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24 octobre 1360 : ratification du traité de Brétigny scellant la libération du roi de France, prisonnier du roi d'Angleterre

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24 octobre 1360 : ratification
du traité de Brétigny
scellant la libération du roi de France,
prisonnier du roi d’Angleterre
(D’après « Histoire générale de France depuis les temps les plus
reculés jusqu’à nos jours » (Tome 4) par Abel Hugo, paru en 1841)
Publié / Mis à jour le mardi 24 octobre 2023, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
Conclu au mois de mai précédent, le traité est confirmé à Calais et met un terme aux quatre années de captivité à Londres de Jean II, roi de France prisonnier des Anglais depuis la bataille de Poitiers du 19 septembre 1356

Jean II, le roi de France, était captif en Angleterre, fait prisonnier le 19 septembre 1356 lors de la bataille de Poitiers. Édouard III d’Angleterre, en traitant son prisonnier avec une générosité apparente, mettait de dures conditions à sa délivrance, et Jean II, fatigué de sa captivité, finit par consentir à restituer toutes les provinces conquises sur l’Angleterre depuis Henri II, et à dispenser le monarque anglais de l’hommage pour ses diverses possessions en France. Le traité fut envoyé à Paris ; mais les États généraux, d’accord sans doute avec le régent, refusèrent de le ratifier (mars 1359).

Charles le Mauvais, roi de Navarre, qui avait déclaré la guerre au régent — le dauphin, fils de Jean II et futur Charles V — et ravageait les provinces françaises, s’allia de nouveau avec le roi d’Angleterre. Irrité des refus des États généraux, Édouard III, qui, pendant la trêve, avait fait d’immenses préparatifs, descendit à Calais avec cent mille hommes. Le régent ne pouvant arrêter sa marche, pourvut à la défense des places, et y fit transporter les vivres, les fourrages et les effets précieux ; les campagnes restèrent abandonnées à l’ennemi, selon la tactique dite de la terre déserte.

Représentation du roi Edouard III d'Angleterre extraite des albums du roi Louis-Philippe constitués dans la première moitié du XIXe siècle

Représentation du roi Edouard III d’Angleterre extraite des albums du roi
Louis-Philippe constitués dans la première moitié du XIXe siècle

Le roi d’Angleterre parcourut les provinces sans rencontrer d’obstacles et acheva de détruire ce qui avait échappé à la fureur des bandes et des paysans. Il attaqua Reims le 20 décembre 1359, où il voulait se faire sacrer roi de France ; mais les habitants, animés par leur archevêque, lui opposèrent une résistance si vigoureuse qu’il fut obligé de lever le siège (11 janvier 1360), se vengeant de ce mauvais succès en pillant la Champagne, en rançonnant la Bourgogne, en ravageant le Nivernois, la Brie et le Catinois ; puis il se présenta devant Paris, où le régent s’était enfermé.

Il essaya en vain de l’attirer à une bataille, ne put lui faire changer son plan de défense, et se retira pour aller ravager le Maine, la Beauce et les environs de Chartres ; sa position commençait néanmoins à I’inquiéter ; il n’avait pu s’emparer encore d’aucune ville importante ; le pays, ruiné par ses troupes, ne lui fournissait plus de vivres ; il n’était pas plus avancé que lorsqu’il était entré en France, et il craignait de perdre son armée en prolongeant cette expédition ; mais son orgueil avait peine à y renoncer. Un orage affreux (13 avril 1360) qui épouvanta ses troupes lui servit de prétexte ; il supposa en avoir été effrayé lui-même, et avoir fut vœu de consentir à la paix. Il retourna donc en Angleterre, et signa le traité de Brétigny, qui fut approuvé par les États généraux le 8 mai 1360.

Par ce traité, le roi Jean cédait le Poitou, la Saintonge, le Limousin, le Périgord, l’Agenois, le Quercy, Calais, Guînes et Montreuil ; il renonçait à l’hommage qui lui avait été rendu jusqu’alors pour la Guyenne et pour le comté de Ponthieu ; enfin, il s’engageait à payer trois millions d’écus d’or. De son côté, Édouard renonçait à toute prétention sur la couronne de France et sur la principauté de la Normandie, de la Touraine, du Maine, de l’Anjou, de la Flandre et de la Bretagne. Les renonciations formelles devaient être confirmées tard par les deux monarques, et le roi de France devait livrer en otages trois de ses fils, son frère et trente-six autres princes ou seigneurs.

« Une observation qui me semble avoir échappé aux historiens, dit Chateaubriand, doit être faite : Jean, en cédant tant de provinces à Édouard, ne cédait pourtant presque rien des domaines de son royaume proprement dit. C’étaient des seigneurs indépendants, les La Marche, les Comminges, les Périgord, les Châtillon, les Foix, les Armagnac, les Albret, qui changeaient seulement de seigneur : qui, ne reconnaissant jamais que la couronne de France, eût eu le droit de leur donner un autre suzerain, en appelèrent, sous Charles V, a cette couronne, et secouèrent le joug étranger. Ainsi, ce démembrement de la monarchie féodale ne se pourrait comparer en aucune manière au démembrement de la monarchie compacte et constitutionnelle d’aujourd’hui. »

Représentation du roi de France Jean II le Bon extraite des albums du roi Louis-Philippe constitués dans la première moitié du XIXe siècle

Représentation du roi de France Jean II le Bon extraite des albums du roi
Louis-Philippe constitués dans la première moitié du XIXe siècle

Charles le Mauvais, craignant que le roi de France, débarrassé de toute inquiétude du coté de l’Angleterre, ne le punît de ses perfidies, s’empressa de signer la paix avant que le roi eût été rendu a la liberté. Jean II rentra en France le 23 octobre 1360, après plus de quatre ans de captivité, et confirma le lendemain, à Calais, le traité de Brétigny.

La fin de son règne ne fut pas plus heureuse que ne l’avait été le commencement. Trois de ses fils donnés en otages le remplacèrent en captivité. Il trouva te royaume que lui avait conservé la prudence de son fils aîné dans un état de misère effroyable. Aux ravages des grandes compagnies d’aventuriers succédèrent la famine et la peste. Les nouvelles bandes, qui prirent le nom de tard-venus, parce qu’elles avaient commencé plus tard leurs brigandages, se réunirent aux anciennes, et devinrent des corps redoutables, composés de brigands de toutes les nations, habitués à la guerre et commandés par d’habiles capitaines ; elles furent en état de résister aux armées que le roi envoya contre elles.

La grande compagnie, commandée par Séguin de Battefol, chevalier gascon, défit aux environs de Lyon, près du château de Brignais, une armée commandée par Jacques de Bourbon, comte de La Marche, qui avait réuni sous sa bannière les chevaliers de l’Auvergne, du Limousin, de la Provence, de la Savoie et du Dauphiné. Dans cette bataille, le comte de Forez fut tué, le comte de La Marche et son fils furent blessés à mort, et un grand nombre de chevaliers, parmi lesquels on comptait plusieurs comtes et barons, restèrent au pouvoir des aventuriers qui, n’ayant plus d’ennemis à craindre, pillèrent le Mâconnais, le Lyonnais, le Forez, le Beaujolais, et descendirent par les rives du Rhône jusqu’à Avignon, d’où le pape Innocent VI ne put les éloigner qu’en leur donnant l’absolution et trente mille florins d’or. Cette grande compagnie, prise à la solde du marquis de Montferrat, passa en Italie pour faire la guerre aux Visconti de Milan.

 
 
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