20 janvier 1612 : mort de l’empereur Rodolphe II

« Rodolphe II, élevé en Espagne par des Jésuites, n’avait ni les talents politiques, ni la tolérance de son père Maximilien II. Livré entièrement aux études chimériques de l’astrologie et de la chimie, il ne prit aucune part aux affaires européennes, et s’occupa fort peu de celles de l’Empire, malgré l’importance des événements qui se passèrent au dehors et au dedans de l’Allemagne.

Le sang de dix-huit mille hérétiques, versé par le duc d’Albe dans les Pays-Bas, avait enfin produit la révolte de ces anciennes provinces de l’Empire, révolte qui se termina par l’indépendance de la Hollande ; cette guerre fit sentir ses effets jusqu’en Allemagne. Les princes protestants reconnurent la nécessité de s’unir contre l’influence espagnole, et ils formèrent, sous l’électeur palatin Frédéric IV, l’union de 1608 ; les catholiques, de leur côté, formèrent la Sainte-Ligue sous Maximilien Ier, duc de Bavière.

Rodolphe II, incapable d’empêcher la formation de ces deux ligues, contraires à son pouvoir comme empereur, ne vécut pas » assez pour voir leur rupture ouverte.

Sous son règne, Kepler, Tycho-Brahé et Copernic firent faire d’immenses progrès aux sciences physiques, et surtout à l’astronomie. Le calendrier grégorien fut adopté. Rodolphe protégea les savants, mais il ne sut pas gouverner. »