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12 février 1787 : mort de Pergolèse

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12 février 1787 : mort de Pergolèse
Publié / Mis à jour le mardi 23 mars 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Artiste délicieux,qui n’a pas joui de sa gloire ; compositeur du premier ordre, que la tombe a dévoré avant que son siècle lui eût rendu justice, Pergolèse inspire un égal degré de mélancolie par son histoire et par le style de ses ouvrages. Né en 1704, à Gasoria, petite ville des Etats de Naples, il fut reçu en 1717 au conservatoire établi dans cette dernière ville sous le titre Dei poveri di Giesu-Cristo, qu’on a supprimé depuis.

Le fameux Gaëtano Greco présidait alors cette école : il prit en affection le jeune Pergolèse, et lui révéla de bonne heure tous les secrets de son art. Dès l’âge de quatorze ans, l’élève se signala par des compositions dans lesquelles la mélodie était entièrement sacrifiée à la science du contre-point. Mais, à peine sorti du Conservatoire, l’étude des ouvrages de Hasse et de Vinci changea la direction de son génie, et il suivit avec ardeur l’exemple des maîtres qui devaient faire de l’Italie la véritable patrie du chant.

Cependant les essais de Pergolèse, donnés au théâtre des Fiorentini, n’obtinrent qu’un accueil glacé : quelques ariettes seulement furent applaudies. Le prince de Stigliano, premier écuyer du roi, jugea mieux que le public des talents du jeune homme : depuis 1780 jusqu’en 1784 il lui procura la mission de composer plusieurs ouvrages pour le Teatro Nuovo. A cette époque aussi parut sur le théâtre de San Bartolomeo la Serva Padrona, chef-d’œuvre d’expression, de grâce et de mélodie, que toute l’Europe voulut entendre.

Ranimé par le succès de ce ravissant intermède, mais aspirant à des palmes plus hautes, Pergolèse saisit l’occasion de se rendre à Rome et de s’y faire connaître par un ouvrage important. En 1735, il y écrivit l’Olimpiade pour le théâtre de Tordinone. Duni était chargé de composer, pour le même théâtre, un opéra intitulé il Nerone. Effrayé de la concurrence qu’il avait à soutenir, il n’osa pas écrire une seule note avant d’avoir entendu la répétition de l’Olimpiade : il en sentit le mérite et en prévit la chute. « Mon ami, dit-il à Pergolèse, il y a dans votre ouvrage beaucoup de beautés de détail qui seraient senties à la lecture, dans une chambre, mais qui disparaîtront au théâtre. Dans une grande salle, il faut de grosses notes ; mon opéra ne vaudra pas le vôtre, mais il aura plus de succès. » L’oracle ne s’accomplit que trop bien : les Romains applaudirent l’opéra de Dunfet sifflèrent celui de Pergolèse : on alla même jusqu’à jeter une orange à la tête de ce dernier, pendant qu’il tenait le clavecin.

De retour à Naples, Pergolèse se vengea de l’envie et de l’ignorance en composant une messe admirable. « Cependant sa santé dépérissait tous les jours : il était attaqué depuis quatre ans d’un crachement de sang qui le minait insensiblement. Ses amis l’engagèrent à prendre une petite maison à Torre del Greco, petit bourg situé au pied du Vesuve et sur le bord de la mer. » L’opinion publique, est que, dans ce lieu, les malades affectés de » la poitrine guérissent promptement ou succombent plus tôt, si leur mal est incurable. Ce fut là que Pergolèse composa son fameux Stabat, la cantate d’Orphée, et le Salve Regina, le dernier de ses ouvrages.

Enfin, au commencement de 1737, ses forces étant entièrement épuisées, il cessa de vivre, et ce fut de ce moment que sa réputation, jusque là concentrée dans un petit coin de l’univers, commença à se répandre dans toute l’Europe. Tous les théâtres de l’Italie ne voulaient plus jouer que ses opéras, que peu de temps auparavant ils dédaignaient : les églises ne retentissaient plus que des motets de ce grand compositeur. Rome voulut revoir son Olimpiade, qui fut remise avec la plus grande magnificence ; et, plus on avait montré d’indifférence pour cet ouvrage, plus on s’empressa alors d’en admirer les beautés. »

Le bruit courut que Pergolèse était mort empoisonné : l’envie le tua, sans doute, mais plus lentement et d’une autre manière. Les Italiens, qui lui reprochent le repetizioni, un style coupé, quelques sacrifices de la mélodie à l’harmonie, l’ont surnommé le Dominiquin de la musique, à cause de la teinte sombre qui règne dans ses œuvres. Jean-Jacques en estimait surtout l’ordonnance et la disposition. « C’est en ce point, dit-il, que l’immortel Pergolèse a montré son jugement et son goût, et a laissé si loin derrière lui tous ses rivaux : son Stabat Mater, son Orfeo, sa Serva Padrona sont, dans trois genres différents, trois chefs-d’œuvre de dessin également parfaits. »

Grétry, qui se croyait avec raison quelques traits de ressemblance avec l’auteur napolitain, le caractérise en ces termes : « Pergolèse naquit, et la vérité fut connue. L’harmonie a fait depuis des progrès étonnants dans ses labyrinthes infinis : les exécutants, en se perfectionnant, ont permis aux compositeurs de déployer la richesse des accompagnements ; mais Pergolèse n’a lien perdu. La vérité de déclamation, qui caractérise ses chants, est indestructible comme la nature. » En effet, le grand mérite de l’auteur de la Serva Padrona c’est de trouver toujours le mot propre en musique et de l’employer sans détour : ce mérite est inappréciable dans un art qui prête plus que tout autre aux synonymes élégants et aux périphrases harmonieuses.

 
 
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