18 janvier 1823 : levée du premier siège de Missolonghi

Vers le milieu du mois de novembre 1822, après plusieurs avantages remportés sur les Hellènes, les pachas Orner-Vrione et Reschidse présentèrent devant Missolonghi avec quinze ou seize mille hommes de troupes turques ou albanaises. A cette époque il ne se trouvait dans la place, accessible de toutes parts, qu’une garnison de trois à quatre cents hommes, mais soutenue par la présence du président Mauro-Cordato, du brave Marcos Botzaris, et de quelques officiers européens. Grâce à la mésintelligence des deux pachas, à la mauvaise direction de leurs premières attaques, à l’espoir d’une reddition prochaine, dans lequel Mauro-Cordato les entretenait avec adresse, les assiégés eurent le temps de pratiquer des travaux de défense. Des renforts arrivèrent au nombre d’environ deux mille hommes ; la garnison tenta des sorties ; des chefs aventureux allèrent soulever les bandes des Hellènes qui tombèrent sur les derrières des ennemis. La faim, l’intempérie de la saison se joignirent aux dangers pour rendre la position des Turcs désastreuse ; ils n’avaient plus de salut que dans la prise de la place.

Un assaut général fut tenté ; il dura quatre heures, et quinze cents hommes de l’armée turco-albanaise y périrent dans six attaques successives et toujours repoussées. Après cet échec, dont les deux pachas s’accusèrent mutuellement, il fallut songer à la retraite ; l’un et l’autre l’opérèrent en désordre, par des routes différentes, et en laissant devant la place une grande partie de leur bagage, de leurs munitions et de leur artillerie. Des bandes grecques les poursuivirent vivement, et leur disputèrent sur plusieurs points le passage des montagnes.