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1er mars 1688 : arrêt du Conseil d'État, permettant aux comédiens du Roi de s'établir au jeu de paume de l'Étoile

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1er mars 1688 : arrêt du Conseil d’État, permettant aux comédiens du Roi de s’établir au jeu de paume de l’Étoile
Publié / Mis à jour le vendredi 2 avril 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

La troupe qui donnait ses représentations à l’hôtel de Guénégaud fut mandée le 20 juin 1687 par le lieutenant de police La Reynie, pour recevoir communication d’un ordre du roi, qui lui ordonnait de se transporter ailleurs. Voici quel était le motif curieux de cet,ordre ; nous le trouvons consigné dans un factum de maître Pasquier, avocat pour les comédiens.

« Le temps étant venu d’ouvrir les écoles fondées par M. le cardinal Mazarin pour quatre nations étrangères, le concours du collège et de la comédie pouvait être incommode à l’un et à l’autre. »

L’ordre était pressant ; il fallait l’exécuter en six mois, quoique en effet l’ouverture du collège ne dût avoir lieu qu’au mois de novembre de l’année suivante. Les comédiens présentèrent divers projets d’établissement. Le roi en approuva successivement plusieurs, et révoquait toujours son approbation. Dans l’insipide détail de toute cette affaire, on trouve une négociation piquante entre des comédiens et des religieuses, qui avaient exigé deux cent vingt-cinq livres pour un présent d’église, et qui se l’étaient fait payer comptant.

Enfin, Louis XIV se décida pour l’emplacement du jeu de paume de l’toile, situé rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés. Ce jeu de paume avait été fondé par le père d’un des officiers de Henri IV, qui se plaisait à y jouer avec lui. Cet officier, nommé Audran, n’avait pas, dit-on, son pareil dans cet exercice, et c’était un des passe-temps de la cour à cette époque de voir une partie engagée entre Audran et les adversaires les moins indignes de lui. Henri IV, pour récompenser Audran de ses services, le gratifia du terrain sur lequel il fit bâtir son jeu de paume.

L’emplacement coûta aux comédiens soixante-deux mille six cent quatorze livres. Ce.prix, qui ne semble aujourd’hui qu’une bagatelle à côté des millions qu’on emploie pour de semblables achats, nous offre un point de comparaison encore moins intéressant peut-être que le devis de la construction de la salle ; nous ne donnerons qu’un exemple de l’économie et du bon marché qu’on apportait dans ces entreprises, maintenant ruineuses. Les dépenses du théâtre, amphithéâtre, loges, balcon, machines, décorations ne montèrent qu’à la somme de vingt-quatre mille six cent vingt-deux livres : tous frais faits, la propriété de la salle ne revenait qu’à deux cent mille livres.

Il n’est pas inutile peut-être de pousser plus loin le parallèle, mais sous un autre point de vue, et de présenter une description abrégée de cette salle qu’on appelait alors l’Hôtel de la Comédie. Elle avait été élevée sur les dessins de François d’Orbay, architecte renommé ; elle occupait un terrain de dix toises, et était d’une architecture simple, mais régulière. La façade, en pierre de taille, à deux étages, percés chacun de six croisées, était couronnée par un fronton triangulaire, dans le tympan duquel était une Minerve en demi-relief. Au-dessus, les armes de France, aussi en demi-relief ; et plus bas un cartouche, où se lisait cette inscription en lettres d’or, sur un marbre noir :

HÔTEL DES COMÉDIENS DU ROY, ENTRETENUS PAR SA MAJESTÉ.
MDC LXXXVHI.

Un grand balcon de fer, de quatre pieds de saillie, régnait sur toute la longueur de cette façade, et au-dessous étaient quatre portes carrées, pareilles entre elles.

Le plafond avait été peint par Bonboulogne, et, s’il faut en croire nos auteurs, c’était « un très-beau morceau de peinture. » Un premier groupe était formé par les figures de la Vérité ayant des plumes de paon sur la tête (ce qui devait singulièrement s’allier avec son costume habituel) de la Tragédie, de la Comédie, de la Poésie et de l’Éloquence, ornées de leurs attributs. Au milieu du plafond, des enfants tenaient des couronnes, emblème de celles qui se distribuaient autrefois dans les jeux du théâtre. Le deuxième groupe se composait des figures des Vices, qui jetaient des yeux effrayés sur le miroir de la Comédie. « L’Avarice tenait une bourse à la main, » et, ajoute naïvement la description que nous avons sous les yeux, « la Luxure a un air immodeste. »

Cette salle ouvrit le lundi 18 avril 1689 par la représentation de Phèdre et du Médecin malgré lui. La première pièce nouvelle qu’on y donna fut une comédie en un acte de Baron, sous ce titre bizarre : Les Fontanges maltraitées, ou Les Vapeurs.

 
 
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