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Histoire France, 1520. Entrevue du Camp du Drap d'Or. Rencontre Henri VIII et François Ier entre Ardres et Guînes le 7 juin

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Chronologie de l’Histoire
L’Histoire de France année après année. Chronologie évoquant personnages historiques, événements célèbres, faits mémorables, lieux importants
Histoire de France : année 1520
(Règne de François Ier depuis le 1er janvier 1515)
Publié / Mis à jour le vendredi 9 avril 2010, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Entrevue de François Ier et de Henri VIII entre Ardes et Guînes, appelé le Camp du drap d’or. L’empereur, qui craignait les effets de cette entrevue, avait cru devoir la prévenir, s’il ne pouvait la rompre : comme il allait par mer se faire couronner en Allemagne, il passa par Douvres, et s’assura qu’il ne se traiterait rien entre les deux rois de contraire à ses intérêts. En effet, l’entrevue se passa en fêtes, et les affaires politiques y eurent peu de part.

Une rivalité inévitable devait éclater entre François Ier et Charles-Quint, depuis que le choix des électeurs avait mis sur la tête du dernier la couronne impériale. Cependant l’un et l’autre, dans l’attente de la lutte qui allait s’ouvrir, s’efforçaient de gagner l’alliance du roi d’Angleterre. « Qui je défends est maître », disait Henri VIII ; et les empressements des deux monarques rivaux témoignaient combien il y avait de vérité dans cette orgueilleuse devise qu’il avait inscrite dans ses armes.

François Ier se flatta qu’il lui suffirait d’une entrevue avec le roi d’Angleterre pour en faire son ami. Mais, dans son imprudence chevaleresque, il n’imagina rien de mieux pour le gagner à ses intérêts que de rivaliser avec lui de magnificence. Alors eut lieu entre les deux petites villes d’Ardres et de Guînes cette célèbre entrevue du Camp du drap d’or. « Avoit fait le roi de France, dit le maréchal de Fleuranges dans ses Mémoires, les plus belles tentes qui furent jamais vues et le plus grand nombre, et les principales étoient de drap d’or frisé dedans et dehors, tant chambres que salles et galeries, et tout plein d’autres draps d’or ras et toiles d’or et d’argent. Et avoit dessus lesdites tentes force devises et pommes d’or, et quand elles étoient tendues au soleil il les faisoit beau voir. Et y avoit sur celle du roi un saint Michel tout d’or, afin qu’elle fût cognue entre les autres, mais il étoit tout creux.

« Or quand je vous ai devisé de l’équipage du roi de France, il faut que je vous devise de celui du roi d’Angleterre, lequel ne fit qu’une maison ; mais elle étoit trop plus belle que celle des François et de plus de coûtance ; et étoit assise ladite maison aux portes de Guines, assez proche du château, et étoit de merveilleuse grandeur en carrure, et étoit ladite maison toute de bois, de toile et de verre ; et étoit la plus belle verrine que jamais l’on vit, car la moitié de la maison étoit toute de verrine ; et vous assure qu’il y faisoit bien clair. Et y avoit quatre corps de maison, dont au moindre vous eussiez logé un prince. Et étoit la cour de bonne grandeur, et au milieu de ladite cour et devant la porte y avoit deux belles fontaines qui jetoient par trois tuyaux, l’un l’hypocras, l’autre le vin et l’autre l’eau... Et étoit la chapelle de merveilleuse grandeur et bien étoffée , tant de reliques que de tous autres parements. Et vous assure que si tout cela étoit bien fourni, aussi étoient les caves ; car les maisons des deux princes, devant le voyage, ne furent fermées à personne. »

Les deux monarques se rencontrèrent à cheval, et s’embrassèrent le lundi 7 juin, jour de la Fête-Dieu. Le cérémonial de cette première rencontre avait été réglé tout entier par une convention diplomatique, suivant les lois d’une sévère étiquette, et de manière à donner des garanties égales à la dignité et à la sûreté de chacun des deux monarques. Mais dès le lendemain matin, le roi de France, qui n’était pas homme soupçonneux, alla faire visite à Henri VIII, à Guînes, sans être attendu, l’éveilla lui-même et l’aida à s’habiller.

Henri lui rendit confiance pour confiance, les deux cours se mêlèrent, et trois semaines se passèrent en fêtes et en réjouissances. « Les deux rois, raconte Martin du Bellay, laissant négocier les affaires à ceux de leur conseil, par douze ou quinze jours courrent l’un contre l’autre, et si trouva audit tournoi grand nombre de bons hommes d’armes, ainsi que vous pouvez estimer ; car il est à présumer qu’ils n’amenèrent pas des pires... Je ne m’arrêterai à dire les grands triomphes et festins qui se firent là, ni la grande dépense superflue, car il ne se peut estimer : tellement que plusieurs y portèrent leurs moulins, leurs forêts et leurs prés sur leurs épaules. »

Charles-Quint trouva un moyen plus habile de s’assurer l’alliance de Henri VIII : il flatta son orgueil en l’allant lui-même visiter en Angleterre, et il fit briller aux yeux du cardinal Wolsey l’espoir de la tiare. François Ier s’était, depuis longtemps, étudié à gagner par des présents le cardinal Wolsey, premier ministre et confident de Henri VIII ; mais il ne soupçonnait pas que l’avide prélat tendait la main en même temps à Charles-Quint. Les pensions, les rouleaux d’or, les bénéfices ecclésiastiques ne suffisaient plus à le satisfaire : il s’était bercé d’espoir de monter sur le trône pontifical, il songeait aux votes dont il pourrait s’assurer pour le conclave futur ; et dans cette occurrence, l’appui de l’empereur lui paraissait devoir être plus puissant que celui du roi de France. Cette partialité se manifesta dès l’année suivante, en 1521, lorsque les deux monarques recoururent à la médiation du roi d’Angleterre.

 
 
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