Histoire de France, Patrimoine, Tourisme, Gastronomie, Librairie
LE 26 mars DANS L'HISTOIRE [VOIR]  /  NOTRE LIBRAIRIE [VOIR]  /  NOUS SOUTENIR [VOIR]
 
« Hâtons-nous de raconter les délicieuses histoires du
peuple avant qu'il ne les ait oubliées » (C. Nodier, 1840)
 

 
NOUS REJOINDRE SUR...
Nous rejoindre sur FacebookNous rejoindre sur XNous rejoindre sur LinkedInNous rejoindre sur VKNous rejoindre sur InstragramNous rejoindre sur YouTubeNous rejoindre sur Second Life

23 novembre 1590 : mort de l'explorateur et cosmographe royal André Thevet

Vous êtes ici : Accueil > Éphéméride, événements > Novembre > 23 novembre > 23 novembre 1590 : mort de l'explorateur
Éphéméride, événements
Les événements du 23 novembre. Pour un jour donné, découvrez un événement ayant marqué notre Histoire. Calendrier historique
23 novembre 1590 : mort de l’explorateur
et cosmographe royal André Thevet
(D’après « Biographie universelle ancienne
et moderne » (Tome 45), paru en 1826)
Publié / Mis à jour le mercredi 16 novembre 2016, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
Né à Angoulême, André Thevet est placé malgré lui au couvent des cordeliers, mais son goût des livres et des voyages le mène bientôt à visiter l’Italie, la Terre-Sainte, l’Égypte, la Grèce et le Brésil, l’écrivain-explorateur rapportant de ses excursions des récits que d’aucuns affirment de son temps contenir fables et erreurs

André Thevet naquit à Angoulême en 1516. Ayant pris l’habit de cordelier, il acheva ses études théologiques ; mais son goût l’entraînant vers les sciences profanes, il s’adonna tout entier à la lecture, dévorant indistinctement tous les ouvrages qui lui tombaient entre les mains ; et comme il était doué d’une vaste mémoire, il acquit, en peu de temps, la facilité de parler sur toutes sortes de sujets.

C’en était assez pour briller dans son couvent ; mais il désirait vivement d’étendre ses connaissances par les voyages et par la fréquentation des savants ; il obtint enfin de ses supérieurs la permission de visiter l’Italie ; et ayant rencontré le cardinal de Lorraine à Plaisance, ce prélat lui fournit les moyens de passer en Orient, où l’appelaient également sa dévotion et la curiosité.

André Thevet. Lithographie du XIXe siècle de Levert

André Thevet. Lithographie du XIXe siècle de Levert

Le 23 juin 1549, il s’embarqua sur une felouque qui le conduisit de Venise à Scio. Un ambassadeur génois, que les vents contraires avaient forcé de relâcher dans cette île, se chargea de le mener à Constantinople, où il arriva le 30 novembre. Il y trouva le savant Pierre Gilles, natif d’Albi, et qui se disposait à parcourir les provinces de l’Asie Mineure en vue d’en rapporter des manuscrits pour la bibliothèque de François Ier ; et il l’accompagna jusqu’à Chalcédoine, l’aidant à chercher des médailles et des antiquités.

S’étant embarqué pour Rhodes, André Thevet fut jeté sur les côtes de la Grèce, ce qui lui donna l’occasion d’aller explorer les ruines d’Athènes. De Rhodes, il se rendit à Alexandrie, où il passa l’hiver. Signalons qu’il affirme, dans sa Cosmographie, y avoir passé quatre mois, cependant que dans ses Vies des hommes illustres il écrit y avoir demeuré trois ans : cette contradiction n’est pas la seule que présentent ses divers ouvrages sur les faits qui lui sont personnels.

Ce ne fut qu’au printemps de l’année 1551 qu’il reprit la route de la Palestine. Il visita la Terre-Sainte dans le plus grand détail, et à son retour en France, en 1554, il publia la relation de son voyage, qui fut très bien accueillie. Dès l’année suivante, il repartit avec le chevalier de Villegagnon, chargé de l’établissement d’une colonie calviniste au Brésil. Ce fut le 14 novembre 1555 que la flottille entra dans Rio de Janeiro. Thevet tomba malade, presque en descendant à terre, et il n’était pas rétabli quand il se rembarqua pour la France le 31 janvier 1556, sans avoir pu voir le Brésil, dont il donna cependant une description très circonstanciée.

Peu de temps après, il obtint sa sécularisation (1558), et la reine Catherine de Médicis le nomma son aumônier. Il fut pourvu de la charge d’historiographe et cosmographe du roi, avec des appointements considérables. Il s’occupait dès lors des Vies des hommes illustres, et il n’épargna ni soins, ni dépenses pour rassembler les matériaux qui devaient lui servir à composer ce grand ouvrage : « Je puis assurer, dit-il, que la plupart des bibliothèques, tant françaises qu’étrangères, ont été par moi visitées, à cette fin de pouvoir recouvrer toutes les raretés et singularités. »

La faveur dont il jouissait à la cour était très grande, et il l’employait à servir ses amis et les savants, qui l’ont tous comblé d’éloges, tels que Jodelle, Jean Dorat, Genebrard, Baïf, Robert Garnier , etc. Son crédit, loin de diminuer, s’accrut encore sous le règne de Charles IX : « De lui, dit-il dans la vie de ce prince, je reconnais avoir reçu plusieurs courtoisies, munificences et libéralités, et avoir été mandé pour lui expliquer les difficultés qu’il avait sur le fait des cartes et des pays étrangers. »

André Thevet mourut à Paris le 23 novembre 1590, à l’âge de quatre-vingt-huit ans, suivant son épitaphe, que l’on voyait aux Cordeliers. C’est injustement qu’on l’a taxé d’ignorance et de mensonge. Il était certes d’une excessive crédulité, mais avait des connaissances au moins dans les langues et en géographie ; car comment supposer qu’un homme sans instruction aurait pu se soutenir plus de trente ans à la cour, dans un poste qui devait éveiller la jalousie ?

Outre plusieurs cartes géographiques, on doit à Thevet :

— Cosmographie du Levant (1554)

— Les singularités de la France antarctique, autrement nommée Amérique, et de plusieurs terres et îles découvertes de notre temps (1556). Il y donne la relation de son voyage au Brésil et la description de ce pays ; mais comme il ne le connaissait qu’imparfaitement, n’ayant pu le visiter, il n’en parle que sur l’attestation des matelots et des passagers qui se sont fréquemment amusés de sa bonne foi et de sa simplicité. Lery, dans son Voyage au Brésil, a signalé les erreurs nombreuses et les fables débitées par Thevet, entre autres celle du prétendu géant Quoniambec, qui faisait l’exercice avec un canon, et jouait avec des boulets.

— Discours de la bataille de Dreux (1563)

Carte de l'île de Kalogero en Grèce, par André Thevet

Carte de l’île de Kalogero en Grèce, par André Thevet

— Cosmographie universelle, illustrée de diverses figures des choses plus remarquables vues par l’auteur (1571). François de Belleforest ayant critiqué vivement cet ouvrage, dans ses Additions à la Cosmographie de Munster, Thevet fut très sensible à ce procédé ; mais ils se réconcilièrent dans la suite.

— Vrais portraits et vies des hommes illustres, grecs, latins et païens, recueillis de leurs tableaux, livres, médailles antiques et modernes (1584). L’édition de 1621, parue sous le titre Histoire des plus illustres et savants hommes de leurs siècles, avec leurs portraits, est augmentée de plusieurs articles. De toutes ces vies, soixante-treize appartiennent à l’histoire de France. Fontette, qui en donne la liste, dit que ce livre est plus soigné que les autres ouvrages de l’auteur. Dans la préface, Thevet nous apprend qu’il a contribué beaucoup aux progrès de la gravure en France. « J’ai, dit-il, attiré de Flandre les meilleurs graveurs, et, par la grâce de Dieu, je me puis vanter être le premier qui ai mis en vogue, à Paris, l’imprimerie en taille-douce, tout ainsi qu’elle était à Lyon, Anvers et ailleurs. »

Ce recueil offre beaucoup de fables ; et malgré la critique de Lery, on y voit figurer parmi les personnages illustres le géant Quoniambec et Paraconni, roi sauvage de la Plata. Plusieurs portraits publiés par Thevet doivent être imaginaires. Cependant son livre n’est pas tout à fait à dédaigner. On y trouve quelques portraits fidèles, et des particularités assez curieuses.

Lamonnoye dit de Thevet qu’il fit de gros livres où l’on remarque beaucoup de mensonges, et surtout des ignorances très grossières, ce qui donna lieu de le représenter sous deux figures à côté l’une de l’autre : la première en habit de cordelier ; la seconde en habit séculier avec un gros livre sur la tête. Au bas de la première était ce vers : Asne jadis sous ma grise vêture ; et au bas de la seconde, celui-ci : Plus asne encor sous cette couverture. Le Duchat présente Thevet comme un ignorant fort présomptueux , et s’égaie sur son compte par quelques-unes de ces mauvaises plaisanteries en usage alors. Il apporta du Levant, dit cet écrivain, un fort gros crocodile, qu’on appela la grosse bête de Thevet.

 
 
Même section >

Suggérer la lecture de cette page
Abonnement à la lettre d'information La France pittoresque

Saisissez votre mail, et appuyez sur OK
pour vous abonner gratuitement
Éphéméride : l'Histoire au jour le jour. Insertion des événements historiques sur votre site

Vos réactions

Prolongez votre voyage dans le temps avec notre
encyclopédie consacrée à l'Histoire de France
 
Choisissez un numéro et découvrez les extraits en ligne !