissants.

Gontran, qui n’avait pas de fils, ne pouvait compter sur la fidélité des grands de sa cour, qui, prévoyant le jour où ils auraient pour monarque le fils de Brunehaut de Frédégonde, servaient ces deux princesses selon les avantages qu’elles leur faisaient espérer. Sans doute un roi plus ferme que Gontran se serait élevé au-dessus de ces difficultés ; toute sa politique se borna à tenir la balance entre ses neveux : il se crut sans doute très habile, et ne fit que multiplier les intrigues autour de lui ; mais les caractères faibles croient toujours avoir assez gagné quand ils parviennent à se faire ménager.

Les crimes de la maison royale à cette époque furent si multipliés que l’esprit de cabale, de fausseté, de révolution, s’empara de toute la nation française ; et l’on vit les plus grands personnages de l’État aller choisir jusqu’à Constantinople un fils non reconnu de Clotaire pour l’opposer aux souverains légitimes, en les trompant tous sur le but qu’ils se proposaient.

C’est Gontran qui est regardé comme le chef du second royaume de Bourgogne, dont la durée fut celle de la puissance des enfants de Charlemagne. Il est le premier roi de France que l’Église ait mis au nombre des saints ; ce qui ne signifie pas qu’il fut tout à fait exempt des vices de son siècle et des faiblesses inséparables de l’humanité, mais que la bonté a tant de charmes dans ceux qui gouvernent, qu’elle efface bien des fautes au jugement de la religion comme aux yeux des peuples.

 
 
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