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20 janvier 1819 : mort de Charles IV, roi d'Espagne

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20 janvier 1819 : mort de Charles IV, roi d’Espagne
Publié / Mis à jour le samedi 21 novembre 2009, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Voici le résumé fait par lui-même du règne de ce roi bonhomme, héritier direct des rois fainéants, et symbole parfait de la nullité couronnée. « Tous les jours, disait-il à Bayonne en dînant à la table de Napoléon, quelque temps qu’il fît, hiver et été, je partais après mon déjeuner et après avoir entendu la messe ; je chassais jusqu’à une heure, et j’y revenais immédiatement après mon dîner et jusqu’à la chute du jour. Le soir, Manuel (le favori Godoï) avait soin de me dire que les affaires allaient bien ou mal, et j’allais nie coucher pour recommencer le lendemain, à moins que quelque importante cérémonie ne me contraignît à rester. » (Mémoires de Bausset, tom. Ier.)

A cet aveu si naïf et si piquant, surtout lorsqu’on songe qu’il était fait en face du vainqueur d’Austerlitz, ajoutons cet autre mot échappé au roi, dans un concert, un jour qu’il commençait seul un morceau d’ensemble. Le chef d’orchestre lui en fit l’observation ; mais le monarque lui répondit gravement qu’il n’était pas fait pour l’attendre !... Charles IV oubliait que la mesure est comme la grammaire, et qu’elle doit régenter jusqu’aux rois.

On conçoit qu’un monarque de cette trempe ait dû se sentir beaucoup plus à l’aise, quand la fortune, juste une fois, le laissa tomber du trône dans la vie privée. Charles IV en convenait franchement dans son palais de Rome. Ce que l’on conçoit plus difficilement, c’est l’union intime, la sympathie inaltérable du roi et de la reine dans l’attachement, ou pour mieux dire dans l’amour qu’ils portèrent constamment au même favori. Presque aussi nul que son maître, Godoï lui fut présenté par la reine ; mais le roi l’adopta avec tant de chaleur et d’empressement que dès ce jour il devint leur commune idole.

Cette idolâtrie dura jusqu’à leur mort, arrivée à peu de jours de distance l’une de l’autre. (La reine mourut le 2 janvier 1819.) Tant qu’ils régnèrent, ce fut Godoï qui régna. Dans les orages politiques, ils donnèrent leur couronne pour racheter sa vie. Godoï les suivit dans l’exil, et ce fut encore Godoï qui leur ferma les yeux.

De ce rare trio, Godoï seul survit encore ; il habite Naples, et comme son maître oubliait qu’il avait été roi, le favori semble à peine se rappeler qu’il fut prince. Seulement il se souvient qu’il n’a jamais fait verser de sang ; c’est tout ce que l’histoire pourra dire à sa louange.

On retrouvera ces trois personnages dans les révolutions qui ont bouleversé l’Espagne en 1807, 1808, et dans lesquelles Charles IV ne figura sans doute que comme dans les importantes cérémonies, parce qu’il ne put pas faire autrement. (30 Octobre 1807, 19 Mars, 30 Avril, 8 Mai 1808.) Les Mémoires publies par M. Ouvrard nous apprennent qu’il a été sur le point de devenir l’associé du roi d’Espagne pour l’exploitation des Amériques ; mais Napoléon y mit bon ordre. Cette singulière raison de commerce, entre un roi sans talent et un fournisseur qui en avait trop, ne pouvait entrer dans ses arrangement.

Charles IV mourut à Naples, où il était né le 12 novembre 1748. Croirait-on que sa mort fit quelque sensation en Espagne, et qu’il y resta encore un parti, dont l’espoir s’attachait à l’existence du vieux monarque ? Son testament, dicté par lui-même en présence de M. Labrador, ministre d’Espagne, mais non revêtu de sa signature, ne fut exécuté que dans la partie des dispositions faites en faveur des domestiques. Malgré la pension de trois millions qui lui était exactement payée, les dettes du roi Charles IV surpassaient l’actif de sa succession. — Edouard Monnais.

 
 
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