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2 février 1587 : mort de François de Beaumont, capitaine dauphinois des guerres de religion, baron des Adrets

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Éphéméride, événements
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2 février 1587 : mort de
François de Beaumont, capitaine
dauphinois des guerres de religion
Publié / Mis à jour le mercredi 17 février 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Guerrier intrépide, mais dur jusqu’à la férocité, des Adrets, qui avait combattu en Italie sous François Ier, se signala surtout dans les guerres civiles dont la France fut le théâtre sous les règnes suivants. Né dans la religion catholique, la haine des Guises jeta des Adrets dans le parti des huguenots ; et, pendant neuf mois qu’il servit leur cause, il fit des maux irréparables à celle de leurs adversaires : il y était autorisé par l’invitation même de la reine.

A cette époque, Catherine de Médicis redoutant l’ascendant des princes lorrains, et se flattant de dominer les deux partis vaincus, écrivit au baron « qu’il lui ferait plaisir de s’attacher à détruire en Dauphiné l’autorité du duc de Guise ; que tous les moyens étaient bons, pourvu que l’affaire réussît ; qu’il pouvait prendre parmi les protestants des forces pour lui opposer ; que ce n’était point ici une affaire de religion, mais de politique ; que l’Eglise y était moins intéressée que le roi ; qu’enfin elle prenait tout sur elle et le soutiendrait partout. »

François de Beaumont

François de Beaumont

Des Adrets ne fut que trop docile à l’odieuse prière de Médicis ; les sanglantes exécutions du Dauphiné l’attestent. Toutes les villes de cette province cédèrent à l’impétueuse fureur du baron : une seule lui résista, et attira sur ses habitants une vengeance terrible. Le sang inonda les rues de Montbrison : ceux qui avaient pu se dérober au carnage s’étaient réfugiés dans un fort ; des Adrets l’ayant pris, fit couper la tête à une partie des soldats.

Quant aux autres, il les rassembla sur une tour très élevée, et les contraignit à se précipiter eux-mêmes en sa présence. L’un d’eux sauva ses jours, grâce à une répartie que l’histoire a conservée deux fois il avait repris son élan, comme pour sauter mieux, et toujours il s’était arrêté au moment décisif. « Allons donc, lui dit le baron, je n’ai pas de temps à perdre : voici déjà deux fois que tu te reprends. — M. le baron, repartit le soldat, je vous le donne en dix. » Des Adrets lui accorda sa grâce, ce qui n’indique nullement un retour à l’humanité.

Le crédit du baron commençait à baisser dans le parti calviniste : on lui reprochait indirectement ses barbaries, en l’engageant à mettre désormais moins de rigueur dans Sa conduite. Le duc de Nemours le vainquit en deux combats : craignant d’en risquer un troisième, il tenta de le gagner par des négociations, auxquelles des Adrets prêta l’oreille. Pendant les pourparlers, on le rendit suspect de trahison auprès du prince de Condé, et ses deux anciens lieutenants Montbrun et Mouvans l’arrêtèrent. On voulut lui faire son procès, et il courut risque de la vie. Après l’édit de pacification, signé à Amboise le 19 mars 1563, il fut mis en liberté, sans absolution, ni condamnation, dit Théodore de Bèze.

« Jamais homme ne s’acquit tant de réputation en si peu de temps, et jamais grand capitaine n’en déchut plus tôt » Quand les troubles se réveillèrent, des Adrets fut la terreur des huguenots, comme il avait été celle des catholiques : cependant il ne joua plus le premier rôle, et perdit beaucoup dans l’opinion. « Si des Adrets eût fait pour le roi comme pour les huguenots, dit Brantôme, il eût été fait maréchal de France, comme je l’ai oui dire à la reine. » Au lieu d’obtenir des récompenses, il fut en butte à des soupçons, arrêté, conduit à Pierre-Encise, d’où la paix de 1671 le fit sortir. Il vint alors à Paris déclarer fièrement à Charles IX qu’il était prêt à rendre compte de ses actions, et le roi signa de sa main l’acte, qui le déclarait homme de bien, fidèle serviteur et sujet.

Des Adrets mourut dans son château de la Frette, haï de tous les partis, comme, au reste, il méritait de l’être. Il avait pour maxime « que le mal rend presque tous les hommes plus traitables et mieux reconnaissant leurs devoirs en toutes choses, que toutes les vertus dont on saurait user en leur endroit. » Cette maxime détestable explique son âme et sa vie.

 
 
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