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1er mars 1811 : destruction des Mameloucks

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1er mars 1811 : destruction des Mameloucks
Publié / Mis à jour le jeudi 1er avril 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

L’origine de la milice des Mameloucks remonte au treizième siècle. Lorsque Djenguiz-Khan ravageait l’Asie, et réduisait en esclavage une partie de ses habitants, le sultan d’Egypte, Nodgemeddin, acheta du conquérant tartare douze mille Mingréliens, Circassiens et Turcs, leur fit donner une éducation militaire, et en forma un corps sous le nom de Mameloucks, mot qui, dans sa racine arabe, signifie esclaves. Ce corps ne tarda pas à devenir indocile et rebelle. S’immisçant au gouvernement de l’Egypte, il tua le sultan Thuran-Schah (1254), et le remplaça par un de ses chefs. La domination des Mameloucks se prolongea deux cent soixante-trois ans, et ne cessa que lorsque l’empereur ottoman Sélim 1er y mit un terme, en prenant d’assaut la ville du Caire. Sélim plaça l’Egypte sous le pouvoir d’un pacha turc, et les choses demeurèrent en cet état environ deux siècles.

Vers le milieu du siècle précédent, le nombre et les richesses des Mameloucks croissant toujours, leur autorité finit par anéantir complètement celle des Ottomans en Egypte : le pacha, nommé par la Porte, n’était qu’un instrument dont ils se servaient à leur gré : c’est au fameux Ali-Bey surtout qu’ils durent les progrès de leur puissance : Ali-Bey gouverna despotiquement depuis 1766, et fut tué en 1773. Lors de l’expédition française, les Mameloucks, et notamment Mourad-Bey, jouèrent un grand rôle. D’abord ils attaquèrent avec ardeur les troupes européennes à leur débarquement : mais ils ne purent résister à l’effet terrible de leur artillerie, et plusieurs d’entre eux passèrent du côté des Français.

Tel est l’historique d’un corps qui, composé originairement, et communément recruté d’esclaves, formait une excellente cavalerie. Les Mameloucks étaient répandus dans toute l’Egypte ; leur nombre, qui avait dépassé dix et douze mille hommes, s’affaiblissait graduellement. Depuis longtemps, la Porte avait juré leur destruction : le vice-roi d’Egypte, Mohammed-Ali-Pacha, se chargea de l’exécuter. Confirmé pour la seconde fois dans son pachalick ; vainqueur des Anglais, qu’il avait chassés d’Alexandrie, il tourna toutes ses pensées et toutes ses forces contre la redoutable milice. La ruse et la violence, les armes et l’intrigue furent tour à tour employées. La division se mit entre les chefs des Mameloucks ; Mourad-Bey était mort de la peste ; Elfy-Bey, l’ami des Anglais, mourut d’un coup de sang ; les autres beys, après quelques succès et quelques revers éclatants, se décidèrent à faire leur soumission à Mohammed. Le vice-roi leur permit de retourner au Caire, et d’y jouir des débris de leur ancienne fortune ; mais ils y fomentèrent de nouveaux troubles, et leur perte fut enfin consommée avec autant de cruauté que de perfidie.

« Mohammed avait accueilli Chahyn-Bey, leur principal chef, ainsi que tous les beys qui l’accompagnèrent au Caire, avec les honneurs et les témoignages d’amitié les plus signalés. Il paraissait uniquement occupé de la guerre que la Porte lui avait enjoint de faire aux Wahabites. Une armée considérable, sous les ordres de son fils Toussoum-Pacha, devait se mettre en marche le 1er mars 1811. Les autorités civiles et militaires, les principaux habitans, et tous les Mameloucks furent invités à assister à la cérémonie solennelle de l’investiture des insignes du commandement dont Toussoum devait être revêtu au moment du départ. Les astrologues avaient choisi l’heure la plus favorable. Les beys se rendirent à la citadelle, et se mirent en marche au milieu du cortége. La tête de la colonne, pour aller au » camp de Toussoum, se dirigeait vers la porte El-Azab. Le chemin qui y conduit est taillé dans le roc ; il est étroit, difficile et escarpé, : des angles saillants empêchent deux cavaliers de passer de front dans certains endroits. Dès qu’une partie de la colonne fut passée, on. ferma la porte, et le signal fut donné d’exterminer tous les Mameloucks. Les Albanais se retournèrent à l’instant, et firent feu à bout-portant sur ces guerriers surpris, et les achevèrent à coups de sabre. Chahyn-Bey tomba percé de balles devant la porte du palais de Saladin. Les troupes eurent aussitôt l’ordre d’arrêter partout les Mameloucks. Ceux qui avaient échappé au premier massacre furent conduits devant le Kiaya-Bey (lieutenant de Mohammed) et décapités à l’instant. La citadelle du Caire ressemblait à une arène ensanglantée. Les morts mutilés encombraient tous les passages ; on ne voyait que des chevaux richement harnachés étendus à côté de leurs maîtres, nageant dans le sang. Le matin on avait compté quatre cent soixante-dix Mameloucks présent à cette marche funèbre : nul d’entre eux n’échappa au carnage. Les Mameloucks français qui s’étaient fixés en Egypte furent seuls épargnés : on les avait avertis de ne point se rendre à la cérémonie. Le Kiaya-Bey, qui les protégeait, en avait même fait enfermer plusieurs dans une pièce attenant sa demeure au château,pour les mettre à l’abri de toute insulte (Biographie des contemporains). »

Les provinces imitèrent le sanglant exemple donné par la métropole : dans toute l’Egypte les Mameloucks furent poursuivis et massacrés. Sans doute ni les ordres secrets que lui avait transmis la Porte, ni le soin de sa propre sûreté ne justifient la conduite profondément astucieuse et féroce de Mohammed : il faut reconnaître cependant que la destruction d’une milice turbulente, et dévastatrice fut un bonheur pour l’Egypte, et qu’à compter de cette époque l’agriculture et le commerce y prirent un rapide essor.

 
 
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