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Reines Bertrude et Sichilde (Francs), mérovingienne. Naissance, mort, mariage, règne. Mérovingiennes

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Reines, Impératrices
Biographie des reines et impératrices françaises. Vie des souveraines, faits essentiels, dates-clés. Histoire des règnes
Bertrude (née vers 590, morte en 618)
Sichilde (née en 590, morte après 627)
(Bertrude épouse Clotaire II (alors roi de Neustrie
et de Paris, puis roi des Francs) en 602
Sichilde épouse Clotaire II (roi des Francs) en 618)
Publié / Mis à jour le dimanche 31 janvier 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Un témoignage de tendresse et de vertu, qui sauva Clotaire II, a rendu aimable le nom de Bertrude, fille de Ricomer, leude de Bourgogne, et de Gertrude d’Hamage. Suite à la mort de sa première femme, Haldetrude, le roi avait épousée en 602 cette princesse à qui l’on prêtait les plus aimables vertus : une douceur angélique, une bonté royale, reluisaient en son visage, et en toutes les actions, la rendaient digne de la couronne, et l’appariaient parfaitement bien avec le roi son époux. On ne trouva d’ailleurs point que Clotaire II ait entretenu aucune maîtresse, bien qu’après la mort de Bertrude il ait épousé une troisième femme.

Après s’être emparé en 613 des royaumes de Bourgogne et d’Austrasie, Clotaire avait commencé à établir la paix dans le pays situé au-delà du Jura grâce à Herpon. Mais ce dernier fut tué au cours d’une rébellion, par les habitants du pays eux-mêmes. Ils avaient été excités par Leudémond, évêque de Sion, et par Aléthée, descendu des anciens rois de Bourgogne et élevé à la dignité de patrice.

Le roi vint à Marlheim (Alsace) avec la reine Bertrude, « rétablit la paix, et punit par le glaive un grand nombre de mauvaises gens ». Mais Aléthée souhaitait mettre à profit la crédulité des peuples, et monter ainsi sur le trône de ses ancêtres. La superstition, qui multipliait les prédictions et les pronostics, avait fait accueillir le bruit de la mort prochaine de Clotaire II, mais personne n’avait laissé arriver jusqu’à Bertrude la prédiction répandue dans le peuple, sur la mort du roi.

La reine reçut avec honneur Leudémond, venu secrètement auprès d’elle lui tenir, par le conseil d’Aléthée, de coupables discours. On dit qu’elle se troubla à son aspect grave et sinistre, lorsque l’évêque lui dit d’un ton lugubre : « Reine, des malheurs prochains te menacent : Dieu a condamné Clotaire, sa mort est prédite ; rien ne peut la lui faire éviter ; il ne laisse pas de fils, et tu dois craindre de perdre, avec ton seigneur, ton royaume et tes richesses ; ta vie même peut être menacée ; je viens t’offrir un appui et t’engager à envoyer secrètement à Sion tout l’or et les joyaux que tu voudras sauver ; je les conserverai pour toi dans mon église. Dès que le roi n’existera plus, Aléthée obtiendra le concours des leudes de Bourgogne pour son élection, et si tu veux recevoir sa foi, tu ne cesseras pas d’être reine ; Aléthée a une femme, mais il la répudiera. »

La bizarrerie d’un piège aussi grossier paraîtrait de nature à le faire rejeter au nombre des fables inventées à plaisir. Pourtant, c’est l’historien Frédégaire, qui s’en fait l’écho. S’il a tendance à enrichir la chronique de Grégoire de Tours concernant les rois du VIe siècle qu’il n’a pas connus, c’est en revanche un contemporain de Clotaire II dont il a parfaitement connu les annales, et dont les traits se sont reflétés avec une vérité entière dans le miroir de sa chronique. Aucun élément légendaire ne diminue en effet la netteté de sa physionomie, aucun rayon de poésie n’en relève le caractère un peu terne. Nous savons cependant que Clotaire inspira la muse populaire de son vivant, notamment à l’occasion de la révolte des Saxons contre lui et son fils Dagobert, qu’il avait fait roi d’Austrasie tandis que lui, Clotaire, était toujours sur le trône.

De tout le discours de Leudémond, Bertrude n’avait compris qu’une chose, la mort dont le roi était menacé : elle n’en avait pas douté ; mais, loin de songer à mettre en usage le moyen que lui suggérait l’évêque pour sauver ses trésors, elle pleurait Clotaire comme si déjà elle l’eût perdu, et, sans répondre à Leudémond, elle le quitta brusquement et s’enfuit dans son appartement pour s’abandonner à sa douleur. L’évêque, consterné du mauvais succès de sa ruse, attendit la nuit pour partir. Quand le roi revint au palais et qu’il vit la douleur de Bertrude, il en voulut connaître la cause, jura de venger l’outrage qu’on faisait à la reine et à lui. Aléthée fut condamné à mort par une assemblée de leudes. Leudémond, plus heureux, resta plusieurs années caché à Luxeuil, auprès de l’abbé Austase, qui finit par obtenir sa grâce.

Cet épisode est tout ce que nous savons de l’histoire de Bertrude. Frédégaire écrit que « la trente-cinquième année du règne de Clotaire [618], mourut la reine Bertrude que Clotaire chérissait d’unique amour, et fort aimée aussi par les Leudes qui voyaient sa bonté ». Elle eut deux enfant avec Clotaire II : Dagobert (né vers 602 et mort en 639) qui devint roi des Francs, et Caribert (né vers 606 et mort en 632) qui devint roi d’Aquitaine à la mort de son père en 629 sous le nom de Caribert II.

Clotaire ne tarda pas longtemps à se consoler en épousant en 618 Sichilde, fille de Brunulfe II, comte d’Ardennes qui se glorifiait de descendre de Clodion, second roi des Francs (Saliens), et sœur de Gomatrude, qui devint la première femme de Dagobert Ier en 626. Les mœurs de Sichilde ne correspondirent pas à sa beauté, Frédégaire rapportant qu’en la quarante-troisième année du règne de Clotaire (626-627) elle fut soupçonnée d’avoir quelque commerce avec un nommé Boson, fils d’Audolène, du pays d’Étampes, qui fut pour cette cause, tué par le duc d’Arnebert sur ordre de Clotaire. On ignore la date de la mort de Sichilde.

 
 
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